AJACCIO, 24 oct (AFP) - Un groupe dissident, composé de militants issus du "FLNC-Union des combattants", a revendiqué jeudi au nom du "FLNC" une série d’attentats, survenus notamment lors d’une petite "nuit bleue" les 17 et 18 octobre, dans un communiqué non authentifié transmis à une radio insulaire.
Dans un texte de deux pages et demie, présenté comme son "communiqué n°1", ce groupe prend position avant la visite, vendredi et samedi, de trois ministres, dont ceux de l’Intérieur Nicolas Sarkozy et de la Justice Dominique Perben. Il affirme que celle-ci "est l’occasion pour l’Etat de démontrer sa réelle volonté de mettre en place les moyens de régler politiquement la question nationale corse". Il précise n’avoir "aucun a priori négatif contre le nouveau gouvernement".
En préambule, ce groupe explique avoir été créé par "des militants issus de toutes les composantes" du FLNC-Union des combattants, dont il déplore "le vide politique et les dysfonctionnements internes". Il déclare vouloir "retrouver le chemin de la lutte" en organisant "un mouvement clandestin véritable structure politico militaire".
De source proche de l’enquête, on considérait comme une piste sérieuse, mais "avec un maximum de prudence en raison de l’absence d’authentification", l’émergence d’un troisième groupe revendiquant le sigle emblématique FLNC (Front de Libération Nationale de la Corse). Il existe déjà le "FLNC-Union des Combattants", considéré comme proche de la mouvance indépendantiste publique, et le "FLNC dit des Anonymes", apparu à l’automne 2001.
Ces dissensions s’illustrent par la publication, lundi, d’un communiqué authentifié du FLNC-Union des combattants reprenant ses principales revendications politiques.
Si elle se confirmait, cette situation complexe rappellerait celle des années 90 lorsque plusieurs mouvements clandestins opéraient sous le sigle FLNC, soulignent des observateurs.
Ces groupes semblent davantage diverger sur la méthode que sur l’idéologie affirmée, basée sur "la reconnaissance du peuple corse", "l’enseignement obligatoire de la langue corse" et l’obtention d’"un pouvoir législatif".
"L’Etat français nous a toujours montré que seul le rapport de force violent était susceptible de faire changer les choses", affirme le nouveau groupe, tout en précisant n’être pas "jusqu’au boutiste".
Ce nouveau groupe revendique des attentats commis en Haute-Corse et Corse-du-Sud, dont une quinzaine dans la nuit du 17 au 18 octobre : des agences bancaires, un ouvrage hydraulique, le garage d’une gendarmerie, des villas ainsi qu’un village de vacances du ministère de l’Intérieur le 19 octobre et un attentat le 12 septembre contre le véhicule de fonction du nouveau directeur général des services de la mairie d’Ajaccio. Ces actes ont été condamnés par la classe politique insulaire et par M. Sarkozy, qui les a qualifiés de "non événement".