PNV : SUCCURSALE DU PP ?
En ce moment où l’on veut dessiner et construire un processus
démocratique pour parvenir à une résolution politique du conflit, le
PNV ne trouve que les problèmes et les obstacles à proposer comme voie
de solution. Son comportement face aux problèmes politiques qui sont à
l’origine du conflit en est la preuve, comme en ce qui concerne les
conditions démocratiques minimales nécessaires ce processus.
Son attitude quant à la manifestation du 1er avril prochain est
incompréhensible. Face à une mobilisation qui va revendiquer une
résolution démocratique basée sur le droit de tous les citoyens basques
à participer aux débats et aux décisions, il définit une fois de plus
sa position selon ses intérêts et de ses calculs partisans plutôt qu’en
fonction de l’importance d’accumuler des forces en faveur de cette
revendication et des les représenter.
Nous pouvons dire la même chose si nous observons son attitude dans
la discussion qui a lieu autour des partis qui doivent former la table
des discussions. Il semble que plutôt que définir la base solide que
doit avoir cette table (une base faite des droits de tous les citoyens
basques à décider), il soit préoccupé par le poids qu’y aura Ibarretxe.
Plus encore, ce processus doit être unique et national, et Ibarretxe
est celui qui empêche cela. Le PNV veut-il construire un processus sur
la division ? Aurait-il peur d’un terrain national qui réduise son
niveau de pouvoir ? Les intérêts partisans prendront-ils une fois de
plus le pas sur les besoins du Peuple ?
Le PNV pousse la mise en marche du processus politique dans la
mauvaise direction, il suffit de voir son attitude quant aux conditions
et garanties démocratiques minimales nécessaires à la réalisation de ce
processus. Il continue de faire arrêter et mettre au secret des
citoyens basques (nous verrons de quelle façon ils ont été traités,
mais il vient de les mettre sous ce régime, violant en cela pour la
énième fois son propre protocole). Il demande la dissolution de
l’Audience Nationale espagnole, et il continue d’y envoyer des citoyens
basques, hier Koldo et Dani. Il dit qu’il faut changer la politique
pénitentiaire, et il réprime sauvagement les mobilisations des citoyens
basques qui viennent d’apprendre que cette politique a encore fait deux
morts... Quand garantirez-vous les conditions démocratiques nécessaires
pour mener à bien ce processus ? Jusqu’à maintenant, vous n’avez rien
fait d’autre que créer toujours plus d’obstacles.
Nous ne savons pas pour quelle raison Imaz et Rajoy viennent de se
réunir, mais nous espérons que ce n’est pas dans une volonté de faire
obstacle au processus et d’accorder leur stratégie, sinon le PNV finira
par devenir une succursale du PP. Et dans cette nouvelle conjoncture
politique, la sournoiserie intéressée de ce parti serait alors sans
faille. En cette période de grand défi, nous, tous les agents
politiques et sociaux basques, avons une grande responsabilité, et la
société basque saura distinguer les positions favorables au processus
et celles qui s’emploient à le saboter. Le PNV doit faire son choix
maintenant, et vite.
ASKATASUNA EXIGE LA LIBÉRATION IMMÉDIATE ET SANS CHARGE D’ARNALDO
OTEGI, DE JUAN MARI OLANO ET PETRIKORENA
Demain mercredi, Arnaldo Otegi est convoqué à comparaître devant
l’Audience Nationale espagnole. Pour cette raison, Askatasuna, lui
exprimant sa solidarité, exige sa libération immédiate et sans charge,
ainsi que celle de Juan Mari Olano et Petrikorena.
De même que nous demandons que le processus qui est sur le point de
s’ouvrir puisse se dérouler sans ingérence, nous exigeons la
disparition de l’Audience Nationale espagnole, condition indispensable
si nous voulons vraiment, du moins, un véritable processus démocratique
et basé sur la justice.
La décision prise par l’organisation armée représente une impulsion
importante pour la construction d’un processus démocratique qui puisse
déboucher sur une résolution du conflit politique historique. Nous
disons que c’est un pas d’une grande transcendance politique. Pour
cette raison, nous demandons aux États espagnol et français, qui sont à
la fois parties et à l’origine du conflit et qui se trouvent face à une
nouvelle opportunité politique, de prendre la responsabilité de
répondre au conflit politique dans des paramètres démocratiques. Les
deux États doivent mettre fin à l’oppression. Ainsi, ils doivent
abandonner la stratégie de guerre qu’ils mènent en général contre les
citoyens basques ainsi que tous les mécanismes de répression.
Askatasuna appelle donc à agir en toute responsabilité dans la phase
politique qui vient de s’ouvrir, et exige la fin de la persécution
politique en Euskal Herria, à commencer par la libération sans charge
d’Otegi, Olano, Petrikorena et l’abandon de tous les procès politiques
en cours.
Maintenant, l’impulsion de la société basque et des différents agents
sociaux et politiques est indispensable à la mise en marche d’un
processus démocratique. Comme jusqu’à maintenant et avec encore plus de
force, nous proclamons la nécessité d’une mobilisation, qui sera un
élément essentiel à l’avenir.
Prochains rendez-vous : 31 mars ; LE DERNIER VENDREDI DANS TOUT EUSKAL
HERRIA. Journée de mobilisation nationale. Et le 1er avril ; à Bilbao,
manifestation pour la résolution à l’appel de nombreux partis
politiques, syndicats et acteurs sociaux.
LES PRISONNIERS POLITIQUES BASQUES DE LA PRISON DE MEAUX EN GRÈVE DE LA
FAIM DEPUIS LE 20 MARS
Joseba Segurola a cessé la grève de la faim qu’il avait commencée le 23
mars à la prison de Douai
Les prisonniers politiques basques de la prison de Meaux Haimar Altuna
Ijurko, Oier Goitia Abadia, et Urtzi Zubizarreta Lizundia sont entrés
en grève de la faim le 20 mars dernier en revendication du respect de
leurs droits. En plus de dénoncer les problèmes qu’ils ont
régulièrement dans le domaine de la communication, ils revendiquent
deux parloirs doubles par semaine.
D’autre part, Joseba Segurola a cessé la grève de la faim qu’il avait
entamée le 23 mars, après avoir été transféré de la prison de Bois
d’Arcy à celle de Douai, en dénonciation de l’éloignement, de la
dispersion et de l’isolement qui lui sont imposés. Aujourd’hui, il est
seul dans une cellule sans toilettes. Son accès aux activités a été
limité, et il ne peut pas faire de sport.
CERTAINS PRISONNIERS BASQUES DE FRESNES SONT AU MITARD
Le 23 mars, au moment où le prisonnier politique de Burlata Mikel
Almandoz allait sortir en promenade, les surveillants lui ont demandé
de s’identifier (les prisonniers sont censés toujours porter une carte
de la prison sur eux). Ils en ont fait autant avec les trois autres
prisonniers politiques basques de la division. Quand ces quatre
prisonniers sont arrivés à la cour de promenade, les surveillants leur
ont à nouveau demandé la même chose, ce qu’ils ont refusé. L’un des
surveillants a alors poussé Mikel Almendoz. Celui-ci lui a dit de ne
pas poser les mains sur lui. Les surveillants ont alors rédigé un
rapport d’incident contre Mikel, l’accusant "d’avoir posé les mains sur
eux". Il a été condamné à un mois de mitard, et les trois autres
prisonniers basques du module à une semaine.
Euskal Herria, le 28 mars 2006