Le JPB > Pays Basque
2005-09-28
Prison requise pour l’escalade de son enceinte
·Le tribunal de Versailles jugeait 15 militants des Démo et de Zuzen "pour
le rapprochement"
Le ministère public a requis mardi devant le tribunal correctionnel de
Versailles (Yvelines, région parisienne)présidée par Jean-Yves Montfort
une peine de trois mois de prison avec sursis contre 15 militants basques
poursuivis pour avoir escaladé, le 20 décembre 2003, le mur de la prison
de Poissy (Yvelines). Un délit récemment créé par les lois dites Perben
II. Le tribunal rendra son jugement le 18 octobre prochain.
Le 20 décembre 2003 une quinzaine de militants des Démos et de Zuzen
(homologues du Pays Basque sud) avait escaladé en Pères Noël et Olentzero
le mur d’enceinte de la prison pour réclamer le rapprochement des
prisonniers basques du Pays Basque. Pendant une heure et demie, ils
avaient scandé des slogans favorables au rapprochement des détenus basques
sur fond d’airs d’accordéon et avaient déployé des drapeaux basques et des
banderoles. Huit d’entre eux avaient été interpellés à leur descente du
mur, dont un mineur qui a été depuis condamné par le tribunal pour enfants
de Versailles à un mois de prison avec sursis. Quatre autres manifestants
avaient été arrêtés quelques minutes plus tard puis, le lendemain, quatre
autres sympathisants avaient été interpellés à Poissy à bord d’un autre
véhicule de location.
Lors de l’audience, la majorité des prévenus n’a pas souhaité s’exprimer,
laissant à leur avocat le soin de les défendre. Certains ont toutefois
souligné les difficultés rencontrées par les familles des détenus du fait
de leur éloignement géographique. Ainsi ont été évoqués des accidents
mortels de la route dont ont été victimes certains membres de familles
lors de leurs déplacements pour rendre visite en prison à des parents
incarcérés.
Avant de pénétrer dans la salle d’audience, Peio Etcheverry-Ainchart
prévenu et porte-parole des Démos a affirmé aux journalistes que "159
prisonniers sont détenus dans 32 prisons de l’hexagone" et qu’il
revendiquait "le droit des prisonniers à être rapprochés du Pays Basque",
conformément aux législations et recommandations françaises et
européennes. Après les réquisitions du procureur de la République,
l’avocat des prévenus, Me Jean-François Blanco, a demandé l’exemption de
peines pour les sept prévenus qui étaient montés sur le mur et la relaxe
pour les huit autres qui avaient apporté un soutien logistique à
l’opération.
Pour lui, ce procès s’inscrit dans l’action des militants "symbolique et
pacifique" visant à obtenir le "respect de leurs droits". Il a estimé que
"si les droits des détenus (basques) avaient été respectés, ce procès
n’existerait pas". Une cinquantaine de militants et sympathisants venus en
car de Bayonne ont assisté à l’audience.