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Publiée le 12 mars 2006

- Basque


Les enseignements d’Alger

Rafa Diez / Assesseur de l’ETA en 1989 à Alger Eugenio ETXEBESTE Antton / Porte-parolede l’ETA en 1989 à Alger

En 1989, une table de "conversations" s’est mise en place à Alger (Algérie), avec les représentants du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez, les représentants de l’ETA, et le gouvernement algérien comme médiateur. Des discussions qui ont duré trois mois, mais qui n’ont pas été concluantes même si un accord de principe avait été conclu. En 1999, c’est le gouvernement conservateur de Jose-Maria Aznar qui entama des discussions avec la direction de l’ETA à Zurich (Suisse), des discussions qui n’aboutiront pas non plus.

À l’aube de ce qui pourrait être un processus de Paix en Pays Basque, avec notamment la négociation entre ETA et le gouvernement espagnol et peut-être le gouvernement français, le JPB a rencontré Eugenio Etxebeste Antton et Rafa Diez. Antton était en 1989 l’un des trois porte-parole de l’ETA, avec Belen Peñalba et Iñaki Arakama. Rafa Diez, député d’Herri Batasuna au Parlement basque de Vitoria, avait été invité en tant qu’expert assesseur afin de suivre les conversations entre ETA et le Gouvernement, avec à ses côtés également d’autres représentants de la gauche abertzale, entre autres Iñigo Iruin. Au moment de ce qui pourrait être les troisièmes "conversations" entre ETA et le gouvernement espagnol, nous avons ainsi voulu connaître de plus près ce que furent les "conversations" d’Alger, quels avaient été les contours de ce dialogue et quelles leçons les acteurs principaux tirent-ils de ce processus. Un entretien à Bayonne, il y a dix jours, à la veille des derniers évènements politiques en Pays Basque sud.

- Comment se met en place le processus d’Alger ?

Eugenio Etxebeste Antton : Le processus d’Alger ne se met pas en place du jour au lendemain. Ce fut assez long, près de deux ans. Tout d’abord c’est Txomin Iturbe (ndlr. leader à l’époque de l’ETA, aujourd’hui décédé) qui avait eu les premiers contacts avec des responsables de la police espagnole. Après plusieurs contacts, des réunions avec des représentants plus politiques du gouvernement espagnol avaient eu lieu. Le gouvernement décida donc de mandater le délégué du gouvernement de Murcie Juan Manuel Eguiagaray et le Secrétaire d’Etat du ministre de l’Intérieur Rafael Vera, afin de donner un caractère politique aux "conversations". Le contact avait eu lieu à Alger, sous la houlette du Gouvernement Algérien.

- Comment les deux parties décident-ils de se mettre autour d’une table et de commencer les conversations ?

Antton : Les conversations d’Alger arrivent à un moment où la confrontation politico-militaire arrive au bout, arrive à épuisement. Après des années où l’organisation ETA est très active, l’organisation affiche sa volonté de passer d’un processus de confrontation militaire à un processus politique afin de résoudre le conflit par des voies politiques, par le dialogue et la négociation et l’accord politique. Le gouvernement espagnol arrive également à la même conclusion, non tant par volonté, mais par intérêts stratégiques de l’Etat, puisque Madrid était également à la fin d’un cycle. Après avoir tout essayé, en utilisant tous les moyens policiers et militaires, ils se rendent à l’évidence qu’il n’est pas possible de détruire le mouvement de libération nationale basque. Ce sont donc une volonté, -celle de l’organisation ETA- et un intérêt de gestion de la part de l’Etat qui se rencontrent afin de surmonter la confrontation qui est très lourde de conséquences de part et d’autre. Il s’agissait d’essayer des voies plus politiques, en initiant des conversations politiques.

Rafa Diez : Les conversations d’Alger arrivent après que le gouvernement espagnol du PSOE eut tout tenté à l’époque pour éliminer la gauche abertzale. La création des GAL, l’accentuation de la répression, tous les moyens sont bons pour éliminer la gauche abertzale. Mais en dépit de cela, l’activité de l’ETA était au plus fort. Avec la majorité absolue obtenue en 1986, le PSOE commence les premiers contacts. La réunion à Latche entre Felipe Gonzalez et Mitterrand mettra fin au GAL. Au Pays Basque, le PNV sera affaibli par la scission avec la création de Eusko Alkartasuna, et devient un allié nécessaire du PSOE, qui a par ailleurs le PSN à la tête de la Navarre. Le PSOE était alors en position de force pour pouvoir engager une politique différente, une stratégie différente.

Antton : Alger a été mise en place pour débloquer une situation de confrontation politico-militaire et ainsi passer à une phase d’apaisement par un accord politique.

