Toujours en prison deux ans après la fin de sa peine, il est déterminé à
mener sa lutte jusqu’au bout
Le prisonnier politique basque de Donostia Iñaki de Juana Chaos, qui se
trouve actuellement à la prison d’Algeciras soit à plus de 1200 kilomètres
d’Euskal Herria, a entamé une grève de la faim illimitée le 7 août dernier
pour que soit mis fin à la situation dans laquelle il se trouve.
La peine à laquelle Iñaki avait été condamné dans l’État espagnol a pris
fin le 25 octobre 2004, après 17 ans derrière les barreaux. Malgré cela,
deux ans plus tard, il est toujours en prison. En effet, à l’époque où il
aurait du être libéré, et dans le cadre d’une vaste campagne médiatique
lors de laquelle le Ministre de la Justice espagnol López Aguilar avait
déclaré "qu’il chercherait de nouvelles accusations" pour que les
prisonniers politiques basques ne soient pas remis en liberté, il a été de
nouveau placé en prison préventive sur la base de deux articles d’opinion
publiés dans le quotidien GARA (traductions à suivre). Le Procureur de
l’Audience Nationale espagnole se base sur ces deux textes pour accuser
Iñaki "d’appartenance à une organisation armée" et de "menaces
terroristes" et pour demander contre lui une nouvelle peine de 96 ans de
prison.
Pour comprendre ce cas juridique, il faut le resituer dans le contexte du
durcissement toujours plus intense des mesures d’exception, législations
antiterroristes et autres changements législatifs développés par les États
français et espagnols et visant notamment à condamner de fait des citoyens
basques à la prison à vie. De nombreux autres prisonniers basques se
trouvent également dans la ligne de mire de ces mesures spéciales, les
exemples les plus connus en étant ceux d’Unai Parot dans l’État espagnol
et de Filipe Bidart à qui l’État français refuse toujours jusqu’à
maintenant la liberté conditionnelle à laquelle il a légitimement droit.
Le Collectif des prisonniers politiques basques connaît bien et depuis
très longtemps ces procédures exceptionnelles, souvent contraires aux lois
mêmes des États qui les mènent. Cependant, le processus de résolution du
conflit actuellement en cours donne une lumière particulière à la cruauté
des décisions politiques qui sont à l’origine de ces aberrations
juridiques.
Iñaki de Juana a été arrêté et torturé en 1987. Il a connu depuis, dans le
cadre de la politique de dispersion des prisonniers politiques basques,
plus de dix prisons espagnoles. Et il risque aujourd’hui d’être recondamné
à une perpétuité de fait pour deux lettres parues dans un journal. Il est
en grève de la faim depuis 30 jours pour demander sa libération, et il est
extrêmement déterminé à mener sa lutte jusqu’au bout.
Euskal Herria, le 7 septembre 2006
À suivre, une traduction des deux articles en question :
Publié dans GARA 1-12-2004
LE BOUCLIER
Je regarde la télévision. J’écoute la radio. Je lis des journaux et des
revues et le bombardement est intensif et permanent. L’ennemi a grandi.
Arrestations en Iparralde et en Hegoalde. Rafles dans les États français
et espagnols. Informations empoisonnées qui cherchent à inoculer le virus
de la méfiance.
El Lobo, un simple mouchard que la police a pressé avant de le jeter à la
décharge des inutilisables (comme tous les mouchards) est récupéré
aujourd’hui et élevé à la catégorie de héros de l’infiltration et des
services secrets ; à celle de personnage de films et de reportages où il
s’exhibe en fanfaronnades romanesques à coups de chèques et de scénarios.
Manœuvres de découragement. Fuites organisées dans la presse de
correspondance et de conversations, totales ou partielles, mais dans tous
les cas intéressées et manipulées, même si je reconnais que nous n’avons
pas à leur faciliter le travail.
Dispersion dans les prisons : pénitentiaire et interpénitentiaire. Les
mauvais traitements, les tortures renouvelées avec les époques mais
permanentes dans les formes et aussi anciennes que la répression
politique. Les agressions. La souffrance pour nos familles et amis. Les
compagnons malades dont la gravité de la situation fait l’objet de
chantage.
