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Publiée le 25 mars 2006

- Luttes & Prison


Une lettre de Marc Sontrop.

Contre la tyrannie et l’oppression dans les prisons belges. Vous pouvez m’aider à DIRE LA PRISON. L’administration pénitentiaire est un véritable Etat dans l’Etat. L’administration pénitentiaire s’impose comme un substitut des supplices de la vengeance et du moyen -àge. Selon moi, tant qu’il y a révolte, il y a espoir, un espoir que la prison ne supporte pas. « Le truand qui pense, c’est le cauchemard du garde chiourne ». Merci de diffuser ce texte sur internet, dans vos revues et journaux, autour de vous et de m’en faire des copies à adresser à la prison.

« La prison n’est pas seulement une peine cruelle et vicieuse qui frappe davantage les pauvres que les riches, elle est aussi une forme d’esclavage qui corrompt autant le maitre que l’esclave. Quand un homme est en cage, il en faut un pour le surveiller, le discipliner, le dominer et le nourrir. Il en faut un autre pour lui prodiguer des paroles apaisantes et un autre pour lui promettre un avenir meilleur et un autre pour lui faire miroiter une libération imminente et un autre pour le ramener à la réalité et tous ces gens sont lié par un grand mensonge qui les asservi et les humilie ».

« Nos tètes sont plus dures que les murs des prisons »-Thierry Lévy-Edition Grasset-Janvier 2006-10,10 euros (9 euros en France).

