Kurdistan Est. 5 activistes Kurdes condamnés par les autorités iraniennes.

Le 3 décembre dernier, un juge de Saqez, au Kurdistan Est (nord ouest de l’Iran), a condamné 5 activistes ouvriers simplement parce qu’ils avaient essayé de participer à un défilé du 1er mai en 2004.

Mahmoud Salehi, connu comme activiste des droits des ouvriers, a été condamné à 5 ans de prison ; Jalal Hosseini a été condamné à 3 ans, Mohsen Hakimi, Mohammad Abdipoor et Borhan Divargar à 2 ans .

Kurdistan Sud. L’alliance « 779 » se prépare pour les élections en Irak.

Le Parti de la Solution Démocratique du Kurdistan (PCDK) se prépare pour les élections irakiennes du 15 janvier prochain. Le PCDK se présente aux élections en compagnie du Parti de la Construction Démocratique d’Irak (Hizb al-Bina’ al-Dimuqrati) et du Mouvement Yezidi Démocratique Libre.

Cette alliance, dénommée Parti Indépendant de la Solution Démocratique Du Kurdistan et numérotée « 779 » sur les bulletins, a mené une intense activité de collage d’affiches. Dans la seule ville de Bagdhad, 80 000 y ont été apposées. L’alliance se porte candidate dans 10 provinces selon Asad Hamid Al-Ibadi, président du Parti de la Construction Démocratique d’Irak.

Le député coordinateur pour l’Irak du Département d’état US, Robert Deutsch, a fait pression sur la commission électorale irakienne pour qu’elle interdise le PCDK de participer aux élections selon les medias turcs.

L’alliance sera menée par le président du PCDK, le Dr. Fayik Gulpi.

Le Centre d’Information du Kurdistan de Paris vous invite à la

SOIREE DE SOUTIEN AUX KURDES D’HAKKARI LE 20 DECEMBRE 2005 A LA PASSERELLE

3 Rue St Hubert 75011 à partir de 16 h

www.alapasserelle.org

Démonstration de tissage sur place / Vente de kilims / De miel / De foulards...

Exposition photos projections-Débat / Musique traditionnelle / Buffet kurde

Exposition de photos. / Projection d’un documentaire tourné à l’occasion du Newroz 2005 en Turquie du sud-est.

L’ATELIER DE TISSAGE A ETE MONTE PAR DEUX ASSOCIATIONS D’AIDE AUX KURDES DEPLACES. EN VENANT NOMBREUX ACHETER LEURS PRODUITS ARTISANAUX VOUS AIDEREZ A RECONSTUIRE L’ATELIER DETRUIT PAR LE TREMBLEMENT DE TERRE DE JANVIER 2005.

Vous pourrez vous informer sur la région et sa situation géopolitique, participer à différents projets de développement, écouter de la musique traditionnelle kurde et discuter autour d’un verre de thé avec des kurdes.

Cette manifestation est organisée par l’Association des Amitiés Kurdes de Bretagne (DRK) en partenariat avec la Maison Internationale de Rennes. Elle a reçu pour la Bretagne le soutien des Villes de Rennes, Brest, Chateaulin et Douarnenez.

akbdrk@free.fr - http://akbdkr.blogspirit.com/

La Passerelle 3 rue Saint-Hubert 75011 Paris Métro : Rue Saint Maur Tel : 01.43.57.04.82 Site : alapasserelle.org le 20 décembre 2005 16h-1h du matin

La province d’Hakkari est une région montagneuse située à l’extrême sud-est de la Turquie, frontalière des régions kurdes d’Irak et d’Iran. L’association régionale kurde Göç-Der aide les femmes victimes collatérales ou directes de la guerre réfugiées à Hakkari suite à la destruction de leurs villages. L’atelier de kilims Rengin créé pour ces tisseuses présente toutes les caractéristiques d’un projet de développement durable et équitable.