Oui, l’offensive est dure, sur tous les fronts et incontestable. Peut-être
l’ennemi s’aventure-t’il à penser qu’il peut nous achever ? Qu’il peut en
finir avec le Mouvement de Libération Nationale Basque ? Qu’il va réussir à
faire plier un peuple, ou au moins à rendre ses pas silencieux en ne le
laissant marcher que sur de la moquette ?
Je n’ai pas besoin d’être devin pour pouvoir crier avec toute ma force et
ma conviction, en une expression politiquement incorrecte : vous êtes
faits ! Allez vous faire foutre avec tout ce que vous avez fait avant parce
que vous ne gagnerez pas. Ou peut-être ne vous êtes-vous pas encore rendus
compte que nous avons un bouclier indestructible qui n’est autre que la
raison ?
Comme tout pouvoir totalitaire, fasciste ou néofasciste, le gouvernement
actuel du PSOE, comme son prédécesseur et ceux d’avant, se voit obligé de
réécrire l’histoire de façon permanente ; de manipuler et de mentir, créant
des bons et des méchants à sa convenance, dépassant de très loin les
limites de la célèbre fiction orwellienne. Et ceci comme stratégie de
guerre dans le seul et proclamé objectif de notre assimilation, d’obtenir
le renoncement à nos principes, valeurs et droits, et notre intégration au
système.
Juges prévaricateurs, politiciens corrompus, professionnels de la torture,
matons sans scrupules : vous êtes ennuyeux, lassants, prévisibles. Vous ne
méritez aucun respect ni considération, pas la moindre chose qui
mériterait de changer le ton de cette lettre.
Mais cela mérite une explication. Totalitaire l’attitude de Zapatero ?
Fascistes ces beaux yeux bleus et ce sourire angélique ? Celui-là même qui
a sorti les soldats d’Irak ? Celui qui va modifier les lois sur
l’avortement, le divorce et autres pour contenter une "gauche
domestiquée" ? Eh bien oui, tout cela est sans le moindre doute du
totalitarisme, car en prenant Euskal Herria comme point de référence, ce
qui ne saurait être différent pour les Basques, celui qui promulgue des
lois d’exception, celui qui crée ou maintient en vigueur les tribunaux
d’exception, celui qui protège la torture, poursuit et réprime les droits
d’association, d’expression, de presse ; celui qui interdit la
participation politique et électorale ; et celui qui fait tout cela pour
réduire une nation au silence et nier son droit à l’autodétermination est
un fasciste de manuel, séparons nous des fioritures de langage.
Techniquement, j’ai fini le 25 octobre 2004 de purger la peine intramuros
qui m’a été imposée par le système juridique et pénitentiaire sous le Code
Pénal de 1973, code franquiste incomparablement plus "mou" que son
héritier actuel. Depuis ce jour, je ne suis pas sorti de prison,
officiellement parce que le juge Gómez Bermúdez, autre étoile météorique
née de la souffrance basque, a des "doutes" sur la peine accomplie. Et une
fois encore, le mépris dans lequel la loi est tenue par ses propres
serviteurs ne manque pas de m’étonner, qu’ils ne perdent jamais cette
capacité ! Que nous la refusions et la combattions est normal, mais que
ceux qui en vivent la méprisent est un indicateur supplémentaire de leur
fonction.
Cependant, les termes d’illégalité, de prise d’otage... ne peuvent pas être
employés dans mon cas. Et le fait qu’ils le soient pour ma défense me
déplaît, parce que nous sommes 700 a être retenus en otage et de façon
illégale, et certains depuis plus longtemps que moi, et extramuros c’est
toute une partie de la société qui ne s’est pas pliée qui l’est également.
En fin de compte, ce sont des centaines de milliers de Basques qui sont
aujourd’hui au régime pénitentiaire, dans l’attente de la nuit où des
uniformes viendront cogner à leur porte et leur notifier la répression
pour leur mauvais comportement.
