jeudi 1 juin 2006, 12h12
MONTFERMEIL (AFP) - La ville de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), placée sous haute surveillance policière, semblait renouer avec le calme mercredi soir où aucun blessé n’a été signalé peu après minuit au lendemain de deux nuits d’affrontements entre jeunes et forces de l’ordre.
Vers 23H45, deux interpellations et deux voitures incendiées ont été signalées, selon une source policière, qui a indiqué que "quatre compagnies de CRS, soit environ 300 policiers" et des gendarmes patrouillaient dans la ville, qui compte 24.000 habitants.
Trois véhicules ont par ailleurs été incendiés et sept autres vandalisés dans la nuit à Chelles, ville de Seine-et-Marne limitrophe de Montfermeil, par une dizaine d’adolescents, selon une source policière.
Au cours de la soirée, des policiers ont procédé à des contrôles d’identité et de véhicules sur de nombreux axes à Montfermeil, où les forces de l’ordre paraissaient avoir quadrillé la ville.
"On ne rentre pas dans les cités pour rien", a déclaré Loïc Le Couplier, secrétaire régional du syndicat de police Alliance 93, qui a ajouté que des policiers étaient "disséminés" dans cette zone.
Dès la tombée de la nuit, des policiers étaient montés sur les toits de certaines barres d’immeubles pour en retirer des projectiles potentiellement dangereux comme des pierres ou des roues de voitures.
De nombreux pompiers étaient également présents dans la ville, dont les déplacements étaient encadrés par des forces de l’ordre.
Certains d’entre-eux ont été la cible de jets de bouteilles alors qu’ils étaient en train d’éteindre un feu de voiture, mais aucun n’a été blessé.
Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre policiers avaient été légèrement blessés, et une dizaine de voitures brûlées, à Montfermeil et Clichy-sous-Bois (Seine-saint-Denis), selon une source policière.
Dans ces deux villes voisines, qui avaient été le berceau des émeutes urbaines de l’automne, cinq personnes avaient alors été interpellées et placées en garde à vue, majoritairement pour des jets de pierre, selon la même source.
Lundi soir, les échauffourées qui avaient opposé à Montfermeil les forces de l’ordre à une centaine de jeunes cagoulés, dont certains avaient caillassé le domicile du maire, auteur en avril d’un arrêté anti-bandes, avaient blessé sept policiers.
L’interpellation "très musclée" d’une mère de famille, lors d’une perquisition menée par la police lundi dans la cité des Bosquets, serait à l’origine des affrontements entre jeunes et policiers, selon les élus de gauche de Montfermeil.
Le maire Xavier Lemoine (UMP) a pour sa part expliqué que les affrontements avaient pour "origine" l’interpellation d’un jeune ayant participé à la "violente agression d’un chauffeur de bus", dont il avait été témoin le 16 mai à Montfermeil.