Rafa Diez : Alger a été un processus très intéressant, mais n’arriva pas jusqu’au bout parce que le gouvernement n’avait pas voulu aller jusqu’à la négociation politique. Le processus était resté au seuil des vraies négociations politiques. C’était la première fois que le gouvernement espagnol reconnaissait un interlocuteur politique en ETA, et acceptait ainsi de résoudre le conflit par le dialogue. Le gouvernement espagnol était conscient que la transition démocratique n’était pas allée jusqu’au bout en Espagne. Des statuts d’autonomie avaient été mis en place, mais Madrid se rendait bien compte que ceci ne suffirait pas afin de répondre aux aspirations légitimes du Pays Basque. Les droits démocratiques des Espagnols étaient enfin reconnus après 40 ans de dictature, mais les droits des Basques aucunement. Alger a démontré qu’une seconde transition était nécessaire du point de vue espagnol, mais une première transition du point de vue du Pays Basque, un processus qui reconnaîtrait ses droits démocratiques en tant que peuple. Je pense qu’aujourd’hui cette réalité apparaît encore plus clairement. Il est évident que la situation politique actuelle est arrivée à bout aussi bien au sud qu’au nord.

- Ces jours-ci on parle beaucoup d’une éventuelle trêve de l’ETA. Quand le cessez-le-feu est-il arrivé à Alger ?

Antton : Les premiers contacts se sont noués, et nous avons décidé d’un commun accord qu’ETA annoncerait une première trêve unilatérale de 15 jours, afin de permettre au gouvernement espagnol de lancer un processus de son côté afin de mettre en place une table de "conversations" entre le gouvernement et ETA. C’est ainsi que la "table des conversations" s’est mise en place et que l’organisation a décidé une trêve limitée à trois mois, afin de permettre les conversations. Pendant trois mois nous avons eu plusieurs réunions. Nous avons d’abord examiné la situation, comparé les analyses des dernières décennies en Espagne et en Pays Basque et nous avons fait des propositions pour passer d’une table de conversations vers une table de négociations. Une table de négociations où ETA aurait un rôle technique afin de discuter avec le gouvernement du sort des prisonniers et des réfugiés. Une deuxième table de négociations devait donc se mettre en place avec les acteurs politiques et sociaux du Pays Basque afin d’engager des négociations politiques. Donc pendant ces trois mois, nous avons élaboré et imaginé comment devait se dérouler cette négociation entre ETA et le gouvernement, ainsi que la négociation entre les acteurs politiques. Après plusieurs réunions, nous sommes finalement arrivés à un accord avec les émissaires du gouvernement, un accord afin de lancer un processus de négociations politiques. Malheureusement, quand les représentants du gouvernement sont rentrés à Madrid, ils ont été désavoués, puisque Madrid n’a pas souhaité aller plus loin pour trouver une "solution politique négociée". Pour nous, la solution politique négociée était la condition pour continuer le processus et créer une table de négociations. Madrid n’a pas souhaité continuer, les conversations se sont arrêtées, et la trêve avec.

Rafa Diez : Plusieurs éléments ont pesé dans la décision de Madrid de ne pas continuer. D’une part il leur était difficile d’admettre qu’ils étaient arrivés à un accord avec une "solution politique négociée" avec l’ETA. Ceci donnait un poids politique de taille à ETA, chose qu’ils ne voulaient pas admettre. D’autre part, le Parti Nationaliste Basque au pouvoir à Gasteiz, ne voyait pas non plus d’un bon ¦il le protagonisme politique qu’était en train de prendre la gauche abertzale. Ils ont donc également fait pression pour défendre leurs intérêts politiques avant tout et ne pas donner une carte de légitimité à la gauche abertzale.

- Quelles conclusions tirez-vous de cette table de conversations quant à ce qui pourrait être aujourd’hui un processus de même nature ?

Rafa Diez : À l’époque, la négociation était vécue comme un tout. La négociation était une totalité en soi, qui n’avait pas de traduction sur le terrain de la construction nationale et sociale. Aujourd’hui la situation est plus mûre pour un processus de négociations. Je pense que la gauche abertzale présente une meilleure situation, pour diriger toutes ses forces vers la mise en place d’une lutte de masse et institutionnelle. Les bases d’une solution apparaissent également plus clairement et sont partagées par un ensemble important d’acteurs sociaux, syndicaux et politiques, et surtout, par une grande majorité de la société basque. Une solution politique basée sur la reconnaissance des droits démocratiques du peuple basque, le droit des Basques à être consultés et à décider de leur avenir.

Antton : Alger était une expérience très intéressante qui ne manquera pas d’aider un futur processus. Alger aide à comprendre qu’une démocratie ne peut être valable pour les uns sans l’être pour les autres. L’Espagne est peut-être une démocratie, mais pas pour les citoyens basques, tant que leurs droits démocratiques ne seront pas reconnus. Il nous faut donc négocier une solution politique afin que la démocratie soit également une réalité en Pays Basque.

