Combats au Kurdistan Nord :
(d’après AFP et HPG-BIM)
Trois combattants kurdes et un soldat auraient été tués dans des combats ont déclaré mardi des responsables locaux.
Deux des guérilléros auraient été tués dans une zone montagneuse de la province de Hakkari, près des frontières avec l’Irak et l’Iran, où une opération militaire contre les Forces de Défense du Peuple du PKK se déroule depuis la semaine dernière, a annoncé le bureau du gouverneur de la province. Un soldat a été blessé.
Le service de presse des HPG communique lui qu’un sous-officier et 4 soldats ont été tués dans les environs du district de Çukurca.
De plus, un soldat de l’armée turque et un guérilléro auraient été tués lors d’un accrochage survenu lundi soir près de la ville de Pervari, dans la province de Siirt, ont indiqué mardi des responsables locaux de la sécurité.
Les combats ont éclaté lors d’une opération menée par l’armée pour localiser des membres du PKK, selon ces sources.
Par ailleurs, dans la ville de Tunceli, dans l’est, la police a interpellé mardi 23 personnes soupçonnées d’avoir des liens avec le PKK, ont annoncé des sources locales.
Selon ces sources, la plupart des personnes interpellées sont membres du Parti pour une Société Démocratique (DTP), la principale formation politique kurde de Turquie.
Le DTP a dénoncé ces interpellations, qui font selon lui partie d’une campagne de pression lancée contre lui par les autorités depuis les émeutes kurdes survenues fin mars dans le sud-est à majorité kurde.
"Depuis les derniers événements, plusieurs locaux du parti ont été perquisitionnés et plus de 50 membres ont été interpellés illégalement et arbitrairement", a déclaré le DTP dans un communiqué.
Combats au Kurdistan Est :
(d’après AFP)
La police iranienne a tué mardi soir deux rebelles séparatistes kurdes qui tentaient d’entrer en Iran à partir de la Turquie, a annoncé mercredi un responsable de la police à la télévision d’Etat.
"Les deux rebelles, membres du PJAK (Parti pour une Vie Libre au Kurdistan), ont été tués lors d’un accrochage mardi soir dans la région de Salmas (nord-ouest) alors qu’ils tentaient d’entrer sur le sol iranien", a-t-il déclaré.
Le 10 avril, le chef de la police de la province frontalière d’Azerbaïdjan occidental, Hassan Karami, avait annoncé l’arrestation de sept membres présumés du PJAK.
Il avait ajouté que des membres du PJAK avaient tué un policier et deux membres de la milice islamiste des Bassidjis à la fin mars.
L’agence Isna avait fait état le 29 mars, sans citer ses sources, de l’assassinat par le PJAK de trois membres des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime.
Selon les autorités iraniennes, le PJAK, apparu au début des années 2000, est lié au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
En 2005, des responsables locaux d’Azerbaïdjan occidental avaient fait état d’au moins 120 policiers iraniens tués et de dizaines de blessés, principalement dans des attaques du PJAK.
Téhéran et Ankara ont passé un accord appelant l’Iran à combattre le PKK et la Turquie à lutter contre les Moujahidine du peuple, un groupe armé d’opposition iranien basé en Irak.
La Turquie veut durcir sa loi antiterroriste pour contrer le PKK
ANKARA, 19 avr 2006 (AFP) Le gouvernement turc a soumis un projet de loi au Parlement visant à durcir la loi antiterroriste afin de faciliter sa lutte contre les rebelles kurdes et leurs sympathisants, a-t-on annoncé mercredi de source parlementaire.
Le projet présenté tard mardi à l’Assemblée nationale aggrave notamment les peines de prison prononcées pour les délits liés au terrorisme et à la propagande des idées du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes), a-t-on précisé de même source.
La loi étend le champ des crimes terroristes pour inclure éventuellement le trafic des migrants et la traite d’être humains.
La propagande en faveur du PKK et de son programme, notamment sous la forme de manifestations de soutien à des organisations terroristes avec port de drapeaux et de banderoles en scandant des slogans et en se cachant le visage, sera passible de trois ans de prison.
La police et l’armée seront en outre autorisées à faire usage "de manière appropriée" de leurs armes à feu contre ceux qui n’obtempéreraient pas à leurs sommations.
Le financement d’organisations terroristes sera passible de jusqu’à cinq ans de prison, une peine qui sera alourdie si la personne qui commet ce délit est un employé public, notamment un maire.
Les suspects détenus pour un délit de terrorisme seront empêchés, si nécessaire, par ordre du juge, d’avoir accès à un avocat pendant 24 heures, mais ne seront pas tenus de déposer au cours de ce laps de temps.
Les nouvelles mesures ne vont pas altérer les libertés individuelles nouvellement garanties par la loi pour renforcer les chances d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, a toutefois assuré mardi le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül.
"Nous allons lutter jusqu’au bout contre le terrorisme (...) en faisant cela nous allons renforcer la démocratie", a-t-il déclaré.
Ankara s’inquiète du regain de violence dans le sud-est anatolien à population en majorité kurde, où le PKK, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’UE, a multiplié ses attaques après avoir mis fin en juin 2004 à une trêve unilatérale de cinq ans.