Procès de l’affaire du vol de dynamite de Plévin
Le point à la fin de la quatrième semaine
Quatrième semaine du procès en Assises de l’affaire du vol de dynamite de Plévin (Côtes d’Armor) où comparaissent dix Bretons et cinq Basques accusés d’avoir participé directement ou indirectement (complicité) au vol de 8.7 tonnes de dynamite et de plusieurs milliers de détonateurs, le 28 septembre 1999. Les trois premiers jours de cette quatrième semaine de procès ont essentiellement été consacrés aux interrogatoires de prévenus bretons : Stéphane Philippe, Pascal Laizé, Arno Vanier et Christian Georgeault. Ces prévenus ont eu un système de défense identique à celui de leurs camarades bretons : affirmation de leurs convictions politiques, acceptation de voir leur CV examiné et approfondi, réponse aux questions posées par le président et l’Avocat général, explications. Au global, et si le tribunal a pu enrichir ses connaissances sur la personnalité et la vie privée des prévenus, peu d’élément nouveaux sont apparus.
Le lundi 20 juin 2005 toutefois nous avons entendu le témoignage de Martxelo
Otamendi, directeur du journal en langue basque "Berria", cité par la
défense à la demande d’Argi Perurena. Martxelo Otamendi a dénoncé, devant le
tribunal, les tortures qu’il a subies en 2003, lors de son arrestation à la suite
de la fermeture du journal où il travaillait, "Egunkaria". Il a insisté sur le
fait que si la Guardia Civil pouvait se permettre de telles pratiques sur un
directeur de journal connu et bénéficiant de nombreuses relations, il est
facile d’imaginer comment elle peut se comporter avec un jeune inconnu de 18 ou
20 ans.
Agacé et visiblement mal à l’aise comme chaque fois que la nature politique
de l’action des militants basque, et par voie de conséquence du procès
lui-même, est mise en évidence, le Président du Tribunal a tenté à plusieurs
reprises d’interrompre la déclaration du directeur de Berria. Yves Jacob préfère
consacrer du temps à poser des questions aux accusés sur leur service militaire
ou sur la situation matrimoniale de leur parents.....
Les trois derniers jours de la semaine ont été consacrés aux témoignages des
experts : en faux papiers, en empreintes digitales, en psychiatrie, en armes
à feu, en ADN "nucléaire" et "mitochondrial" (ADN moins discriminant mais
plus résistant) et, bien entendu, en explosifs.
Là encore, pas d’éléments nouveaux, tout au plus des redites de ce qui avait
déjà été évoqué par le président. Sauf sur un point. Dès le début du procès
il a été question de la dynamite (Titanite 50 et Titanite 30A) volée à Plévin
et qui avait servi dans des attentats de l’ARB sur le territoire français et
par ETA (un représentant de la DNAT citant même "de mémoire", et sous
serment le nombre de morts et de blessés que cela avait produit). Très vite ces
affirmations ont été mises à mal par la Défense. A la fin de la déclaration d’un
des experts en explosifs, il n’y a plus aucun élément permettant une telle
affirmation. La seule certitude porte sur la nature de la dynamite expertisée
(Titanite 50 et Titanite 30A), sur son fabricant (autrichien) et sur sa date
de fabrication (15 janvier 1999, date inscrite sur les bâtons découverts
intacts). Titanite n’est pas un fabricant mais un importateur d’explosifs civils,
des tonnes de ce produit étant fabriquées chaque jour pour les besoins des
carrières, des travaux publics etc...Ces données ne sont pas nouvelles elles
étaient connues lors de l’instruction, mais cela n’a pas empêché qu’on présente
une supposition en certitude : volée à Plevin
Avec un but évident.
Le procès a repris aujourd’hui, lundi 27 juin 2005 à 10h00, avec la réquisition des parties civiles.
Manifestons notre solidarité à Jon, Patxi, Argi, Asier et Benito Fermin !
Et à tous les Prisonniers Politiques Basques
Ils n’ont rien à faire en prison
Ils doivent être acteurs dans la recherche d’une solution politique au
conflit politique en Euskal Herria
Solidaires du Peuple basque en lutte - Paris / SPBL- Paris
Paris 18-06-2005
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Solidaires du Peuple basque en lutte - Paris est un groupe internationaliste
basé sur la région parisienne et dont l’objectif est de contrecarrer le
silence médiatique pesant sur le conflit basque et la lutte du peuple basque pour
le respect de ses droits individuels et collectifs, au premier rang desquels
figure le droit d’autodétermination.
Nous ne faisons pas partie du Mouvement de Libération National Basque, mais
essayons, dans la mesure de nos moyens, d’apporter notre soutien à ce
mouvement, en rediffusant des textes et traductions qui en émanent, en soutenant le
Collectif des Prisonnier(e)s Politiques Basques dans leurs initiatives, et en
apportant une aide concrètes à leurs familles.
SOLIDAIRES DU PEUPLE BASQUE EN LUTTE - PARIS
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