TOKYO, 2 sept 2005 (AFP) - Le ministère public nippon a requis vendredi la prison à vie contre une ex-dirigeante de l’Armée rouge japonaise, jugée pour une prise d’otages perpétrée en 1974 contre l’ambassade de France à La Haye. Fusako Shigenobu, 59 ans, est accusée d’être le "cerveau" de cette prise d’otages, au cours de laquelle deux policiers avaient été grièvement blessés par balle. Trois activistes de l’Armée rouge japonaise avaient séquestré l’ambassadeur de France et dix autres membres de l’ambassade pour exiger la libération de militants du groupe d’extrême-gauche détenus en France. Les onze otages avaient été retenus pendant 101 heures et avaient été ensuite libérés. Shinegobu ne participait pas elle-même à l’attaque. "C’était un acte grave de terrorisme international", a déclaré le ministère public devant le tribunal de Tokyo, où Fusako Shinegobu, qui a plaidé non coupable, est jugée pour enlèvements et tentative de meurtre. Le procès doit se terminer le 31 octobre. Fusako Shinegobu avait été arrêtée en 2000 à Osaka (ouest). Elle est considérée comme l’un des anciens chefs de la faction de l’Armée rouge qui s’était implantée dans la plaine de la Bekaa, au Liban, pour défendre la cause palestinienne et prêcher la révolution marxiste. Une autre faction s’était installée en Corée du Nord en 1970 après avoir détourné vers Pyongyang un avion japonais. Fondée en 1969, l’Armée rouge japonaise prônait une révolution mondiale via la lutte armée. Elle s’était fait connaître mondialement en 1972 lorsqu’un de ses commandos avait attaqué l’aéroport international de Tel Aviv (Israël) et qu’un échange de coups de feu avait tué 24 personnes et blessé 76 autres. Cette attaque avait été suivie d’une série de détournements et de bombes contre des ambassades mais le mouvement s’était peu à peu essouflé. En avril 2001, Fusako Shigenobu avait annoncé depuis sa prison japonaise qu’elle démantelait sa branche du mouvement basée au Liban.
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