ROME (Reuters) - La police italienne a intercepté deux colis piégés reçus à quelques heures d’intervalle par le bureau d’Iberia à l’aéroport de Rome-Fiumicino et par la chaîne de télévision publique Rai.
"Il semble qu’il s’agisse d’une campagne d’attentats d’un groupe anarchiste insurrectionnel qui veut semer la terreur", a-t-on appris de source proche du ministère de l’Intérieur italien.
Chacun des paquets contenait 50 grammes de poudre explosive et un détonateur, a fait savoir un porte-parole de la police. "Ils ont été désamorcés en lieu sûr mais auraient pu faire beaucoup de dégâts s’ils avaient été ouverts".
En tout, quatre envois similaires ont été désamorcés ces derniers jours. Trois d’entre eux étaient destinés à des bureaux de la compagnie aérienne espagnole.
La police a expliqué que, compte tenu de documents retrouvés avec les deux premiers colis, ses soupçons se portaient pour l’heure sur le groupe anarchiste Cinque C (Cinq C).
De source proche du ministère de l’Intérieur, on affirme que cette affaire pourrait être liée à l’incarcération de deux Italiens en Espagne depuis plus de 20 ans.
VALENTINO ROSSI MENACE
"Ce groupe a pour cible des intérêts espagnols car l’un de ses responsables est détenu en Espagne. Cela doit être leur motif", a-t-on déclaré de même source.
Renforçant le lien avec l’Espagne, la police italienne a confirmé que le champion du monde italien de moto Valentino Rossi bénéficiait d’une protection policière. Des menaces à son encontre ont été envoyées aux bureau d’Iberia de l’aéroport de Milan-Malpensa.
"Des mesures de sécurité ont été prises autour de lui et de sa famille", a-t-on appris de source proches du siège de la police à Pesaro, ville où habite Rossi.
Rossi, champion du monde de MotoGP, appartient à l’équipe Honda, sponsorisée par le géant pétrolier espagnol Repsol. Un porte-parole de Honda a expliqué que Rossi, âgé de 23 ans, avait entendu parler de ces menaces par voie de presse et en était choqué.
Un porte-parole du ministère a par ailleurs fait savoir que des enquêteurs espagnols étaient arrivés samedi en Italie pour renforcer la coopération sur cette affaire entre les deux pays.
Deux colis piégés ont explosé devant le QG de la police italienne à Gênes la semaine dernière. Ces attentats ont été revendiqués par un mouvement jusque là inconnu, les Brigades du 20 juillet, date de la mort de Carlo Giuliani, abattu par un policier italien lors de manifestations en marge du G8 de Gênes en 2001.