La prison repose sur un immense MENSONGE . Telle est la conclusion du dernier ouvrage de l’avocat français bien connu, Me Thierry Lévy qui a présidé l’Observatoire International des Prisons de 2000 à 2004. C’est le propos le plus juste que je connaisse actuellement sur la prison. J’y adhère pleinement et c’est exactement la détention qu’on me fait subir à la prison de Lantin (Liège) puis de Verviers (25 km de Liège) depuis plus de 47 mois : mensonge, mensonge, mensonge, vaste hypocrisie de tous, sans nuance. Incapacité de tout un système carcéral, y compris des bénevoles, des membres de la Commission de Surveillance, des avocats, des magistrats (du siège et du parquet), des experts psy, des enquéteurs policiers, des aumoniers, etc.. de prendre en compte des situations tout simlement humaines. Personne (ou en tous cas rarement) devient délinquant par plaisir. Et puis, c’est quoi ètre délinquant ? Derrière le drame humain, la société n’a qu’une réponse TOTALITAIRE : l’enfermement cellulaire 24h/24h, des mois, des annnées, parfois des dizaines d’années sans fin.Cette forme de punition relève de la barbarie et d’habitude qu’il faut changer. On pourra extirper les racines de ce mal sociétale qu’en le rendant visible. Voilà pourquoi, j’ai besoin de votre aide pour DIRE LA PRISON. Bien plus que la prison, il s’agit de combattre une DEMOCRATIE AUTORITAIRE qui résout rien : ni pour les détenu(e)s, ni encore moins pour les victimes !!!Dehors non plus, pas grand chose n’arrive à se résoudre face à la précarité galopante. Il n’y a pas de critère de bonne pratique dans les prisons, chaque gardien, chaque travailleur social, chaque directeur, chaque bénévol fait un peu comme bon lui semble.Aucun contrôle, aucune évaluation, aucun droit réel de plainte pour le détenu. Le détenu doit s’adapter au cas par cas à l’humeur de son geolier. Le détenu est souvent un caméléon par nécéssité. Moi pas. C’est ce qui m’attire pas mal d’ennuis. A peine sortis de prison, 50% des détenu(e)s y reviennent. Non pas par plaisir mais parce qu’il faut bien mesurer ce que c’est d’ètre emprisonné :on vous détruis moralement et psychiquement. 75% de détenu(e)s supportent la prison uniquement à coup de médicaments et de drogues. La prison est paradoxalement le plus grand marché ouvert pour les toxicomanes.Je ne condamne pas le détenu toxicomane mais je regrette sa fuite en avant. Elle arrange bien la prison. Sans médicaments et drogues, la révolte de chacun va ressortir. C’est ce que la prison veut éviter. Les détenu(e)s toxicomanes sont piégés et ils le savent. Quand tous les travailleurs pénitentiaires sont mécontents, eux peuvent partir en grève et prendre les dérenu(e)s en otage. Nous les détenu(e)s n’avons pas le droit de grève, ni de réclamation collective. Toute ma détention est ponctuée de plaintes administrative (individuelles) en interne et externe, parfois des plaintes judiciaires et nulle part ces plaintes aboutissent à un résultat. Par définition le détenu est un perdant et le microcosme de chaque prison s’arrange bien pour qu’il en soit ainsi. La prison est un révélateur de nos positions générales quand au bien et au juste. L’homme de la rue se réjouit qu’on souffre en prison, puisque selon lui la prison sert à ça. Ce genre de courier n’ aura donc aucun impact sur lui. La prison est INUTILE. Elle ne résout rien, elle agrave tout. Dans 89 jours je serais libéré à fond de peine en ayant rien résolu, rien obtenu en terme de congé, liberation anticipée (conditionnelle), aménagement de fin de peine, bracelet électronique de fin de peine (6 derniers mois), etc... En 47 mois de détention j’ai tout juste pu renouveler ma carte d’identité et c’est tout. La suite du programme ? La prison va me recracher à la rue, SDF, sans argent, sans vètement. Récemment je viens de voir plusieurs détenus purger des peines de 10 ans à fond de peine et sortir de prison avec strictement rien comme bagage, au propre comme au figuré. La prison de Verviers me considère comme un emmerdeur carcéral parce que je me bats pour des soins médicaux (affaire lunettes), pour ma dignité en détention, parce que je suis CONTRE LA PRISON, etc...Je ne supporte pas que l’on considère une quelconque utilité à la prison. La prison se contente de former ou d’occuper au compte-gouttes quelques détenu(e)s, elle mobilise la press pour ensuite faire croire que par des formations en informatique, des tournois de foot, des ateliers créatifs de peinture, d’écriture,etc..nous sommes dans des prisons trois étoiles. Il en est strictement rien.Certe, tous les crimes ne sont pas les mèmes. Donc tous les condamnés ne sont pas les mèmes et pas plus que n’importe qui d’autre de normalement équilibré,je ne supporte pas les crimes ignobles. Pas besoin d’en faire la liste. Sauf pour dire qu’ils représentent 0,5% de la population carcérale. Je ne partage pas le point de vue de la grande majorité des détenu(e)s qui font des catégories en fonction de nos délits. Les pédophiles étant bien entendus les boucs émissaires des détenus, dans toutes les prisons. Hélas, il est vrai, ces détenus-c’est le cas à Verviers-bénéficient d’un régime de faveurs qui exaspèrent encore plus les détenus ordinaire. Ce sont les mystères du carcéral. Avant de changer la prison, c’est la société qu’il faut changer et son rapport à la punition. Bonjour le boulot qui nous attend...pour ceuxqui veulent bien relever leurs manches, je cherche de l’aide pour mon association DIRE LA PRISON. La parution du journal est suspendu pour trois mois.Elle reprendra dès ma libération. Mais si d’ores et deja quelqu un veut se faire connaître pour publier mon journal et des dossiers :plusieurs maquettes sont prètes et j’attends votre coup de main. C’est un travail sérieux qui , il faut en ètre conscient, demande certains moyens qu’actuellement je n’ai pas. Les détenu(e)s et ex-détenu(e)s sont très mal vu dehors. Un certain Marc DUTROUX nous a fait un tort immense à tous, en même temps qu’il a révélé d’innombrables dysfonctionnements dans la police, dans la magistrature et dans l’administration pénitentiaire. On parlait d’estompement de la norme. Ces estompements continuent. Police partout, justice nulle part et despotisme de l’administration:47 mois que j’en suis victime comme d’autres. Mon travail c’est de dénoncer. C’est bien ce que la prison de Verviers