Un tribunal de Stuttgart (sud-ouest de l’Allemagne) a indiqué lundi
avoir
commencé à examiner la demande de mise en liberté après 24 ans de
détention d’une ancienne meneuse de l’organisation terroriste d’extrême
gauche Rote Armee Fraktion (RAF, Fraction armée rouge).
Selon des sources judiciaires, le tribunal de grande instance devrait
accéder à la demande de Brigitte Mohnhaupt, 57 ans.
Elle est considérée comme l’un des cerveaux de l’enlèvement et de
l’assassinat à l’automne 1977 du "patron des patrons" allemand,
Hanns-Martin Schleyer. Mme Mohnhaupt a également participé au meurtre
en
1977 du patron de la Dresdner Bank, Jürgen Ponto.
Elle avait été arrêtée en 1982 et condamnée en 1985 à la prison à
perpétuité, mais le tribunal devrait décider de la relâcher le 26 mars
de
la prison d’Aichach (Bavière, sud), où elle est détenue, estimant
qu’elle
ne présente plus de danger pour la société, selon ces sources
judiciaires.
"Elle a déjà pu quitter la prison à neuf reprises, en étant soumise à
une
surveillance judiciaire. Cela n’aurait pas été autorisé si elle s’était
mal comportée", a expliqué sur la radio RBB Butz Peters, spécialiste de
la
RAF, soulignant que cette organisation s’était auto-dissoute en 1998.
En revanche, la veuve de Hanns-Martin Schleyer s’est dit totalement
opposée à une libération anticipée de Brigitte Mohnhaupt. "Ne libérez
pas
la meurtrière de mon mari", a-t-elle réclamé dans le quotidien
populaire
BZ, affirmant qu’elle ne pardonnerait jamais à l’ancienne terroriste.
"Jusqu’à aujourd’hui, elle ne m’a jamais présenté d’excuses", a-t-elle
ajouté.
La décision est attendue début février.
Trois autres anciens membres de ce que l’on a appelé la "deuxième
génération" de la Fraction armée rouge (par opposition à la première,
emmenée par Andreas Baader), sont encore derrière les barreaux en
Allemagne : Christian Klar (depuis 25 ans), Eva Haule (depuis 20 ans)
et
Birgit Hogefeld (depuis 14 ans).
Christian Klar a déposé un recours en grâce auprès du président
allemand
Horst Köhler et pourrait être libéré en 2008 si la démarche aboutit.
"Une grâce serait un geste humanitaire, un signe de réconciliation qui
est
raisonnable après plus de 20 ans de prison", a estimé dans le quotidien
en
ligne Netzeitung le responsable du groupe parlementaire des Verts
allemands, Volker Beck.