ASKATASUNA
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Les déclarations d’Ocaña n’apportent rien de nouveau, car elles ne font que
confirmer ce que la société basque sait déjà depuis que Santi a été tué : que
l’État espagnol, gouverné à l’époque par le PSOE, avait organisé et financé
le groupe paramilitaire dénommé GAL et créé pour agir contre Euskal Herria.
Nous appliquons le terme de guerre sale au genre d’attaques répressives
menées par le GAL, mais y a-t-il une répression propre ? Mikel Zabaltza aussi
a été tué vers la même époque à Intxaurrondo, sous les ordres de Galindo et,
plus haut, du lieutenant-colonel Masa, qui avait ordonné l’assassinat de
Santi. Est-ce que ce meurtre là était plus propre ? Non. La France et
l’Espagne ont toujours utilisé la guerre sale pour opprimer Euskal Herria,
et l’utilisent encore aujourd’hui.
Ce sont le gouvernement de l’époque et les responsables du PSOE (Felipe
Gonzalez, Barrionuevo, Sancristobal, Masa, Amedo, Vera...) qui ont organisé et
financé le GAL, mais nous ne pouvons pas oublier que le gouvernement de
Lakua avait signé un accord avec le PSOE. Le PNV n’a eu aucun problème à
gouverner avec les fomenteurs du GAL. Plus encore, il a maintenu en vigueur
l’accord répressif contre la lutte pour la liberté d’Euskal Herria passé
avec eux pendant les années suivantes.
Il ne s’agit pas d’une vieille et lointaine histoire du passé. Aujourd’hui,
20 ans après, la stratégie d’oppression utilisée contre les citoyens basques
est la même : la torture, les arrestations, les illégalisations, la
disparition physique et politique des indépendantistes, le refus de la
négociation politique... Après avoir tiré les leçons des erreurs commises à
l’époque du GAL, ils en ont confié la fonction à ce nouvel instrument de
guerre qu’est l’Audience Nationale : à l’action répressive habituelle de cet
instrument revêtu d’une toge, ils ont ajouté d’autres fonctions, toutes les
procédures que nous connaissons sous le nom de macro-dossier 18/98, les
nouvelles lois d’exception... menant toujours la même stratégie de guerre. Il
y a vingt ans ils ont tué Santi de leurs balles, aujourd’hui la Casa de
Campon de Madrid aurait été fermée, son parti illégalisé et il aurait été
menacé d’une peine de 50 ans de prison.
Ocaña a parlé. Il paraît qu’il a attendu que le délai de prescription de la
responsabilité pénale de Morcillo, son supérieur direct et celui qui avait
tué Santi avec lui, soit expiré pour le faire, mais il a mis en lumière le
fait qu’il s’agit de crimes d’État, il a du moins confirmé ce qui était déjà
évident. Mais cela n’a eu aucun effet. Aucune responsabilité politique n’est
demandée. Le PSOE non plus ne dira pas un mot. Felipe Gonzalez continuera de
bien vivre et de donner des leçons de démocratie au monde entier. Les
autorités du PSOE continueront de rendre hommages aux chefs des mercenaires.
Finalement, ils continueront de faire exactement la même chose avec un autre
instrument de guerre sale. À la protection des tortionnaires, à la
protection des agressions menées quotidiennement par les fonctionnaires de
la pénitentiaire, aux applaudissements décernés aux policiers qui tuent des
citoyens basques, s’ajouteront l’aveuglement et la surdité d’aujourd’hui.
Finalement, ils nous montrent une fois de plus que l’IMPUNITÉ est un pilier
essentiel de la guerre contre Euskal Herria.
Euskal Herria, le 7 décembre 2005