Conférence de presse le lundi 3 avril 2006 à 11 h00 à la Maison Méditerranéenne des Droits de l’Homme 34 cours Julien 13006 Marseille.
Retour de mission de la délégation du Collectif Méditerranéen pour le Respect des Droits de l’Homme en Turquie
Nous vous invitons à la Conférence de presse qui se tiendra le lundi 3 avril 2006 à 11 h00 à la Maison Méditerranéenne des Droits de l’Homme 34 cours Julien 13006 Marseille.
Tel : 04 91 47 58 17 - 08 70 28 94 65
Pour un premier compte rendu de la mission par les membres de la délégation.
Comme chaque année, une délégation du collectif de Marseille a assisté, du 18 au 28 mars, à la fête du nouvel an kurde, le Newroz. A l’est de la Turquie, dans les provinces de Sirnak et Hakkari qui sont des zones frontalières avec l’Irak aux enjeux militaires stratégiques. Les populations civiles kurdes y sont exposées aux exactions de l’armée turque.
La population kurde subit des pressions psychologiques et vit dans une ambiance de terreur et de délation malgré la candidature de la Turquie à son entrée dans l’Europe.
Durant cette mission, les objectifs de la délégation ont été de :
Partager un moment symbolique de la culture kurde dont les manifestations sont le plus souvent réprimées.
Soutenir les populations moralement et physiquement par une présence internationale.
Recueillir des informations (témoignages individuels et entretiens avec les autorités) sur l’évolution de la situation en matière de respect des Droits de l’Homme et plus spécifiquement sur la problématique des retours au village des personnes déplacées.
Enquêter sur les violents affrontements actuels.
Nous ferons, lors de cette conférence, un point sur les violences actuelles au Kurdistan turc (attentat commis par l’armée à Semdinli, utilisation de gaz toxique contre 14 guérilleros, occupation par l’armée de la ville de Diyarbakir, répressions sanglantes des manifestations).
Ankara exhorte le Danemark à fermer Roj TV
La Turquie a nouvelle fois demandé vendredi au Danemark d’interdire une chaîne de télévision kurde qui émet de son territoire et considérée par la Turquie comme le porte-parole de la rébellion armée kurde, a indiqué le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül.
Cette chaîne, Roj TV, est accusée par les autorités d’Ankara d’avoir rapporté des messages sur l’écran du PKK ayant conduit à des émeutes ces derniers jours à Diyarbakir, principale ville du sud-est turc à majorité kurde, qui ont fait sept morts et plus de 250 blessés.
"J’ai eu un entretien téléphonique avec mon homologue danois aujourd’hui (vendredi) et lui a demandé de faire le nécessaire au sujet de cette chaîne", a dit M. Gül sur la chaîne publique TRT.
"Le Danemark doit prendre ses responsabilités (...) ce n’est pas une affaire de démocratie et de liberté de la presse", a affirmé le ministre qui s’est félicité de la réponse de son homologue Per Stig Moeller qui a indiqué "comprendre" les inquiètudes d’Ankara, sans pourtant s’engager sur quoi que ce soit.
Ankara avait demandé à plusieurs reprises aux autorités danoises d’engager une action contre Roj TV, qui diffuse ses programmes vers l’Europe depuis Copenhague, l’accusant d’être liée au PKK, interdit en Turquie, et inscrit par l’Union européenne et Washington sur la liste des organisations terroristes.
Roj TV émet depuis mars 2004 à partir du territoire danois.
Washington a également demandé à Copenhague de fermer cette chaîne. (AFP, 31 mars 2006)
Cinquième journée d’émeutes en Anatolie : un mort et 16 blessés
KIZILTEPE (Turquie), 1 avril 2006 (AFP) - 15h53 - Des affrontements ont opposé samedi pour la cinquième journée consécutive manifestants kurdes et forces de sécurité dans la région à majorité kurde du sud-est de la Turquie, où une personne a été tuée, portant le bilan des émeutes à huit morts.
A Kiziltepe, ville de la province de Mardin, les forces de sécurité ont dispersé une foule qui s’en prenait à des magasins à coups de pierres, a mis le feu à une banque et saccagé un centre d’impôts, avec des tirs en l’air et des grenades lacrymogènes, a rapporté l’agence de presse Anatolie.
Une personne a été tuée et 16 autres ont été blessées, dont sept policiers, et une trentaine de manifestants ont été arrêtés, a précisé le gouverneur de Mardin, Mehmet Kilclar, cité par l’agence.
La foule a aussi saccagé le siège local du Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir à Ankara, et celui d’un parti d’opposition, a-t-il ajouté.
Des forces spéciales ont été déployées dans cette ville proche de la frontière syrienne, dont les rues étaient jonchées de pierres et de détritus de poubelles renversées, selon un photographe de l’AFP sur place.
Des heurts se sont aussi produits à Silopi, près de la frontière irakienne, où la police anti-émeutes a bloqué des manifestants qui voulaient se rendre au siège local de l’AKP, selon Anatolie.
Plus à l’est, à Yuksekova, des protestataires ont jeté des pierres sur les forces de sécurité, qui ont riposté avec des canons à eau et des tirs d’avertissement, a ajouté l’agence.
Les émeutes avaient éclaté mardi à Diyarbakir, chef-lieu de la région, après l’enterrement de rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) tués dans des accrochages avec l’armée.
Le bilan des affrontements qui ont fait tache d’huile dans toute la région, s’élevait samedi à huit morts, dont trois enfants. On dénombrait des dizaines de blessés, surtout dans les rangs des forces de sécurité.
Samedi, le calme semblait revenu à Diyarbakir et dans la ville voisine de Batman, où les affrontements les plus violents avaient eu lieu.