mercredi 9 novembre 2005, 13h56
BERLIN (AFP) - Onze véhicules ont été incendiés par des inconnus dans la nuit de mardi à mercredi à Berlin et à Cologne (ouest) tandis que trois cocktails Molotov ont été lancés sur une école à Altenburg (est), ont annoncé les polices des villes concernées mercredi.
Un porte-parole de la police berlinoise a estimé qu’il était trop tôt pour affirmer si ces incidents étaient inspirés par les violences en France. A Cologne, un policier a déjà assuré qu’il n’y avait "aucun rapport" avec la situation dans les banlieues de Paris et en province.
Dans la capitale allemande, six voitures et un scooter ont été brûlés dans les quartiers en partie défavorisés de Wedding (ancien Berlin-ouest) et de Pankow (ex-est). Quatre automobiles ont été incendiées à Cologne tandis que sept autres voitures ont été aspergées d’essence. "Des témoins ont vu s’enfuir six ou sept adolescents", a précisé un porte-parole de la police locale.
A Altenburg, dans l’Etat régional de Thuringe (est), une commission spéciale est chargée de vérifier si un parallèle peut être fait avec les émeutes qui secouent les banlieues françaises. La police berlinoise avait annoncé qu’elle renforcerait ses patrouilles après que cinq automobiles ont été incendiées dans la nuit de dimanche à lundi dans un autre quartier défavorisé de Berlin.
Deux adolescents de 18 et 19 ans ont été interrogés mardi par la police après que trois voitures et un immeuble vide ont brûlé à Chemnitz (est) dans la nuit de lundi à mardi. A Brême (nord-ouest), sept conteneurs avaient été incendiés tandis que des voitures et un bâtiment vide avaient brûlé ce week-end. A la suite de ces actes de violence en France et en Allemagne, le ministre désigné de l’Intérieur, Wolfgang Schäuble (conservateur), a annoncé mercredi qu’une meilleure intégration des étrangers serait "un point central du prochain gouvernement" entre conservateurs et sociaux-démocrates.
Pour sa part, le directeur de l’Institut de recherche en criminologie de Basse-Saxe, Christian Pfeiffer, a exclu que des violences de l’ampleur que connaissent les banlieues parisiennes puissent se produire en Allemagne. "Les contrastes sociaux et la haine envers l’Etat semblent être plus prononcés qu’ici", a-t-il estimé dans un entretien à l’hebdomadaire die Zeit à paraître jeudi.