Rafa Diez : Depuis Alger un schéma apparaît clairement : un peuple, deux Etats, un conflit et une solution. À partir de ce schéma nous devons examiner comment développer la solution en partant de la situation administrative et politique existante. Je pense que c’est le terrain sur lequel nous voulons le plus avancer. À Alger la vision abertzale n’était peut-être pas assez mûre. Aujourd’hui elle l’est. Le conflit basque apparaît très clairement comme un conflit entre le peuple basque et deux Etats. Un conflit qui concerne l’ensemble des 7 provinces, qui demande une solution pour l’ensemble.

- Justement quel a été le rôle de la France à l’époque d’Alger et à votre avis quel devrait être son rôle aujourd’hui ?

Antton : Je pense qu’à l’époque la France n’a pas été à la hauteur. La France a une grande expérience en matière de résolution de conflits de par le monde. On ne s’attendait pas à une telle attitude de suivisme de la part de la France. Paris s’est soumis aux ordres de Madrid. Après le GAL les expulsions en masse, la déportation, puis la répression. Aujourd’hui la France est un élément très important du conflit en Pays Basque et devra aussi comprendre que la solution viendra par le dialogue et la négociation. La France comme l’Espagne ne peuvent plus ignorer la volonté du peuple basque et de ces citoyens. Ils devront tôt ou tard tenir compte de la réalité et de la demande d’un peuple.

Rafa Diez : Parfois on a l’impression que la France est un agent qui se limiterait à la collaboration avec l’Espagne, comme si elle n’intervenait pas directement. La France a une intervention double et directe. Tout d’abord en Pays Basque nord, en Labourd, Basse Navarre et Soule, où elle ne reconnaît pas les aspirations légitimes des Basques. Le refus de la demande de reconnaissance institutionnelle ou linguistique est bien réel. C’est une attitude de négation propre à la France. Et un deuxième rôle, qui s’ajuste à la demande espagnole avec toutes ces arrestations, remises et maintiens en détention et la dispersion de plus de 150 prisonniers politiques basques. La France fait donc partie du confit et devra faire partie de la solution. Je pense qu’un processus de négociations en plusieurs étapes est tout à fait concevable. Dans une première phase le gouvernement français pourrait dire que cela ne concerne que l’Etat espagnol, mais la France devra prendre partie à ce processus de résolution du conflit, parce qu’elle en est actrice. La France y participera qu’elle le veuille ou pas, c’est inévitable.

Antton : La France a toujours évoqué le problème des prisonniers et des réfugiés. Mais il y a une question de fond, le Pays Basque est divisé entre deux Etats, et les deux Etats doivent faire partie de la solution. Trois provinces sont sur le territoire français et la France ne pourra pas toujours ignorer cette situation, se cachant derrière la négation et la répression.

Rafa Diez : La France s’est barricadée dans une situation immobiliste ne voulant pas faire partie d’un processus évolutif en Pays Basque. Aujourd’hui cette position n’est plus tenable. La recherche de solutions atteindra inexorablement la France, aussi bien en ce qui concerne la situation des réfugiés et des prisonniers politiques basques, mais également par rapport aux droits des Basques à décider de leur avenir. Un effet domino est inévitable.

- Selon les informations que vous détenez ou que vous pouvez dévoiler, où en est-on dans le processus de Paix en Pays Basque ?

Rafa Diez : Nous sommes dans une phase de concrétisation des volontés politiques qui ont été affichées ces derniers mois, afin de construire un scénario de paix et de négociations politiques entre les différents acteurs du conflit en Pays Basque. Comme le dit si bien Jose-Luis Rodriguez Zapatero lui-même : "tout ce qui a été semé devra être récolté". Aujourd’hui nous sommes dans une phase où l’on doit déterminer quels sont les fruits qu’ETA et le gouvernement doivent récolter et quels sont les fruits que les partis politiques doivent récolter. D’une phase d’affichage de volontés nous devons passer à une concrétisation de ces volontés. De la part de la gauche abertzale, cette volonté est très ferme, afin que nous puissions passer à une nouvelle situation. Réciproquement nous espérons que l’autre partie confirmera cette même volonté avec des gestes et des engagements parallèles.

Antton : La société est plus mûre et souhaite une solution qui reconnaisse les droits de chacun des peuples. Je pense même qu’aujourd’hui les Etats sont en crise et qu’ils auront beaucoup à apprendre des nations sans Etat qui émergent.

Rafa Diez : Nous sommes face à un nouveau cycle. Comme à l’époque d’Alger, nous sommes dans une situation de changement au nord comme au sud. L’organisation administrative actuelle ne répond pas aux aspirations du peuple basque. Nous avons le droit de décider de notre avenir. Les deux gouvernements savent que d’une façon ou d’une autre ils devront répondre à cette demande pour qu’une réelle démocratie puisse s’installer. Nous avons des conditions objectives et subjectives pour dire que nous sommes à l’aube d’un temps nouveau, au début d’une nouvelle étape.


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