mercredi 9 novembre 2005, 12h07
AIX-EN-PROVENCE (AFP) - Le procès de sept personnes impliquées dans une spectaculaire tentative d’évasion qui s’était soldée par la mort d’un détenu et d’un de ses complices, lors d’une attaque de la centrale d’Arles en novembre 2002, s’est ouvert mercredi devant la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence.
Le 28 novembre 2002, en pleine journée, Karim Guermoudi, Abdelkader Attou et son cousin Ouari Attou avaient lancé l’assaut contre la centrale d’Arles après avoir tiré une fusée éclairante pour prévenir cinq détenus qu’ils tentaient de faire évader.
Tandis que Karim Guermoudi grimpait à une échelle pour lancer un fusil à pompe à l’intérieur de l’établissement, Abdelkader Attou mitraillait les gardiens postés sur deux miradors à l’aide d’une kalachnikov pour couvrir la fuite des prisonniers.
Simultanément, les détenus Djamel Meghoufel, Antonio Neri, Gérald Delme, Paul Leonetti et Vincenzo Caredda, escaladaient les deux rangées de grillage entourant le terrain de sport situé dans la cour de la prison pour se hisser sur le chemin de ronde, où leurs complices avaient lancé une seconde échelle.
Peu après, Vincenzo Caredda et Karim Guermoudi, qui étaient en train de descendre l’échelle positionnée à l’extérieur de l’enceinte, étaient pris pour cible par les gardiens postés sur les miradors.
Mortellement blessé par les tirs, Karim Guermoudi a été découvert agonisant au pied du mur d’enceinte. A ses côtés gisait Vincenzo Caredda, tué net par une décharge du fusil à pompe qu’il tenait à la main, selon les expertises.
De leur côté, Meghoufel, Neri, Delme et Leonetti, qui n’avaient pas encore eu le temps d’escalader l’échelle intérieure et ne portaient pas d’arme, étaient arrêtés par des gardiens, alertés par la fusillade.
A l’extérieur, deux policiers en patrouille interpellaient Abdelkader Attou alors qu’il tentait de s’enfuir en voiture. Son cousin Ouari se rendait à la police le lendemain, tandis qu’un autre complice, Nordine Heddi, était interpellé en juin 2003 grâce à l’examen de ses conversations téléphoniques avec les autres protagonistes de l’attaque.
Tous les survivants, à l’exception de Ouari Attou, sont accusés de tentative de meurtres sur les gardiens ou de complicité. Les sept hommes sont également poursuivis pour tentative d’évasion.
Selon Abdelkader Attou, l’évasion avait été commanditée par téléphone portable depuis la maison d’arrêt par Meghoufel, un multirécidiviste des vols et violences avec arme en compagnie duquel il s’était évadé par hélicoptère de la maison d’arrêt des Baumettes de Marseille en juillet 1992.
D’autres accusés sont également des habitués des tentatives d’évasion, comme Paul Leonetti, condamné à 30 ans de réclusion pour assassinat en 1999 et qui, dans le cadre de cette affaire, a une nouvelle fois tenté de s’enfuir en sciant les barreaux de sa cellule.
Gérald Delme, 46 ans et collectionnant les condamnations depuis l’âge de 19 ans, a quant à lui été trouvé en octobre en possession de 200 grammes d’explosif, lors de son transfert vers la prison de Luynes en prévision de ce procès, prévu pour durer jusqu’au 18 novembre.