En costume traditionnel, les tisseuses feront la démonstration de leur art et de leur technique, parleront de leur pays, de la guerre, de leurs angoisses, mais aussi de leur soif de vivre et de rire. Plus qu’un tapis, le kilim est le mode d’expression de la femme qui s’exprime à travers les motifs de son tapis pour raconter ses préoccupation du moment, sa souffrance, ses émotions. Des moutons aux kilims : la laine est filée sur place dans les familles. Les couleurs sont obtenues selon des procédés traditionnels de décoction et de macération des seules plantes cueillies dans la montagne.

TORTURE : La "question" en question

Pascal Fenaux 5 décembre 2005

Le paradoxe turc, c’est, comme l’indique l’article introductif de ce dossier, de voir un gouvernement théoriquement islamiste engagé dans une tentative de libéralisation de la vie politique et se heurter objectivement aux sourdes résistances du Derin Devlet, « l’État profond ». Plusieurs problématiques illustrent très concrètement cette lutte aux accents parfois très surréalistes, dont la torture et la lutte « antiterroriste ». La perspective d’une lointaine adhésion de la Turquie à l’Union européenne a ainsi contraint le gouvernement AKP d’accélérer la « mise à niveau » de la Turquie en matière de droits humains, entre autres, en expurgeant la Constitution et le Code pénal de toute référence à la peine de mort, ainsi qu’en écartant les militaires du Conseil de l’Enseignement supérieur et du Conseil supérieur de l’Audiovisuel. Ce faisant, le gouvernement s’est rapidement heurté à une quasi-culture de l’impunité dans les commissariats de police et dans les casernes de l’armée. Dans son rapport 2005, Amnesty se félicite ainsi de l’adoption d’une nouvelle réglementation en matière de détention et censée faire reculer le recours à plusieurs formes de torture. Pourtant, de nombreux cas de mauvais traitements en garde-à-vue, de passages à tabac, de décharges électriques, de menaces de mort, d’enlèvements, de malnutritions imposées, etc., continuent à être relevés. De même, lorsqu’elles existent, les trop rares procédures judiciaires entamées contre des membres des forces de l’ordre sont souvent trop lentes et doivent être abandonnées en raison des délais de prescription.

Un autre problème est celui des dérives de la lutte « antiterroriste », des dérives qui confinent parfois à la manipulation et aux coups fourrés de la part de véritables « barbouzes ». La lutte contre l’activisme de certains groupuscules islamistes extrémistes n’est pas seule en cause, mais également les tensions nationalistes et régionalistes qui agitent le Sud-Est anatolien (majoritairement peuplé de Kurdes). Ainsi, début novembre 2005, la petite ville de Semdinli (à une quinzaine de kilomètres des frontières iranienne et irakienne) était le théâtre d’un attentat à l’explosif. Il s’est rapidement avéré que les auteurs de l’attentat (d’autres étaient en préparation) n’étaient autres que des membres des services de sécurité engagés dans la lutte contre le PKK. Last but not least, le magistrat chargé de l’instruction de ce « coup tordu » allait ensuite lui-même essuyer des coups de feu et être contraint de suspendre son enquête. Finalement, le gouvernement turc a décidé de mettre sur pied une commission d’enquête par rapport à laquelle Amnesty International a émis le 17 novembre une série de recommandations (Index AI : EUR 44/033/2005). Cette affaire édifiante illustre par ailleurs une contradiction au coeur de la libéralisation de l’espace public turc : la peine de mort a été officiellement abolie, mais des secteurs « incontrôlés » recourent encore aux exécutions extrajudiciaires, tandis que les forces de sécurité continuent à recourir à un usage « inconsidéré » des armes à feu pour disperser ou réprimer les manifestations, en particulier dans les régions à majorité kurde.

Enfin, même si la presse turque reste l’une des plus vives et des plus libres d’une région en général peu « gâtée » sur ce plan, son statut n’en reste pas moins fragile, comme en témoignent les tentatives de modifier le Code pénal dans le sens d’une répression accrûe de tout écart envers « l’identité turque » ou la personne du fondateur de la République, Mustafa Kemal.