Un deuxième citoyen basque vient de trouver la mort en prison, a
rapporté hier l’association Askatasuna. Il s’agit de Roberto Saiz
Olmos, incarcéré à la prison d’Aranjuez, à Madrid. Âgé de 41 ans,
originaire de Portugalete et incarcéré depuis deux ans, "il a eu un
malaise lors d’un rassemblement que les prisonniers politiques basques
avaient organisé au sein de cette prison pour dénoncer la mort du
prisonnier basque Igor Angulo", selon un communiqué d’Askatsuna.
"Il se serait senti mal pendant le rassemblement, et aurait perdu
connaissance. Peu de temps après, un fonctionnaire de prison a informé
son camarade de cellule qu’il était mort", explique Askatasuna. Pour
cette association, ce nouveau décès d’un prisonnier basque est la
"conséquence directe de la politique de dispersion, et des conditions
d’incarcération".
Pour Askatasuna, le PSOE, "en maintenant sciemment cette politique
meurtrière, est responsable de cette mort". L’association pour la
défense des droits des prisonniers politiques exige de tous les partis
politiques, syndicats et mouvements sociaux du Pays Basque, mais aussi
des Etats français et espagnol "qu’ils s’engagent véritablement pour la
fin de cette politique de dispersion et d’isolement". Askatasuna a par
ailleurs appelé la société à participer aux différents rassemblements
qui seront organisés".
Manifestation à Bayonne
Lors d’une manifestation qui a parcouru hier les rues de Bayonne pour
dénoncer la mort dans d’étranges circonstances du prisonnier Igor
Angulo, Askatasuna a de nouveau mis en doute la version officielle.
L’association a d’autre part critiqué l’attitude de la presse et des
partis politiques qui "se sont empressés d’accepter cette version et,
en aucun moment, ils ne la remettent en cause. Nous dénonçons avec
force ces faits, cette désinformation et pour notre part nous demandons
que toute la vérité soit dite".
Askatasuna a aussi dénoncé l’"utilisation politique des prisonniers"
par les Etats français et espagnol.Elle leur a demandé d’en finir "avec
ce chantage" et de respecter leurs droits fondamentaux.
Par ailleurs, à Vitoria-Gasteiz, deux manifestants ont été arrêtés et
plusieurs autres blessés suite à l’intervention de l’Ertzaintza pour
dissoudre une mobilisation jugée "illégale" par le ministère basque de
l’Intérieur. Quelque 400 personnes s’étaient rendues au centre-ville
pour dénoncer la mort d’Igor Angulo.
Communiqué de l’ETA
L’organisation armée basque ETA a déclaré dans un communiqué diffusé
hier sur l’édition internet du quotidien Gara qu’"ils ont tué Igor".
"Il est mort à cause de la politique de dispersion et d’extermination".
Selon l’organisation armée, "ce sont le gouvernement du PSOE et tous
les partis qui collaborent avec lui les véritables responsables" de la
mort du prisonnier santurtziar.
"La punition de la prison à perpétuité imposée par les tribunaux
d’exception, l’isolement et la dispersion condamnent les prisonniers
politiques basques à la peine de mort".