et le Service des Cas Individuels me font lourdement payer en me maintenant 50 mois à fond de peine, confiné seul dans une cellule de 9 mètres carré, sans aucune activité sauf celle que je m’invente. La prison me maintient en situation d’indigence (pas d’argent). Je dois mendier dehors. La solidarité est très difficile à mettre en place et à se maintenir dans le temps. Mes propres ami(e)s me frappent sans cesse du decret d’abandon. Je rale, je leurs dits et ça n’arrange rien pour eux ni pour moi. Je ne sais pas me taire et faire l’hypocrite. Il faut savoir qu’en prison tout s’achète et/ou se loue. La TV par exemple, 24 euros par mois. En moyenne un détenu à besoin de 100 euros à 150 euros/mois pour couvrir ses besoins en fruits, produits laitiers, tabac pour le fumeur (ce n’est pas mon cas), de quoi téléphoner, écrire(timbres, enveloppes, papiers, bics) ; hygiene personnelle, tous les savons doivent etre cantiner (toilette, lessive ,entretien cellule, barbe, shampoing...). Un visiteur de prison m’a offert son vieil ordinateur de plus de 20 ans...je dois mendier dehors des ramettes ou demi-ramettes de papier A4, des cartouches HP 26 (qui coutent la peau des fesses et j’arrive à peine avec une cartouche par mois à couvrir mes besoins)etc. C’est pour ne pas devenir fou que je consacre ma détention à DIRE LA PRISON et à étudier le système carcéral. J’écris un livre qui paraitra à ma sortie de prison. Ici, on est dans une réitération perpetuelle des mèmes situations et gestes, on est complétement infantilisé, déresponsabilisé. Parfois humilié, brutalisé. Les vexations de tous ordres pleuvent. Ca va d’une porte que le gardien tarde à ouvrir pour aller à la douche, nous oublier en cellule quand on souhaite aller au préau, retarder la distribution du courier, quand c’est pas le voler, voler les timbres, le journal auquel un ami m’a abonné,etc. On est dans un régime d’insensibilité et d’abandon. J’ai vu mourir trois détenus à coté de moi, sans que personne ne bouge, alors que tout le monde savait que ces détenus allaient mal. Un règlement absurde des prisons interdit les colis (boites,paquets) mais autorise les enveloppes sans limite de format. Merci donc si vous m’envoyez du petit matériel de bureau de le glisser sous une enveloppe robuste (style à souflet indéchirable et ultra légere). J’ai surtout besoin de timbres (y compris pour l’international). Je cherche aussi des revues, journaux, livres, articles qui traitent des prisons (et de la justice pénale). Des rayons entiers de bibliothèques sont consacrés à ce sujet mais en prison l’accès à internet reste interdit. En raison de mes activités pour DIRE LA PRISON, j’ai été harcelé par les gardiens de Lantin, au point que le 20 juillet 2002 ils vont mettre toute ma cellule à sac. Un véritable ouragan pénitentiaire. L’un d’eux, le chef de quartier Claude CARLIER, va me faire subir de graves violences verbales en souhaitant ma mort, d’aller en fosse commune et que si cela ne dépendait que de lui, je serais déjà mort de ses propres mains !!! Ma plainte judiciaire à ce sujet reste sans effet. Les magistrats à Liège, en Chambre du Conseil, en Chambre des mises en accusations, en Cassation vont systématiquement me refuser des devoirs complémentaires face à une enquète lacunaire. Ils vont encourager les gardiens violent à poursuivre leurs exactions en accordant des non-lieux. Des connivences existent entre le policier chargé de l’enquète, entre des magistrats du parquet et certains gardiens de Lantin. Les avocats vont rester timorés. Le huit-clos des audiences étouffera toute publicité. Je veux aller à Strasbourg, devant la Cour Européene des Droits de l’Homme avec ma plainte mais les avocats jouent avec mes pieds. Toutes mes plaintes au Batonnier de Verviers restent sans effet. Le Batonnier étant lui même un avocat...mes plaintes tournent en rond depuis des mois. 16 avocats se sont déjà succédés dans mes dossiers en 47 mois. Quel cirque.A Ittre, on m’annonce (par une audition du 21 février 2006 à la police judiciaire) qu’un gardien, au nom de l’ensemble de ses collègues de Ittre, et le Directeur général des prisons, John Vanacker, portent plainte contre moi, en tant qu’éditeur de mon journal DIRE LA PRISON, parce que j’ai donné la parole à un détenu (un RINGOLEVIO) afin de lui permettre d’ écrire un article sous la responsabilité pleine et entière du détenu (qui n’engage pas DLP). Comme pour le journal L’envolée en France, la répréssion va s’abattre sur moi et ce détenu. A ce stade le dossier semble à l’instruction dans plusieurs parquets. Une plainte principale semble également porté d’abord contre ce détenu, d’origine française (que je connais pas). C’est par le biais de l’émission de radio bien connue à Bruxelles, PASSE_MURAILLE, que l’article de RINGOLEVIO m’a été transmis. Un journal des détenu(e)s sans que les détenu(e)s s’expriment n’est plus un journal des détenu(e)s et c’est sans doute cela que les autorités vont tentées d’interdire. A ce stade je ne suis pas inculpé. J’ai répondu bien volontiers à quelques questions du Procureur du Roi de Verviers pour satisfaire sa paranoïa. Je n’ai pas eu connaissance du texte même des plaintes dans cette nouvelle affaire. Difficile donc, pour l’instant, sans accès au dossier, d’en dire plus. Vont-ils me délivrer une nouvelle inculpation, un nouveau mandat d’arrèt et empécher ainsi ma libération au bout de 50 mois de prison ? Ce serait assez énorme de rester en prison en tant qu’éditeur d’un journal des prisonniers mais avec ses gents là, tout est possible, monsieur. Les personnes qui le souhaitent peuvent m’écrire (en joignant si possible un timbre pour ma réponse), les aides que je demande sont urgente, il me reste trois mois à tenir, un petit effort de votre coté, un autre du miens et gràce à vous je terminerai ma détention debout. Aucun des coups bas de l’administration pénitentiaire m’aura abattu même si comme tout le monde, j’ai parfois des petits moment de découragements.

Marc SONTROP Prison de Verviers 81,chaussée de Heusy B 4800 VERVIERS Belgique

Je réponds toujours aux lettres que je reçois. Aide financière au dépard de le Belgique : 679_200 55 20_45 (mentionner mon nom en communication). Merci ! Au dépard de l’étranger : IBAN BE44679200552045 BIC PCHQBEBB Marc Sontrop


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