lundi 24 avril 2006, 21h57
PARIS (AFP) - Des CRS ont évacué, lundi peu après 20H30, tous les étudiants qui occupaient à nouveau l’université de La Sorbonne, à Paris, afin d’exiger notamment le retrait de la loi Egalité des chances, dans la continuité du mouvement social de mars, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Une "centaine de personnes" ont été évacuées, selon la préfecture de police de Paris, sur réquisition du rectorat de Paris. Aucune interpellation n’a eu lieu, selon la préfecture.
Les étudiants, qui occupaient les lieux depuis la fin de l’après-midi, ont été raccompagnés vers la sortie dans le calme, a constaté un photographe de l’AFP. A l’extérieur, des gendarmes mobiles avaient repoussé vers la place de la Sorbonne une cinquantaine de sympathisants.
Les étudiants exigeaient "le retrait de l’intégralité de la loi dite Egalité des chances, du contrat nouvelle embauche (CNE), du projet de loi Ceseda sur l’immigration", ainsi que "le rétablissement des postes aux concours Capes-agreg et l’amnistie des inculpés des mouvements sociaux récents", selon un de leurs porte-paroles.
Le matin-même, les cours avaient repris normalement à La Sorbonne, fermée depuis plus de cinq semaines, après son occupation par des étudiants au cours du mouvement anti-CPE.
Le rectorat de Paris avait qualifié cette nouvelle occupation de "pure provocation" de "200 irréductibles qui ne représentent qu’eux-mêmes" alors que "la très grande majorité des étudiants demande de retourner en cours, à quelques semaines des examens".
Un porte-parole du rectorat a déclaré peu après l’évacuation : "La Sorbonne rouvrira ses portes pour tous les étudiants mardi matin, à l’exception de l’Ecole des chartes qui a subi de nouvelles dégradations".
Selon la préfecture de police, "des dégradations ont été constatées dans des bureaux dans les étages".
Une étudiante de 21 ans, Elodie, inscrite en 3e année de sociologie à la Sorbonne, avait expliqué à l’AFP durant l’occupation : "on a voté en AG (assemblée générale, ndlr) l’occupation de la Sorbonne, parce qu’on voulait faire un coup assez fort, afin d’essayer de relancer le mouvement. On est là pour montrer que ce n’est pas fini !".
Le 10 mars, vers 16H00, la Sorbonne avait été occupée de façon spectaculaire par plusieurs centaines de jeunes gens, qui avaient été évacués par la force le 11 mars vers 4H00 du matin.
Les semaines suivantes, le quartier historique et touristique proche du boulevard Saint-Michel avait été transformé en place forte, bouclée par des policiers, et le périmètre autour de la Sorbonne avait été ceinturé de panneaux métalliques de plus de deux mètres de haut.