ATHENES (AFP) - Trois membres présumés du groupe terroriste "17 Novembre" ont été emprisonnés provisoirement et deux ont été inculpés dimanche, ce qui porte à huit le nombre des incriminés pour participation à cette organisation "criminelle", au cours de quatre derniers jours.
Au cours du week-end, le service antiterroriste a procédé à l’arrestation de trois autres membres présumés du "17 Novembre", responsable de 23 assassinats de personnalités grecques et étrangères et à une série d’attaques à la bombe ou la roquette à Athènes depuis 1975.
Deux d’entre eux, Iraklis Kostaris et Konstantinos Karatsolis, 36 ans, après avoir été transférés samedi à bord de deux hélicoptères de la région d’Epire (nord-ouest) à Athènes, ont été déférés dimanche devant la justice et inculpés pour une série de crimes et notamment pour participation à "une organisation criminelle".
Le troisième, Thomas Serifis, 36 ans, interpellé dimanche soir dans la même région, avait été transféré également à bord d’un hélicoptère à la sûreté générale d’Athènes et est interrogé par le service anti-terroriste, selon une source policière.
Iraklis Kostaris est inculpé entre autres pour participation à quatre "homicides" et deux "tentatives d’homicide" du "17 Novembre". Il a notamment participé à quatre assassinats, dont celui de l’officier américain Ronald Steward en mars 1991 et de l’attaché militaire britannique, le général Stephen Saunders en juin 2000.
Constantinos Karatsolis a été aussi inculpé pour "détention et usage d’explosifs" et pour "vols à main armée" et d’attentats à l’engin explosif" depuis 1987.
Par ailleurs, après une déposition dimanche devant le juge d’instruction, les frères Vassilis et Christodoulos Xiros, ainsi que Dionyssis Géorgiadis, inculpés jeudi pour une série de crimes dont leur participation à des actions du "17 Novembre" après 1984, doivent être écroués lundi dans des cellules "spéciales" de la prison de Korydallos, à Athènes.
Près de 35 cellules "de haute protection", ont été aménagées par les autorités ces derniers jours à Korydallos, après une série d’arrestations des membres présumés du groupe "17 Novembre" par le service anti-terroriste au cours de vingt derniers jours.
Vassilis Xiros, 30 ans, qui avait avoué sa participation au groupe depuis 1996, avait été inculpé notamment pour avoir participé à l’assassinat du général Stephen Saunders, attaché militaire britannique à Athènes en juin 2000.
Son frère aîné Christodoulos, 44 ans, avait reconnu, entre autres, avoir été mêlé à neuf assassinats dont, celui, le 28 juin 1988, de l’attaché militaire américain William Nordeen et d’un autre officier américain, Ronald Steward, en mars 1991.
Dionysios Géorgiadis, 26 ans, avait aussi avoué sa participation à des actions à l’engin explosif et à des vols après 1998, et être locataire d’un appartement à Athènes abritant une des deux caches d’armes du groupe.
Depuis une vingtaine de jours, et notamment la capture le 29 juin d’un autre frère Savvas Xiros, 40 ans, le premier terroriste présumé du "17 Novembre" à avoir jamais été identifié depuis 27 ans, la police a lancé une vaste enquête sans précédent à travers le pays pour démanteler le groupe.
Après la découverte de deux importantes caches d’armes à Athènes en début juillet, la police avait arrêté et inculpé jusqu’ici huit hommes pour participation au groupe depuis 1983, dont un dirigeant présumé de l’organisation, Alexandre Giotopoulos, 58 ans, un militant de l’extrême-gauche.
Lundi, un mandat d’arrêt avait été lancé contre un autre membre présumé du groupe, Dimitris Koufontinas, 44 ans, en fuite.
"L’heure est venue pour les coupables de rendre des comptes", d’être traduit en justice pour que "toute la lumière" soit faite sur le "17 Novembre", avait déclaré vendredi le Premier ministre, Costas Simitis.