Le procureur pourrait cependant faire appel de la décision du juge des libertés qui a accepté la septième demande
Le chanteur souletin Peio Serbielle devrait être remis en liberté lundi, le juge des libertés ayant accepté hier matin la demande de libération présentée par son avocat Jean-François Blanco. Le 3 octobre 2005, pour la cinquième fois le juge refusait au musicien basque sa remise en liberté conditionnelle, ce qui lui valait 4 mois supplémentaires d’incarcération. Onze jours plus tard il faisait appel de cette décision mais la prolongation du mandat de dépôt était confirmée.
C’est au terme de ce mandat de dépôt, qui finit lundi prochain, que la défense a eu la possibilité de redemander la mise en liberté de Peio Serbielle. Le délibéré, "qui s’est prolongé pendant une heure et demie" hier, selon le frère du chanteur, a débouché sur l’acceptation de la demande de libération conditionnelle.
Jean-Bernard Serbielle ne cachait pas sa joie. Seize mois après l’arrestation et l’incarcération de son frère, celui-ci retrouvera la libertéŠ "toujours si le procureur ne fait pas appel de la décision du juge", a-t-il précisé. Le représentant du parquet a jusqu’à samedi pour se prononcer. S’il ne le fait pas, Peio Serbielle serait libéré de la semaine prochaine, le mandat de dépôt expirant lundi.
L’affaire du passeport
Jean-Bernard Serbielle dénonçait par ailleurs que "demain [pour aujourd’hui] j’ai la police judiciaire qui vient chez moi, suite à l’affaire du passeport". Il faisait référence à la perquisition réalisée le 25 janvier dernier au domicile du chanteur à Domezain-Berraute après une audition qui s’était déroulée en matinée au palais de justice de Pau entre la juge antiterroriste parisienne Marie-Antoinette Houyvet et Peio Serbielle. Cette nouvelle fouille dans la maison du chanteur à la recherche de "documents", avait été menée en présence de l’intéressé et de son avocat , dans le cadre de l’instruction en cours, selon une source proche du dossier.
Arrêté le 3 octobre 2004 lors d’un coup de filet contre des responsables de l’organisation armée basque ETA, le chanteur souletin est accusé d’avoir hébergé des membres recherchés de l’organisation. D’après Me Blanco, Peio Serbielle a reconnu "avoir consenti à l’hébergement de personnes par devoir d’hospitalité et d’humanité".
Début 2005, la famille de Peio Serbielle avait présenté une pétition de soutien au musicien signée par de nombreuses personnalités du monde culturel et politique : Renaud, Moustaki, l’académicienne Florence Delay, ou Didier Borotra, maire de Miarritze, Noël Mamere ou Gérard Onesta
Source : Le Journal du Pays Basque