*Les prisons belges, dangereuses poudrières* (19/05/2006) (c) BELGA
*Le toit de l’aile endommagée de la prison de Nivelles devra être refait
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*NIVELLES* Pas encore de chiffres afin de quantifier l’étendue des dégâts causés par l’incendie du toit de l’aile de détention préventive, mercredi vers 18 h 30 à la prison de Nivelles. *« Seul le toit en zinc a été complètement endommagé par le feu »*, a précisé ce jeudi le procureur du Roi de Nivelles, Jean-Claude Elslander, qui s’est rendu sur place, avec la juge Sophie Devreux, afin de rencontrer la direction de la prison et la Régie des bâtiments pour estimer les dégâts à l’aile récemment rénovée. Le reste de l’édifice : structure et charpente, a tenu le coup.
Ce que confirme le sous-lieutenant Thomas Dierickx, des pompiers de Nivelles : *« Le zinc forme une couche uniforme. Le feu s’est donc rapidement propagé. Nous avons donc dû tronçonner les plaques. Le recouvrement devra être entièrement refait, ainsi que la charpente en bois, fragilisée, car elle a été léchée par les flammes. »*
Les cellules ont uniquement subi des dégâts des eaux. Idem pour la cuisine qui ne fonctionne pas pour l’instant. *« Elle pourrait être remise en fonction assez rapidement, après avoir procédé à des vérifications électriques »*, a précisé le procureur. En attendant, c’est l’armée qui assure l’approvisionnement en nourriture de la prison.
L’endroit du début du foyer a été déterminé : il s’agit d’une partie du toit - du bois recouvert de zinc - qui dépasse du bâtiment. *« Le feu a vraisemblablement couvé pendant une vingtaine de minutes, avant de dégager des fumées, puis le toit s’est entièrement embrasé. Un foyer causé par des tissus ou des papiers enflammés, lancés par un ou des détenus protestant contre la suppression de la promenade, après l’annonce de la grève des gardiens. Mais la thèse de l’aide extérieure ou interne est abandonnée »*, a confirmé Jean-Claude Elslander. L’enquête suit son cours.
*Détenus en congé pénitentiaire*
Les transferts de 65 détenus se sont effectués jeudi après midi, vers les prisons d’Ittre, Lantin, Namur, St-Gilles et Andenne,* « afin de permettre aux détenus de vivre dans des conditions décentes »*, a précisé le procureur. Quant aux détenus bénéficiant du régime de semi-liberté, ils sont en congé pénitentiaire. Mercredi soir, certains étaient parmi les habitants qui s’étaient rassemblés sur le parking de la gare, face au toit en flammes. Après leur journée de travail à l’extérieur, ils s’étaient présentés à la prison, où on leur a demandé de rester chez eux.
*L. Dm.*
(c) La Dernière Heure 2006
*Presque 10.000 détenus*
*Les prisons sont saturées. La ministre ne veut pas d’établissements supplémentaires
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*BRUXELLES* Les chiffres du nombre de détenus dans nos prisons changent tous les jours au gré des entrées et des sorties. Depuis le mois d’avril, on atteint des records en termes de population carcérale. De tristes records puisque la surpopulation n’a jamais été aussi grave. En date du 15 mai, on comptait ainsi 9.721 détenus pour 8.311 places disponibles. Cela fait un excédent de plus de 1.400 détenus. Rares sont les établissements qui échappent à la saturation.1.400 personnes, cela représente au bas mot trois ou quatre gros établissements pénitentiaires. Pourtant, la ministre se refuse à envisager la construction de nouvelles prisons. D’abord, il n’y a pas forcément de moyens financiers pour y parvenir mais, en plus, ces nouvelles prisons seraient très rapidement remplies sans que le problème de surpopulation ne soit résolu de manière durable.
Les solutions que la ministre de la Justice a proposées sont applicables directement. Laurette Onkelinx a promis que d’ici au mois de juin, la surveillance électronique serait étendue à 450 détenus contre 370 aujourd’hui. Pour la fin de l’année, on devrait pouvoir atteindre le chiffre de 600. La ministre a insisté pour que l’on recoure de manière plus large aux peines alternatives dont certaines peuvent être purgées à l’armée. Une autre solution envisagée est de libérer les places occupées dans les prisons par des détenus qui devraient être placés en psychiatrie. Cela concerne environ 200 places. Enfin, quand on sait que 40% de la population carcérale est étrangère, le transfèrement de détenus permettrait à ceux-ci d’aller purger leur peine dans leur pays. Jusqu’à présent, seuls deux dossiers de ce type ont abouti. M. Ka.
(c) La Dernière Heure 2006
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