ASKATASUNA
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TEXTE LU LORS DE LA MANIFESTATION "ALDE HEMENDIK !"
1.- Il y a cinq ans, à l’appel du Mouvement pour l’Amnistie, nous étions
déjà réunis ici à Barakaldo. Devant le symbole le plus noir de l’occupation
et de l’oppression d’Euskal Herria par l’État espagnol : la macro-caserne de
la Guardia Civil.
Il y a 5 ans, en ce même endroit, en l’an 2000, le Mouvement pour l’Amnistie
avait fait deux revendications principales :
L’exigence de la mise en marche d’un processus démocratique.
La fin de la stratégie de répression des États et le départ des forces
armées étrangères d’Euskal Herria.
Il y a 5 ans, il y avait une proposition politique tournée vers la
résolution du conflit : l’Accord de Lizarra-Garazi contenait la méthodologie
et le diagnostic de base ; une proposition acceptée par la majorité des
forces politiques et syndicales. Ces bases sont : "Un cadre qui puisse
contenir le projet politique de tous dans une situation d’égalité, et un
cadre où seront respectés la parole et les décisions des citoyens basques".
Et alors, comme maintenant, nous avions posé une question : les États
français et espagnol sont-ils prêts, en abandonnant leur stratégie
d’imposition et d’oppression, à prendre le chemin du respect et de la
démocratie ?
2.- La réponse des États (à l’aide de la passivité du PNV) a été violente :
(chiffres de la répression de ces 5 dernières années)
environ 3500 arrestations pour raisons politiques
1003 ordres d’incarcération
546 dénonciations de torture
22 citoyens assassinés
9 organisations politiques illégalisées
2 journaux, une radio et une revue fermés
241 citoyens appelés à comparaître devant l’Audience Nationale
des dizaines de millions d’euros d’amendes et de cautionsŠ
La réponse de la guerre totale. La réponse de la guerre à la proposition de
paix de cette époque. La réponse de la guerre à la tentative de souveraineté
politique d’Euskal Herria, qui avait pour objectif de faire face à ses
problèmes historiques et de construire la paix.
3.- Ça n’a pas été une réponse isolée. Ça n’a pas été la première réponse
donnée dans ce sens. La stratégie des États a toujours été la répression :
- 1989 : Au chemin proposé lors des négociations d’Alger, les États ont
répondu par la déportation, la politique de dispersion dans les prisons,
l’accord d’Ajuria-Enea et l’opération policière de Bidart.
- À l’offre politique de l’organisation armée ETA faite dans la ligne de
la proposition dite "Alternative Démocratique", l’État espagnol a répondu
par l’ordre d’incarcérer le Bureau national d’HB.
- Au chemin proposé par l’accord de Lizarra-Garazi lui-même poussé par
l’initiative d’ETA de 1998 (conversations de Suisse), la réponse a été la
guerre (chiffres cités plus haut, avec la protection de l’accord PP-PSOE).
C’est là la réalité. C’est là le point de départ que nous devons prendre en
compte pour envisager le futur (pour envisager un processus démocratique
viable). L’État espagnol s’emploiera toujours à conditionner par la force, à
désactiver par la force, à détruire par la force un processus politique qui
pourrait mettre en danger les intérêts qui nécessitent sa domination. Et
cela veut dire : lois d’exception, juges, menottes, casernes, torture,
Guardia CivilŠ
4.- Le Parti Populaire espagnol, avec Aznar à sa tête, a échoué. Il a vécu
un échec politique total. Ils n’ont rien obtenu d’autre que la prolongation
du conflit, et peut-être l’ont-ils prolongé en croyant qu’un secteur
politique fondamental de ce pays disparaîtrait en chemin, peut-être
l’ont-ils prolongé en croyant que la volonté politique et la soif de liberté
de ce peuple disparaîtraient en chemin. Ni l’un ni l’autre ne se sont
produit. Ça ne s’est pas passé comme ça.
Aujourd’hui l’État doit à nouveau faire un choix. La résolution démocratique
du conflit en donnant la parole et la décision à Euskal Herria, ou la
prolongation du conflit en maintenant la situation non-démocratique
actuelle. La Société Basque, quant à elle, a déjà choisi.
5.- Compte tenu de tout cela, pour envisager le futur, nous devons apporter
une conséquence principale : IL N’Y AURA PAS DE PROCESSUS DEMOCRATIQUE SANS
ABANDON DE LA STRATÉGIE D’OPPRESSION DES ÉTATS ; (si les structures de
répression qui soutiennent cette stratégie ne partent pas d’Euskal Herria) ;
ET CETTE STRATÉGIE D’OPPRESSION NE PRENDRA JAMAIS FIN SANS PRESSIONS
POPULAIRES DANS CE SENS : démilitarisation d’Euskal Herria, départ des forces
armées étrangères, fermetures des casernes se trouvant en Euskal Herria, pas
d’intervention de l’Audience Nationale, les journalistes de guerre, juges et
gardes civils, ALLEZ-VOUS EN. Et en même temps, fin des interventions
répressives de la Ertzaintza et de la Police forale.
Proposition du Mouvement pour l’Amnistie : UNE ALLIANCE STRATÉGIQUE DES
SECTEURS POPULAIRES QUI DÉNONCENT LA SITUATION NON DÉMOCRATIQUE QUE SUBIT
ACTUELLEMENT EUSKAL HERRIA DANS UN BUT COMMUN : "LAISSEZ EUSKAL HERRIA EN
PAIX", "DANS LA VOIE DE LA RÉSOLUTION DÉMOCRATIQUE, LAISSEZ EUSKAL HERRIA EN
PAIX".
DANS CE SENS, NOUS APPELONS : tous les réfugiés et prisonniers politiques
basques, les secteurs qui travaillent contre la torture, le mouvement pour
la démilitarisation d’Euskal Herria, les plateformes contre les casernes,
les secteurs qui travaillent en défense des droits civils et politiques, les
secteurs qui dénoncent les agissements de l’Audience Nationale espagnole, et
tous les citoyens qui veulent dénoncer la répression et la persécution
policière en général.
Objectifs : 1.- Exiger un processus démocratique en revendiquant l’abandon
de la voie répressive
2.- Revendiquer un processus sans ingérence étrangère
3.- Pousser vers la démilitarisation du conflit (Alde Hemendik)
Euskal Herria, le 12 octobre 2005