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APA
Mise à jour le 8 mars 2005
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- France Yves Loviconi Le 3 juin 2002, à Marseille, une jeune mère de famille dépressive, en instance de divorce, met fin à ses jours avec l’arme de son ami, Yves Loviconi. Quelques semaines plus tôt, celui-ci avait dénoncé des pratiques douteuses et des détournements de fonds, dans le cadre de ses activités professionnelles. Menacé à plusieurs reprises, il avait été contraint de se procurer une arme, qu’il gardait le plus souvent dans la cave de son immeuble. Béatrice Magnard, sa compagne ne l’ignorait pas. Après une nouvelle dispute avec son ex-mari, sous prétexte d’aller prendre l’air, elle descend à la cave. Yves Loviconi, s’inquiétant de son absence, la retrouve quelques minutes plus tard l’arme à la main. Il tente de la maîtriser (un premier coup de feu part dans le fond de la cave), mais la jeune femme se dégage et parvient à se tirer une balle dans la tête. Loviconi appelle immédiatement les pompiers, prévient la police et tente lui-même de la ranimer. Transportée à l’hôpital, elle décédera le surlendemain. Malheureusement, les tamponnements et les divers prélèvements effectués sur la victime n’ont lieu que tardivement. Yves Loviconi, lui, a des traces infimes de poudre provenant du premier coup de feu sur une main. Mis en examen pour homicide, il est incarcéré aux Baumettes. Pourtant, le juge d’instruction, Régis Molat, est déjà quasiment convaincu de l’innocence de l’accusé. Après 5 mois d’incarcération, toutes les analyses établissent le suicide comme probable et confirment toutes les déclarations du prévenu. Le 6 novembre 2002, Yves Loviconi est remis en liberté. Mais voilà, celui-ci a un passé judiciaire. Incarcéré dans les années 80 pour une série de braquages, qu’il a toujours affirmé avoir été commis au bénéfice du FLNC, il ne sera libéré que 13 ans plus tard, après un long imbroglio judiciaire. L’affaire avait entre-temps fait la une des journaux à plusieurs reprises. À 56 ans, il avait tiré un trait sur son passé (un rapport du Parquet de Nanterre le stipule sans équivoque). Depuis son arrivée à Marseille, il avait créé une association culturelle "A.C.C.E.S." (Association Corse Culturelle Economique et Sociale)et animait régulièrement une émission de radio "Scontri è Missaghji". Homme de dialogue, qui du fait de son séjour prolongé en prison, n’avait pas vécu les guerres fratricides entre factions nationalistes, il n’a eu de cesse, depuis sa libération, de rapprocher les différents points de vues, de fédérer les énergies participant notamment à la "Cunsulta di i Corsi in Parigi" et de promouvoir la culture corse. Ce passé judiciaire et cet engagement militant ne plaisent pas à certains magistrats. Le parquet fait appel de la décision de mise en liberté et il est réincarcéré le 19 décembre. Yves Loviconi n’aura eu le temps que de se recueillir sur la tombe de Béatrice Magnard, en compagnie des parents de celle-ci qui le soutiennent. Il ne s’est entre-temps jamais soustrait à l’action de la justice et s’est rigoureusement soumis aux modalités du contrôle judiciaire qui lui était imposé. La Cour d’Appel d’Aix-en-Provence examinait le 15 janvier 2003 une nouvelle demande de mise en liberté, alors que 3 experts (et plus de 5 analyses différentes) jugent le suicide probable et les déclarations de Loviconi compatibles avec leurs conclusions. Malgré cela, Yves Loviconi n’a toujours pas été remis en liberté. L’accuser du meurtre de la femme qu’il aimait, alors que celle-ci s’est suicidée, est une torture morale inacceptable. Pourquoi Yves Loviconi aurait-il tué sa compagne ? Il appartient à la justice d’établir ce mobile. Elle a été jusqu’à présent incapable de le faire et semble bien peu pressée de faire procéder à une reconstitution pourtant ardemment réclamée par la Défense. Il est en droit, nous sommes en droit de nous interroger sur les réelles motivations d’un Parquet impuissant à fournir le moindre élément de culpabilité. Est-ce son engagement intègre et désinteressé, que chacun lui reconnait, qui motive aujourd’hui l’acharnement dont il est victime ? Est-ce en l’espèce une forme de répression politique ? Si nous étions un jury, nous répondrions oui à ces questions et personne ne pourrait faire appel de notre détermination à le faire définitivement innocenter.Derrière cet acharnement, l’erreur judiciaire se profile déjà.
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