Les camarades de cellule du prisonnier martyr Serdar Ari ont confirmé que la mort de Ari était un acte secrificiel fait en protestation contre l’isolement du leader national kurde Abdullah Ocalan.
Les camarades de cellule Nevzat Kiliç et Mehmet Yaya ont déclaré ceci à l’agence de presse DIHA.
« C’était l’heure de la douche entre 9 et 10h du matin, mais Serdar nous a dit qu’il ne viendrait pas. Après cela, entre 10 et 11h, nous avions les activités sportives, Serdar a demandé une autorisation et nous a dit qu’il ne souhaitait pas venir aux activités. La nuit précédente il était resté éveillé à écrire. Vers 11h, alors que nous revenions vers nos cellules, les gardes nous ont dit qu’il y avait une forte odeur venant de celles-ci. Une fois enfermés dans notre cellule nous avons remarqué que les lits n’y étaient plus. Avec d’autres camarades nous avons défoncés la porte des sanitaires où en fait se trouvait Serdar. Les gardes sont venus et ont emmené Serdar à l’infirmerie. »
« Il avait emmené les trois lits dans les sanitaires et bloqué la porte. Il a essayé d’y mettre le feu mais, peut être à cause du manque d’air, les lits n’ont pas pris suffisamment pour le brûler entièrement. Ses habits n’ont pas brûlés. Réalisant qu’il ne pourrait mettre le feu aux lits, il a certainement décidé de s’intoxiquer avec les vapeurs émises. »
Dans leurs poches, les camarades de Ari avaient une lettre chacun.
« Salut camarades Nevzat et Mehmet. Je vis la période la plus dure de ma démarche. Je crois en moi même plus que jamais. Comme le camarade Abbas [Duran Kalkan] a dit : « Il n’y a plus rien à dire, le temps de l’action est venu ». Je fais miens ces mots et dédie mon action à la cause du leader Apo. Je souhaitais vous dire adieu à tous les deux mais je n’en ai pas eu le cœur. Je vous étreins et vous embrasse tous deux avec amour ».
Les camarades de Ari rapportent qu’il était très affecté par la situation d’isolement d’Ocalan et qu’il critiquait toujours les actions inadéquates qui étaient faites.
En prison depuis 1998, Ari avait participé à la grève de la faim entre le 15 août et le 30 septembre en protestation à la politique d’oppression conduite par l’état turc contre le peuple kurde.
Il est rapporté que chaque soir à 21h30 les prisonniers du PKK de la prison de Type-F de Kiriklar chantes dans leurs cellules les slogans : « Longue vie au chef Apo » et « Le camarade Serdar est immortel ».
Serdar Ari est devenu un martyr du Kurdistan en se sacrifiant lui-même le 24 octobre à la prison de Type-F de Kiriklar dans la province d’Izmir, Turquie.