ASKATASUNA
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LE CORPS D’ IGOR ANGULO SERA RAMENÉ DEMAIN EN EUSKAL HERRIA
Des éléments suspects remettent en cause la version de la prison selon
laquelle il se serait suicidé.
L’avocat de la famille d’Igor Angulo a fait savoir aujourd’hui que des
éléments étranges entouraient la mort de ce jeune prisonnier politique
basque de Santurtzi. Corps déplacé avant l’arrivée du médecin, pas de
mise sous scellés de la cellule (tout cela étant contraire à la
procédure légale) s’ajoutent au fait qu’Igor aurait utilisé pour se
pendre des lacets qui lui avaient pourtant été interdits, à celui que
la famille et les amis d’Igor s’accordent tous pour dire que celui-ci
était heureux et plein de projets, à une autopsie anormalement longue...
Tout cela jette de sérieux doutes sur la version officielle de
l’administration pénitentiaire qui maintient qu’il s’est suicidé,
version officielle abondamment et exclusivement citée dans les médias
habitués à exercer leur zèle contre la liberté d’Euskal Herria. Quant
aux partis pseudo-démocratiques, ils ne poseront pas de question cette
fois non plus, et si tout se passe comme d’habitude, l’affaire sera
enterrée d’ici quelques heures. Nous sommes révoltés par la
désinformation et l’opacité qui règnent toujours lorsque de tels
évènements se produisent. Pour notre part, nous exigeons que la lumière
soit faite le plus vite possible.
La famille et les amis d’Igor Angulo se sont rendus à Cuenca
aujourd’hui, dans l’intention de ramener son corps demain 1er mars.
Lors de son arrivée en Euskal Herria, un premier accueil lui sera fait
à Altube, Barakaldo, Sestao, Portugalete et Santurtzi où il est attendu
à 15h.
Igor a été arrêté par la Guardia Civil à Iruña en 1996. Ils l’ont
arrêté, mis au secret, torturé et incarcéré. Depuis, il est passé dans
différentes prisons avant d’arriver il y a quelques années, à celle de
Cuenca, où il est resté seul jusqu’au jour de sa mort.
Igor est mort sous la politique de dispersion conçue par le PSOE, et
sous un gouvernement PSOE. Quelle que soit la façon dont les choses se
sont produites, ils l’ont tué. La cruelle politique de dispersion menée
par le PSOE a pour objectif de détruire les prisonniers politiques
basques. Elle a déjà tué 21 de nos prisonniers, sans oublier les
citoyens basques victimes de ses conséquences (accidents, maladies...)
soit 37 en tout.
La politique pénitentiaire a toujours été dure et cruelle. Mais il est
évident que ces derniers mois le PSOE, tout comme l’UMP dans l’État
français, a impulsé un nouveau durcissement. La multiplication des
transferts et des éloignements, la dégradation des conditions de
détention, la mise en place des condamnations à perpétuité... les
attaques se sont intensifiées contre le Collectif des Prisonniers
Politiques Basques, dans l’objectif de le diviser et de le détruire.
Ils agissent par vengeance, contre ce Collectif devenu le symbole de la
victoire dans la lutte pour la liberté d’Euskal Herria. Le CPPB a
triomphé de la politique de dispersion. La dispersion n’a pas atteint
son objectif politique, et ceci est un échec impossible à assumer pour
les gouvernements français et espagnol.
Ils veulent désormais utiliser les prisonniers politiques basques comme
moyen de chantage. Abandonner la lutte pour les droits d’Euskal Herria
ou trouver la prison à perpétuité dans certains cas, la mort dans
d’autres.
Les autres partis qui ont participé à la mise en place de la politique
de dispersion ont aussi leur part de responsabilité dans cette nouvelle
mort. Ils n’ont pas fait de déclarations solennelles et ils ne
montreront pas non plus leurs mines contrites devant les médias. Le PNV
a pourtant de quoi faire, il doit mettre autant de force à en finir
avec la politique criminelle de dispersion qu’il n’en avait mise à la
mettre en place.
Dans ce sens, Askatasuna dénonce avec force l’attitude provocatrice et
agressive de la Ertzaintza lors des mobilisations organisées hier en
dénonciation de la mort d’Igor.
À Donostia, elle a chargé violemment les 200 personnes qui
manifestaient, en utilisant des matraques extensibles illégales. Trois
personnes ont été arrêtées, Ainhoa Landaberea, Joxean Berasategi et
Iker Arozena. Elles ont toutes trois été remises en liberté, mais des
procédures ont été ouvertes contre elles. Joxean et Iker sont accusés
de "désordres publics" et Ainhoa de "désordres publics" et "attentat".
Ils nient toutes les accusations, Joxean et Iker nient même avoir
participé à la manifestation, quant à Ainhoa, elle déclare qu’alors
qu’elle s’y trouvait, une personne tenant une matraque est soudain
apparue à côté d’elle, que quelqu’un lui a fait un croche-pied et
qu’elle a été frappée alors qu’elle se trouvait à terre. Ibarretxe,
Balza et la police qui est sous ses ordres perdent ainsi toute
crédibilité, eux qui ne cessent de réclamer la fin de la violence tout
en l’utilisant contre les citoyens basques en violant leurs droits
essentiels.
DANS LA RUE
Cela fait déjà des années que la société basque demande la fin de la
dispersion et le retour des prisonniers politiques basques au Pays
Basque. Cette parole est constamment rejetée et niée, les autorités de
Paris et Madrid écrasent la parole et la décision d’Euskal Herria de
façon permanente. Nous avons eu un autre reflet de cette volonté lors
de la manifestation géante organisée le 7 janvier à Bilbao par le forum
d’Ibaeta. Mais ils ont une fois encore fait la sourde oreille à cette
revendication et nous connaissons, malheureusement, leur réponse.
Des jours de lutte nous attendent encore. Comme jusqu’à maintenant,
nous continuerons d’accumuler des forces en faveur du rapatriement des
prisonniers politiques basques d’une part, et de l’autre à exercer
notre pression populaire sur les États qui oppressent notre peuple.
Ils doivent en mesurer la force. On ne joue pas avec les prisonniers
politiques basques, ni avec la parole des citoyens basques. Dans ce
sens, nous appelons à participer aux mobilisations qui, après les
rassemblements qui ont lieu aujourd’hui dans de nombreux quartiers et
villages, seront organisées dans les jours qui viennent, et parmi
lesquelles :
Mercredi : Rassemblements devant les sièges du PSOE.
Vendredi : Journée nationale de lutte et de mobilisation. Grèves et
mobilisations, grève générale à Santurtzi. En Iparralde, manifestations
à 19h au départ du Port de Ziburu, de la Mairie de Bayonne et de la
Mairie de Garazi.
Samedi : Hommage national à Santurtzi.
ET DANS LES PRISONS
De nombreuses actions ont eu lieu et vont avoir lieu dans les prisons
en dénonciation de la mort d’Igor Angulo et en revendication de la
reconnaissance du statut politique des prisonniers politiques basques,
parmi lesquelles
un refus de plateau aujourd’hui à la prison de Villena
une grève de la faim les 1, 2 et 3 mars à la prison de Teruele
txapeo de 24 heures le 1er mars à la prison de Huelva.
IGOR GOGOAN ZAITUGU !!
PSOE ASSASSINS !!
LE PEUPLE NE PARDONNERA PAS !!
Euskal Herria, le 28 février 2006