(2005) Opération "Nottetempo"
Jeudi 12 mai 2005 à l’aube a débuté l’opération « Nottetempo » : 150 policiers de diverses unités (coordonnées par la direction centrale de la police antiterroriste) mènent près de 16 perquisitions d’habitations et de locaux dans toute l’Italie (Lecce, Aoste, Turin, Trente, Trieste, Chieti, Cagliari, Taranto, Catania). Cinq anarchistes de Lecce sont arrêtés pour association subversive (art. 270bis) : Saverio Pellegrino, Salvatore Signore et Cristian Paladini sont immédiatement incarcérés, Marina et Annalisa sont placées en résidence surveillée. Huit autres sont laissés en liberté mais mis sous enquête avec le même chef d’inculpation et deux autres sont sous enquête pour manifestation non autorisée.
Cette opération sur requête du procureur Giorgio Lino Bruno et signée par le juge d’instruction Antonio del Coco se base sur des micros placés dans les maisons, des écoutes téléphoniques et un émetteur GPS placé dans la voiture d’un compagnon. Les cinq anarchistes de Lecce sont incarcérés parce que le procureur les accuse d’une longue liste de délits commis dans cette ville en 2003 et 2004 : de nombreux tags, l’incendie du portail de la cathédrale le 11 juin 2003, le sabotage de plusieurs distributeurs automatiques de billets de la BancaIntesa (qui gère les comptes du centre de rétention du coin), celui de plusieurs pompes à essence Esso (qui fournit les troupes en Irak), le cocktail molotov contre la maison de la sœur de Cesare Lodeserto (curé gestionnaire du centre de rétention) le 17 août 2004, des dégâts contre Benetton (qui exproprie les Mapuche en Argentine) le 31 décembre 2003, des manifestations illégales et des incitations à la révolte dans le centre de rétention. Bref, de nombreux actes de révolte souvent anonymes qui ont pu perturber l’ordre de cette ville. La maire (Alleanza Nazionale, parti ultra-droite de la coalition gouvernementale), Adriana Poli Bortone, a aussitôt salué dans les journaux « une intervention qui restituera de la sérénité aux gens qui veulent vivre dans l’ordre et le respect des règles démocratiques ». L’association subversive est, elle, basée sur des réunions contre les centres de rétention ou les prisons.