Le ministre López Aguilar a été beaucoup plus clair. De Juana ne peut en
aucun cas être libéré et il n’y a rien à dire de plus. Motif ? Il ne donne
aucun signe de "resocialisation". Cependant, et heureusement, de
resocialisation il n’y a aucun signe non plus chez l’immense majorité des
700 prisonnières et prisonniers, ni dans une grande partie de la société
basque.
Parce que resocialiser dans le sens utilisé par l’ennemi implique la
défaite et l’acceptation des contre valeurs si magnifiquement défendues
par tous les López Aguilar, Zapatero et Gómez Bermúdez. Mais ils devraient
se poser une question : si 700 compagnons ayant fait et ayant encore à
faire des milliers d’années de prison ne donnent aucun signe de
"resocialisation", ne serait-ce pas à cause d’un défaut dans le
"traitement pénitentiaire" ? Ce défaut est que nous possédons le bouclier
de la raison. Et que rien n’est insurmontable, ni personnellement, ni
politiquement, sauf l’intériorisation de l’échec.
Dans tous les processus il y a des hauts et des bas. Les apparences sont
trompeuses aussi. Politiquement, le bruit ne signifie pas la force, le
silence ne signifie pas la faiblesse. Nous allons gagner. Nous lisons
l’histoire d’autres processus victorieux, pas des perdants. Nous comparons
l’acceptation de notre discours politique par une partie de la société
basque, maintenant et il y a 25 ans. Et le reste est facile : travail,
sacrifice, apprendre des erreurs et ne pas mettre de bâtons dans les roues
de notre propre bicyclette.
Il y a des années, j’ai entendu un compagnon très apprécié crier avec
force "Enlevez vos mains sales d’Euskal Herria". Oui, enlevez-les, parce
que tout autre chemin n’implique que de la souffrance. Ou l’avenir finira
par montrer, sans le moindre doute, que vous les y perdrez.
Iñaki de Juana Chaos
Publié dans GARA le 30-12-2004
GALLIZO
Le 14 décembre dernier, Madame Margarita Uria s’est adressée au président
du Gouvernement au cours de la Commission d’Investigation sur les
évènements du 11 mars pour l’interroger, entre autres choses, sur des
questions pénitentiaires déterminées. Après un préliminaire de louanges
rougissantes à Madame Mercedes Gallizo, cette membre de la Commission a
interrogé Monsieur Rodriguez Zapatero exclusivement sur la filtration de
certaines images et d’une lettre aux médias. Madame Margarita Uria n’a pas
posé de questions sur la torture et les mauvais traitements. Ni sur la
mort et la maladie de prisonniers. Elle n’a vu aucun intérêt à l’isolement
et à la communication. Ni aux accidents. Et elle a encore moins parlé de
la dispersion, peut-être parce qu’on aurait pu lui répondre que cette
politique avait été une des principales batailles de son propre parti. Un
PNV légitimant la répression et la plus cruelle des politiques
pénitentiaires, pas seulement en ce qui concerne la création théorique et
la couverture apportée à la mise en pratique, mais aussi comme
protagoniste avec ses propres assesseurs à la Direction Générale de
l’Administration Pénitentiaire.
Ni à Madame Margarita Uria ni à aucun des parlementaires qui arborent les
droits de l’Homme comme bannière de combat n’est venue l’idée de
s’intéresser aux humiliations et agressions sexuelles vécues par certaines
des femmes arrêtées lors des dernières opérations policières. Cela
n’intéresse pas Madame Uria, ni en tant que parlementaire, ni même en tant
que femme. Elle ne pose pas de question à ce sujet, parce qu’elle sait que
le fait d’être arrêté en tant qu’etarra présumé dans une opération
policière à grosse couverture médiatique est un motif suffisant pour ne
plus avoir aucun droit, y compris celui de ne pas être torturé.
L’hypocrisie traditionnelle dit "celui qui vole un voleur a cent ans de
pardon". Les nouveaux référents de la citoyenneté disent "violenter un
agressé n’est pas une double violence, ce n’est que justice et silence".
Mais cela nous le savons tous, y compris cette membre de la Commission qui
chante les louanges de Madame Gallizo.
