ASKATASUNA
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LE PRISONNIER POLITIQUE BASQUE ZUHAITZ ERRASTI EST EN GRÈVE DE LA FAIM À LA PRISON DE NANTES
DEPUIS LE 15 AOÛT
Beñat Sansebastian a entamé également une grève de la faim aujourd’hui
Le prisonnier politique basque d’Atxabal Zuhaitz Errasti est en grève de la faim à la prison de Nantes depuis le 15 août dernier. Si Zuhaitz Errasti avait dans un premier temps été incarcéré à Fleury, il a été transféré à la prison de Nantes après quelques jours. Depuis il s’y trouve seul, non seulement séparé des autres prisonniers politiques basques mais en plus en régime d’isolement.
Face à cette situation, il a écrit au directeur de la prison. Quand celui-ci l’a reçu, il lui a demandé à être réuni avec d’autres prisonniers politiques basques. Le directeur lui a répondu qu’il devait en parler avec la juge ; Zuhaitz lui a alors donné la date du 15 août comme délai pour résoudre la situation. Comme il n’a reçu aucune réponse, il a entamé le 15 août une grève de la faim, à laquelle il ne mettra fin que lorsqu’on lui aura donné une date à laquelle il sera réuni avec d’autres compagnons basques. Bien qu’il ait déjà perdu 7,5 kg, il nous a fait savoir qu’il allait bien et se sentait très fort.
Zuhaitz Errasti avait été arrêté le 28 juillet dernier à Brive la Gaillarde avec Jon Trottiño.
Le prisonnier politique basque Beñat Sansebastian se trouve dans la même situation à la nouvelle prison de Lille-Séquedin. Beñat Sansebastian avait été arrêté le 23 mai dernier à Romans-sur-Isère avec Ramon Sagarzazu et Oier Goitia. Depuis, il est séparé des autres prisonniers politiques basques et se trouve en régime d’isolement à la prison de Lille. Revendiquant d’être réunis avec d’autres prisonniers politiques basques, lui aussi est entré aujourd’hui en grève de la faim.
Depuis ces derniers mois, Oier Gonzalez (prison de Lyon) qui avait été arrêté le 28 juillet à Grenoble, Joseba Segurola (Villefranche-sur-Saône), arrêté le 23 mars dernier à Lannemezan et Ramon Sagarzazu (Dijon), arrêté le 23 mai à Romans-sur-Isère ont été également séparés des autres prisonniers basques et placés en régime d’isolement.
Askatasuna dénonce fermement la guerre politique menée par les autorités françaises main dans la main avec l’État espagnol contre les prisonniers politiques basques, guerre qu’ils ont amplifiée et renforcée ces derniers mois. En ce moment, cinq prisonniers politiques basques sont dispersés, séparés de leurs compagnons et en régime d’isolement.
De même, à l’heure actuelle, 156 prisonniers politiques basques sont dispersés dans 35 prisons l’État français, dont 14 se trouvent seuls dans la prison dans laquelle ils sont incarcérés (séparés des autres prisonniers politiques basques) et les 5 cas dont nous avons parlé qui sont en plus en régime d’isolement. Tous éloignés d’Euskal Herria, pas un seul d’entre eux ne se trouve dans les prisons que les deux États ont dans notre pays. Ces dernières années, l’État français a clairement fait le pari de disperser et de séparer le plus possible les prisonniers politiques basques les uns des autres.
La politique de dispersion est un échec, elle n’a pas atteint ses objectifs, le Collectif des Prisonniers Politiques Basques l’a surmontée, par sa dignité et par sa lutte. Mais ils continuent d’appliquer leur politique de vengeance, pensant que les prisonniers politiques basques qu’ils retiennent en otage finiront par sombrer dans le découragement.
Dans cette situation, les prisonniers politiques basques continuent de lutter contre cette politique de dispersion et d’isolement qui leur est imposée par les Gouvernements et pour la reconnaissance et l’application de leur statut politique. Dans le premier cycle de trois mois de lutte qu’ils avaient mené au début de l’année, deux choses sont clairement apparues ; d’une part, seule la reconnaissance de la totalité de leurs droits pourra mettre fin à la dispersion ; d’autre part, tant que la situation des prisonniers politiques basques ne sera pas résolue, il n’y aura pas de résolution démocratique au conflit.
Askatasuna, en vue de cette résolution démocratique, exige donc des deux Gouvernements qu’ils mettent fin à cette politique d’isolement des prisonniers et qu’ils leur appliquent le statut politique pour lequel ils sont en lutte.
Euskal Herria, 1er septembre 2005