On parle de procès « 18/98 » car c’est le code de classification qui a été attribué au dossier du juge espagnol Baltasar Garzon dans lequel des centaines de personnes et organisations diverses sont poursuivies pour les idées qu’elles défendent.
Ce dossier a vu être posée noir sur blanc la théorie de ce juge selon laquelle « tout est ETA ». Ainsi, pour Garzon, comme ETA lutte pour la reconnaissance du droit d’autodétermination du peuple basque, alors quiconque lutte pour cette même revendication fait partie d’ETA. Il est totalement fait abstraction des méthodes utilisées pour défendre ce droit ainsi que des champs d’activités des organisations et personnes poursuivies.
En un an de procès, on ne compte plus les irrégularités dans la procédure, les pertes de scellés pourtant pris en compte par la présidente du Tribunal, les atteintes aux droits de la défense, le mépris de la présomption d’innocence. Mais surtout, surtout, il serait titanesque de se lancer dans la compilation des témoignages contradictoires des principaux acteurs d’une accusation qui ne tient pas debout et qui est largement critiquée, au-delà du Pays basque et au-delà du Mouvement de Libération Nationale Basque.
Ainsi, après un an de procès, c’est le chef des enquêteurs policiers espagnols qui témoignait hier et, à une question de la Défense, ce commissaire a répondu :
« Non, non. Tout n’est pas ETA ».
Cette phrase, qui ruine la théorie de Garzon et de bien d’autres, d’autant plus qu’elle sort de la bouche d’un des principaux enquêteurs, n’est pas, en plus venue seule. Il a reconnu d’importantes erreurs dans les rapports de police qu’il a lui-même élaboré et qui ont servi à l’accusation. Lorsqu’une des avocates de la défense lit un document selon lequel « les personnes qui réalisent des actes de kale borroka1 ne sont pas dirigés par ETA ou une quelconque organisation », le policier espagnol répond : « C’est certain ».
Les Solidaires du Peuple basque en lutte - Paris (SPBL-Paris) tiennent, par ce communiqué, à affirmer une fois de plus leur soutien à toutes les personnes et organisations poursuivies dans le dossier 18/98 et dans toutes les autres procédures judiciaires entreprises contre les justes aspirations du peuple basque. Ces attaques et poursuites sont symptomatiques d’un État qui utilise tous les moyens dont il dispose avec la prétention de détruire le mouvement de la gauche indépendantiste. Cet objectif est hors de portée, totalement inatteignable. Jamais, par la répression, vous n’obtiendrez la paix.
Arrêt immédiat du procès 18/98 et de toutes les poursuites contre les aspirations du peuple basque et les personnes et organisations qui les portent !
Dialogue, négociation !
Rapprochement et amnistie des prisonnier(e)s politiques basques !