ASKATASUNA
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU 11 janvier 2006
Objectif de la conférence de presse :
Lundi, le procès politique mené à l’Audience Nationale contre 59
citoyens basques s’est effondré. Violation du droit à la défense, une
procédure d’instruction scandaleuse, nous venons aujourd’hui dénoncer
le souffle politique qui anime ce procès. Dénoncer et appeler à la
mobilisation, pour que cela prenne fin et ne se reproduise pas.
Personnes présentes : Xabier Alegria, Mikel Egibar, Nekane Txapartegi
et Xabier Arregi. Tous ont été torturés à l’occasion de différentes
rafles ordonnées par le juge Garzón. Demain même, Nekane sera
interrogée à Madrid, dans le cadre des procédures ouvertes en raison
des témoignages de torture déposés. D’autre part, moi, Joxean Agirre,
porte-parole d’Askatasuna.
1.- Comme nous l’avons dit, lundi nous avons pu voir encore une fois
la réalité de ce procès. Ça a été un opéra comique, mais pas un
spectacle nouveau. Il s’est agi de l’ATTITUDE HABITUELLE de l’Audience
Nationale. Car en trente ans, ce sont des milliers de citoyens basques
qui ont été jugés ainsi. Sans garantie juridique, et en violation du
droit à la défense.
2.- Cependant, ce ne sont pas seulement les droits politiques et
civils qui sont piétinés. Les droits essentiels aussi sont gravement
violés. Dans ce dossier, quatre mis en cause ont été TORTURÉS. C’est là
la base de l’accusation. C’est là l’éthique politique des États et l’un
des piliers de la justice espagnole.
3.- Dans le flou et la confusion, ce procès n’a pas l’air sérieux.
Mais le souffle et l’orientation politique qui l’animent sont très
sérieux. Ce n’est donc pas un simple cirque. Ils veulent mettre
cinquante neuf personnes derrière les barreaux. Maintenir des
organisations socio-politiques dans l’illégalité. Criminaliser le droit
de s’organiser. Pas vraiment de la blague, donc.
4.- Pour cela, nous n’en sommes pas à demander des vidéoconférences,
comme l’a fait M. Azkarraga. Ce procès doit s’arrêter, être abandonné
immédiatement. Tous les dossiers basés sur la torture doivent être
fermés, et l’Audience Nationale espagnole doit disparaître. Les
circonstances ne nous permettent pas de rester à mi-chemin. En effet :
- L’Audience Nationale espagnole est un instrument destiné à violer
les droits des citoyens basques. Il faut donc la démanteler.
- Son existence et son activité ne sont pas compatibles avec un
processus démocratique. Elle a été créée dans l’objectif contraire, et
elle continue dans cette voie : comme le fleuron de la répression. En
conséquence, et vu les conditions dans lesquelles se déroule le procès,
toutes les procédures en cours dans le dossier 18/98 doivent être
suspendues.
- Elle a, sans aucune garantie, en offrant sa totale protection à la
torture, condamné et incarcéré des milliers de citoyens basques. C’est
un instrument de guerre, une preuve évidente de la violence des États.
Pour cela, l’affrontement s’éternise.
5.- Askatasuna appelle la société basque à répondre fermement à cette
situation antidémocratique. Dans cet objectif, nous activerons la ligne
de la mobilisation elle-même, pour dénoncer ce procès, et pour mettre
en évidence la nature et le comportement de l’Audience Nationale
espagnole. La première mobilisation aura lieu ce vendredi 13 janvier à
Donostia (San Sebastian) à 19h. Nous manifesterons du Tribunal d’Atotxa
au siège du PSOE, dans l’intention de relier ces deux bouts de la
répression qui ont beaucoup œuvré dans ce procès.
6.- L’objectif de cette mobilisation sera d’exiger l’abandon immédiat
de ce procès, de dénoncer la torture et le comportement des États et de
leur rappeler une fois encore qu’ils DOIVENT LAISSER EUSKAL HERRIA EN
PAIX. Comme les avocats et les accusés dans le procès l’ont fait lundi,
Euskal Herria dans son ensemble doit faire échouer ce procès. Nous
devons faire échouer l’Audience Nationale. Dans cet objectif, la
solidarité (politique et économique) et la mobilisation sont les clés.
C’est cette dynamique, finalement, que veut impulser la manifestation
de vendredi.
À Donostia, le 11 janvier 2006