Et parmi tant d’éloges de personnes de bien (pas comme moi qui suis Basque
et rouge, plus divers autres mots en iste), je me suis demandé si je me
trompais. Sois positif Iñaki ! me suis-je dit. Je me suis imaginé que les
murs de béton étaient en chocolat. Que l’acier était fait de cheveux
d’ange. Que les trois prisonniers retrouvés morts hier matin dans les
prisons de Langraitz et de Zuera étaient des personnages en pain d’épice.
Mais, c’est curieux, je n’ai pas réussi à imaginer Madame Gallizo
autrement qu’elle n’est réellement, comme l’étaient ses prédécesseurs.
Quand le PSOE a gagné les dernières élections générales, certains espoirs
sont nés parmi ceux qui y sont enclins, que ce soit par naïveté ou par
nécessité. Illusions qui, en politique, finissent avec le temps par se
révéler fausses. Il s’est passé la même chose avec la nomination de Madame
Gallizo à la Direction Générale de l’Administration Pénitentiaire. Bien
qu’au début les nombreux relais dans les directions des prisons aient pu
être pris comme des préalables à des changements plus significatifs, la
relation nominale entre ces promotions me confirme dans la conviction que
le seul horizon de justice dans les prisons est la démolition de leurs
murs. Aussi utopique que paraisse cette espérance, elle est beaucoup plus
réaliste, loin de toute hypocrisie, que prétendre ou espérer que le béton
et l’acier enferment les droits de l’homme en lieu et place de la violence
et de la souffrance.
Dans cette prison d’Algeciras, Madame Gallizo a destitué le directeur
Miguel Angel Rodríguez, alias l’Avaleur de sabres. Un professionnel
cultivé, qui réagissait immédiatement en entendant le nom d’un prisonnier
politique basque. Et qui tenait un discours élaboré : les résolutions
judiciaires des etarras, je m’en bats les couilles. Une vieille
connaissance du Collectif des prisonniers politiques basques, qui n’a pas
été destitué pour l’accumulation de plaintes et d’irrégularités dont il
faisait l’objet. Ni même pour cette petite chose consistant à, de façon
présumée, mettre la main dans la caisse du centre pénitentiaire de Puerto
II et pour laquelle il a été mis en examen. Il a été destitué parce qu’il
n’appartient pas au même parti que Madame Gallizo. On pouvait aller jusque
là !
Je mets la télévision. Ils parlent du festival de cinéma à Huelva. À côté
de l’acteur Imanol Arias, lui faisant tous les honneurs et bavant presque
sur lui, il me semble reconnaître un visage de triste souvenir. Il a les
cheveux blancs et a l’air d’avoir beaucoup vieilli, bien que ce ne soit
pas à cause de sa conscience qui le perturbe. En tout cas, ce sera la
punition pour tous ses abus. Je ressens une sotte consolation à vérifier à
cette occasion que le tortionnaire à l’air plus mal en point que les
personnes qu’il a torturées. Il n’y a aucun doute. Ce visage est gravé
dans nos mémoires à force de coups, de mauvais traitements et de faim.
C’est Francisco Sanz. Sous-directeur de la prison de Malaga. Directeur du
Salto del Negro, de Puerto II, aujourd’hui du Centre Pénitentiaire de
Huelva, où il s’est arrangé pour que des prisonniers remettent un prix
cinématographique dans le cadre de ce festival. Mais il bave sur l’acteur
Imanol Arias et la première chose qui me vient à l’esprit devant cette
image est de me demander si l’acteur a remarqué la marque de la matraque
et l’humidité du sang en lui serrant la main. Il semble qu’au CP de Huelva
il n’y a pas eu de changement de directeur.
