Le procès de cinq activistes d’extrême gauche, trois Italiens et deux Espagnols, a débuté mercredi dans une ambiance houleuse devant le tribunal correctionnel de Paris devant lequel ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs et falsification de faux documents administratifs.
A l’ouverture du procès, devant la 16e chambre du tribunal, présidée par Anne-Marie Beauguion, seuls trois prévenus étaient présents : l’Espagnol Jose Antonio Ramon Teijelo qui comparaît détenu, sa compatriote Manuela Ontanilla Galan et l’Italien Angelo d’Arcangeli.
Ce dernier a signalé au tribunal qu’il n’entendait pas comparaître tant que ses camarades Giuseppe Maj et Giuseppe Czeppel ne seraient pas présents. Les deux hommes, remis en liberté au cours de l’instruction, ne se sont pas présentés à l’audience.
Le détenu a rapidement décidé de quitter la salle d’audience dans laquelle se trouvaient une dizaine de gendarmes, emmenant à sa suite tout le public qui était venu le soutenir.
Le procès s’est poursuivi avec les deux seuls prévenus espagnols de ce dossier, la présidente présentant son rapport de synthèse des faits reprochés à l’ensemble des personnes poursuivies.
La procédure a été ouverte en France en 2003 à la suite d’une demande des autorités judiciaires italiennes. Le parquet de Bologne (nord), chargé de l’enquête sur l’assassinat en mars 2002 de l’économiste Marco Biagi, et le parquet antiterroriste de Naples avaient sollicité auprès de la France l’ouverture d’une procédure antiterroriste contre MM. Maj et Czeppel.
Giuseppe Maj est considéré en Italie comme une figure de l’extrême gauche. Il a eu affaire à la justice à plusieurs reprises dans les années 1970 et 1980 pour atteintes à l’ordre public, coups et blessures et association subversive.
Pour sa part, M. d’Arcangeli se voit reprocher d’avoir aidé ses deux compatriotes à se soustraire à leur contrôle judiciaire.
Enfin, M. Teijelo et Mme Ontanilla Galan, sa compagne, anciens membres des GRAPO (Groupe de résistance antifasciste du premier octobre), sont soupçonnés d’avoir aidé MM. Maj et Czeppel à rentrer dans la clandestinité et à falsifier des papiers d’identité.
M. Teijelo est sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par les autorités espagnoles.
La qualification terroriste retenue dans ce dossier a été abandonnée en cours d’instruction.
L’audience a été, au cours de la matinée, de nouveau perturbée par deux incidents.
Un échange tendu a tout d’abord opposé l’avocat de M. Teijelo et la présidente, cette dernière refusant que le prévenu puisse avoir un stylo pour prendre des notes.
Le deuxième incident a eu lieu lorsque la présidente a souhaité procéder vers 11H30 à l’interrogatoire de M. Teijelo alors que son avocat l’avait prévenu qu’il devait s’absenter à partir de cette heure-là.
Après avoir demandé l’avis du parquet, Mme Beauguion a finalement décidé de mettre fin à cette première matinée de procès.
L’audience doit se poursuivre jeudi et vendredi après-midi.