PARIS (AFP) - Le ministre délégué aux Collectivités territoriales Brice Hortefeux a réaffirmé mardi au Sénat que le montant des dommages causés aux collectivités lors des violences de l’automne 2005 dans les banlieues se situait entre 50 et 60 millions d’euros.
Intervenant en clôture d’un débat sur le bilan des violences urbaines et la situation dans les banlieues, M. Hortefeux a indiqué qu’"au plus fort des événements, du 27 octobre au 20 novembre", plus de 200 bâtiments publics et 74 bâtiments privés avaient été détruits.
A ces chiffres s’ajoutent sept dépôts de bus et 22 bus ou rames de train, ainsi que 10.300 véhicules incendiés, dont 4.200 en Ile-de-France.
Selon le ministre, 139 membres de forces de l’ordre ont été blessés, 3.101 personnes ont été placées en garde à vue, dont 1.486 ont été déférées. La moitié environ ont été jugées en comparution immédiate, donnant lieu à 422 condamnations "à une peine d’emprisonnement ferme ou comportant une partie ferme".
Il a souligné que 80% des personnes interpellées étaient des "réitérants" qui, pour autant, n’avaient "pas nécessairement fait l’objet d’une condamnation par la justice".
Les intervenants de gauche dans le débat, Jacques Mahéas et Jean-Luc Mélenchon pour le PS, Eliane Assassi pour le PCF, ont fait un lien entre les violences d’il y a quatre mois et les manifestations de ces derniers jours contre le CPE, reprochant au gouvernement de ne pas avoir su prendre la mesure de l’"urgence sociale".
Pour l’UDF, Philippe Nogrix a appelé le gouvernement à "calmer les inquiétudes, à rencontrer les parties, à discuter et à reconnaître ses torts".
M. Hortefeux a affirmé que la lutte du gouvernement contre l’insécurité s’était "poursuivie et intensifiée" depuis le mois de novembre, avec la "présence visible et dissuasive dans les lieux et aux heures les plus sensibles de 21 unités de CRS et de sept escadrons de gendarmes mobiles".
Il a indiqué que, du 26 novembre au 1er mars, les services de police avaient interpellé 576 personnes dans le cadre de la lutte contre l’économie souterraine, dont 240 ont été écrouées.
A ces statistiques s’ajoutent celles des groupes d’intervention régionaux (GIR) : 373 "objectifs identifiés", plus de 200 interventions, 876 interpellations, 787 gardes à vue, 208 mandats de dépôt, et saisie, outre 90 véhicules, de plus d’un million d’euros en espèces, plus de 5 kg de cocaïne, 10 kg d’héroïne, 250 kg de cannabis, 55.000 cachets d’ecstasy.