La liste des nouveaux noms est longue, jusqu’à 21 et 10 de plus par
changement d’affectation. Certains d’entre eux me font chercher dans ma
mémoire. C’était en 1977 je crois, parce la seule archive sur laquelle je
peux compter, mon cerveau, n’est pas un disque dur. En tout cas, c’était
dans les années qui ont suivi la mort du général Franco, quand la société
débordait d’espoir et que les partis politiques conspiraient pour la
détruire. J’étais à Madrid un de ces nombreux jours de manifestation pour
l’amnistie et la liberté. J’ai laissé la Gran Vía derrière moi. Je suis
monté par la rue de los Libreros, et à la hauteur de l’Hôtel Darde
aujourd’hui disparu, je suis tombé sur un groupe de jeunes comme moi qui
descendaient en courant et en criant "ils ont tiré". Avec plus de
curiosité que de prudence, j’ai continué jusqu’au bout de la rue. J’ai
tourné à droite en prenant la rue de la Estrela, et à quelques mètres de
là, il y avait un jeune étendu sur le sol, mort dans une mare de sang.
Tout était plein d’uniformes gris et il me semble que ceux qui avaient
tiré étaient des Argentins du Triple A. Qu’est-ce que ça peut faire ! Un
de ces sigles qui cachaient tous la même chose, et qui réapparaissent à
chaque fois que c’est nécessaire.
Le jeune qui avait été tué s’appelait Arturo Ruiz et avait un frère qui
était de gauche au début, et qui a fini au PSOE et maton. Fonctionnaire de
prison de confiance, et tellement qu’il prêtait à l’aube son bureau à la
prison d’Almería pour que puissent avoir lieu les conversations secrètes
entre des envoyés du Gouvernement et des représentants d’une organisation
armée qui N’EST PAS ETA. De ces négociations qui n’existent jamais, et qui
si elles existent sont niées. Arturo Ruiz est mort un jour de lutte pour
l’amnistie et la liberté et son frère vit pour rogner celle-ci. Et il vit
très bien comme nouveau directeur du CP de Sevilla II.
Jesús Eladio del Rey Reguillo, alias el Tirillas, nommé nouveau directeur
du CP de Valdemoro. Et la première chose qui me vient à l’esprit est la
mutinerie du module I de Herrera de la Mancha en 1988 lors de laquelle
plus de la moitié de la quarantaine de prisonniers politiques basques
étions passés par l’infirmerie et cinq compagnons s’étaient retrouvés à
l’hôpital avec des os brisés. Une image grotesque de Tirillas avec un
couteau de poche à la main à la tête d’un groupe nourri de matons et de
gardes civils, parcourant les couloirs du module de cellule en cellule et
indiquant qui devait recevoir simple ou double ration de coups.
Manuel Martínez Cano, alias el Morritos, nommé nouveau directeur du CP de
Jaén. Provocateur et détonateur de la mutinerie déjà citée et dont le seul
souvenir agréable qu’il ait pu laisser à un prisonnier est son image,
apeuré et couvert de la poudre blanche venant de l’extincteur tenu par un
compagnon lors de cette même mutinerie.
Antonio Diego Martín, nommé directeur du CP de Puerto II et mis en examen
pour tortures et sévérité injustifiée à la prison de Sevilla II. Jugé en
compagnie de l’ex-directeur général de l’Administration Pénitentiaire,
Antonio Asunción, il n’a jamais été écarté de son travail répressif,
exerçant jusqu’à aujourd’hui à la prison de Melilla. Les prisonniers
attachés aux lits pendant des semaines. Les séances de torture, nus et
aspergés d’eau, les plaintes et les hurlements, n’ont jamais mérité un
seul jour de suspension de sa charge. Au contraire, ils ont mérité une
promotion à l’arrivée de Madame Gallizo.
Pourquoi continuer la liste. Je suis convaincu. La nouvelle politique
pénitentiaire du nouveau Gouvernement de Monsieur Rodríguez Zapatero
consiste à récupérer ou à promouvoir les personnages de triste souvenir
pour les prisonniers en général et pour le Collectif de Prisonniers
Politiques Basques en particulier. Ou a maintenir dans leur charge ceux
qui remplissent ces conditions.
Les espoirs ont été comblés. Ou peut-être que je me trompe et que les
tortionnaires sont capables de lutter contre la torture. Ce n’est pas
l’expérience qui leur manque. Et alors, je serais même capable d’imaginer
Madame Gallizo autrement qu’elle n’est. -
Iñaki de Juana Chaos