Kurdistan. Bilan de guerre des HPG pour novembre 2005.
(HPG - BIM)
Le Quartier général des HPG a publié son bilan de guerre pour le mois de novembre qui regroupe les affrontements intervenus avec l’armée iranienne et l’armée turque.
Opération militaire iranienne : 1
Opérations militaires turques : 9
Affrontements survenus au cours de ces opérations : 23
Soldats turcs tués : 44 dont 6 officiers.
Soldats iraniens tués : 6
Véhicules militaires turcs détruits : 3
Combattants des HPG tombés en martyrs : 5
Kurdistan Nord. Abdullah Ocalan félicite le peuple de Semdili.
(DozaMe)
Les avocats du leader national kurde Abdullah Ocalan ont réussi à rencontrer leur client mercredi 30 novembre pour la première fois depuis le 1er juillet. Ils rapporte que Abdullah Ocalan leur a dit que l’attitude du peuple de Semdili a été très importante et que tout le monde peut le prendre comme exemple.
Kurdistan Nord. Une station téléphonique détruite par de jeunes Kurdes à Izmir.
(DozaMe)
Le 29 novembre, un groupe de jeunes militants Kurdes, s’appelant eux-mêmes la « Fédération de la Jeunesse », a détruit une station téléphonique à Mevlana, district de Bornova (province de Izmir) afin de protester contre l’isolement du leader national kurde Abdullah Ocalan.
Kurdistan Nord. 25 000 signatures recueillies en soutien à Ocalan à Adana.
(DozaMe)
Au 30 novembre, 25 000 signatures avaient été recueillies au cours des trois derniers mois en soutien à Ocalan par les militants Kurdes de la ville de Adana. La campagne de signatures « Abdullah Ocalan est l’expression de ma volonté politique » est menée par différentes ONG à travers toute la Turquie et le Kurdistan Nord (sud est de la Turquie ».
Les militants de Adana visent à recueillir un total de 125 000 signatures.
Jusqu’à aujourd’hui, 56 villes majeures de Turquie et du Kurdistan Nord ont participées à cette campagne de signatures.
Kurdistan Nord. Manifestation de Kurdes à Strasbourg pour la libération d’Ocalan.
(AFP)
Quelque 500 militants kurdes, selon la police, ont manifesté mardi 29 novembre devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg pour réclamer la libération du leader kurde Abdullah Ocalan condamné à la réclusion à vie.
Venus d’Alsace mais aussi d’Allemagne et des Pays-Bas, ils se sont réunis pacifiquement en matinée puis dans l’après-midi devant le Conseil de l’Europe derière des banderoles réclamant la "paix au Kurdistan" et la "libération d’Ocolan". Ils ont annonçé qu’ils réiteraient leur mouvement mercredi.
En mai dernier, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait confirmé la condamnation de la Turquie pour le procès inéquitable d’Abdullah Ocalan et recommandé la tenue d’un nouveau procès du leader kurde condamné à mort en 1999.
La peine du chef du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour "trahison et séparatisme" avait été commuée en réclusion criminelle à perpétuité le 3 octobre 2002.
Le Comité des ministres du Conseil de l’Europe tient cette semaine sa dernière réunion de l’année pour surveiller l’exécution des arrêts de la Cour européenne concernant plusieurs centaines d’affaires.
Il étudiera ainsi les réponses données par la Turquie sur plusieurs affaires, mais la condamnation d’Ankara par la CEDH s’agissant d’Ocalan ne figure pas à l’ordre du jour.
Kurdistan Est. Répression sanglante au Kurdistan d’Iran
(L’Humanité)
Kurdistan . Ibrahim Alizadeh, secrétaire général du Komelah, un des partis communistes du Kurdistan d’Iran, évoque la dégradation de la situation.
Le secrétaire général du Komelah participait hier à la Conférence sur la place de la question kurde dans la démocratisation du Moyen-Orient (1) qui se tenait à l’Assemblée nationale à Paris. Elle réunissait des représentants des organisations kurdes d’Irak, de Turquie, d’Iran et de Syrie. À cette occasion, il a accordé un entretien à notre journal.
Quelle est la situation au Kurdistan d’Iran ? S’est-elle aggravée depuis l’élection, en juin, du nouveau président iranien Ahmadinejad ?
Ibrahim Alizadeh. Oui, comme dans l’ensemble de l’Iran, mais avec des aspects particuliers au Kurdistan où la population, surtout la jeunesse et le prolétariat, est très politisée et mobilisée. Il y a eu tout au long de l’année de grandes vagues de protestation qui ont été très durement réprimées. En juillet, la répression a été terrible, avec 15 morts et plus de 400 arrestations. Le 7 août, à l’appel du Komelah, la population a observé une grève générale de 24 heures pour exiger la fin de l’effusion de sang et la libération des prisonniers politiques, mais aussi la liberté de manifestation, qui n’existe pas en Iran et encore moins au Kurdistan. Une partie des prisonniers ont été libérés, mais il y a eu encore par la suite des condamnations très lourdes, y compris des peines de mort.
Le fait que ce soit un Kurde, Jajal Talabani, qui préside l’Irak - même sous occupation américaine - a-
t-il des répercussions sur la situation des Kurdes dans les autres pays de la région ?
Ibrahim Alizadeh. Cela constitue un point d’appui pour nous et peut, par exemple, faciliter nos mouvements ; c’est aussi un encouragement pour les Kurdes d’Iran ou d’ailleurs à intensifier la contestation. Mais il ne faut pas en exagérer la portée.
Comment voyez-vous l’avenir du régime iranien avec Ahmadinejad ?
Ibrahim Alizadeh. Je suis très inquiet. Il prétend restaurer la « pureté » révolutionnaire du temps de Khomeiny en changeant tout le personnel corrompu qui est aux commandes. Le résultat est une radicalisation du conflit interne au régime qui risque de conduire à une sorte de coup d’État permanent. Déjà une partie des mollahs, le bazar et la bourgeoisie grondent. Il pourrait être tenté d’utiliser la force militaire des Pasdarans, qui sont à sa dévotion, pour éliminer ses rivaux. Si on en arrive là, ce sera un bain de sang.
(1) La conférence est organisée par l’Alliance démocratique des Kurdes de Turquie.
Entretien réalisé par Françoise Germain-Robin