Malgré une chaleur accablante, des milliers de femmes se sont rassemblées au 2ème Festival Zilan sous le slogan « Les femmes veulent la justice et la paix pour un monde démocratique et écologique ».

Le Festival tire son nom d’une martyre du PKK, Zeynep Kinaci (Zilan), qui est morte lors d’une action en juin 1996 en se faisant exploser au milieu de soldats turcs dans sa ville natale de Dersim. Elle avait 24 ans.

Le 2ème Festival Zilan des Femmes était organisé par le Bureau des Femmes Kurdes pour la Paix (CENI) et a rassemblé des milliers de femmes venues du monde entier. Le Festival s’est tenu dans l’amphithéâtre historique de Gelsenkirchen en Allemagne, et la femme dans l’affirmation de son habit traditionnel a été au centre des activités du jour.

Il y avait beaucoup de femmes originaires de différentes nations et l’on pouvait voir de partout des photographies de femmes ayant perdue leur vie lors de luttes au cours de révolutions. Plusieurs femmes portaient des posters du leader de la Confédération Démocratique du Kurdistan Abdullah Ocalan, de Ekin Ceren Dogruak (Amara) et Uta Schneiderbangers (Nudem) qui ont perdu la vie dans un accident au Kurdistan Sud le 31 mai 2005.

Une discussion sur le thème des « Femmes et de l’Ecologie » s’est tenue. Les intervenants étaient Nilufer Koc (politicienne), Mary Mellor (de la Northumbria University d’Angleterre), Suzan Samanci (écrivaine) étaient modérés par la journaliste Havin Guneser. Cette discussion a été particulièrement populaire auprès des plus jeunes.

L’endroit le plus visité a été la tente où se trouvaient des photos des femmes de la guérilla dans les montagnes kurdes.

Des posters géants de Abdullah Ocalan et Zeynep Kinaci (Zilan) étaient disposés à côté du Rhin au niveau de l’amphithéâtre. Les mots « Paix, Liberté, Démocratie » se détachaient en grosses lettres aux couleurs kurdes jaune, rouge et verte.

Le festival a commencé par un discours d’une membre du comité d’organisation, Melike Yasar. Elle a rappelé que le comité avait intitulé le précédent rassemblement « La femme doit franchir les barrières » et que l’actuel se déroulé sous le thème « Les femmes veulent la justice et la paix pour un monde démocratique et écologique ». Yasar a poursuivi : « Les femmes disent qu’un nouveau monde est possible. Nous dédicaçons ce Festival à nos camarades Amara et Uta qui viennent d’être tué au Kurdistan Sud ».

L’avocate du leader de la Confédértion Démocratique du Kurdistan Abdullah Ocalan, Ayse Tugluk, a ensuite pris la parole : « Les droits légitimes des femmes ne sont gagnés que par un travail laborieux et une lutte déterminée. Je salue le peuple qui nous aide. Menant toujours avant notre lutte honorable lorsque nous nous heurtons à des règles qui n’acceptent pas facilement l’évolution et la transformation des femmes, nous avons à travailler avec détermination et courage ». Tugluk a continué en disant : « Dans le même temps il nous faut changer les mentalités des coutumes qui considèrent les femmes comme des esclaves ou comme non existantes, et qui nous présentent cela comme notre destin. La mentalité des coutumes doit être changée selon notre sensibilité fondamentale et au travers de notre lutte. Notre identité de femme doit passer par les principes fondamentaux de l’écologie, de la paix et de la démocratie, nous devons révolutionner notre approche de l’inégalité par le pouvoir qui est en nous et nous devons créer nos propres organisations afin de faire progresser notre cause. » « Malgré nos différents appels pour la paix et la démocratie, le gouvernement turc ne nous a donné aucune réponse et continue ses mensonges ». « L’isolement d’Ocalan, est aussi l’isolement de la paix, de la solidarité, de la démocratie et des femmes ». « Le mérite et l’honneur ne pourront être atteint qu’au travers de la libération de notre nation. Les femmes apporteront la victoire et la paix. La Turquie ne pourra être membre de l4union européenne sans avoir résolue la question kurde ».

Après Tugluk, une artiste de Turquie, Ozlem Ozdil, est intervenue. Puis la chanteuse Rojda, Mijgen Abdullah du Kurdistan Sud, le groupe de théâtre Sarya, Dezz Deniz et un groupe de danse de femmes grecs.

La parlementaire européenne Feleknas Uca a également fait un discours. Elle a salué tout le monde avec l’espérance de la paix et de la démocratie. « C’est un grand honneur de porter la voix des femmes dans un festival comme celui-ci. Les femmes sont toujours maintenues dans l’ombre. »

Les femmes guérillas du PAJK (Parti des Femmes Libres du Kurdistan) et des YJA (unités militaires féminines des HPG) ont envoyé des messages au festival. Le message du PAJK commence en disant : « Nous saluons le 2ème Festival Zilan dédié à Uta et à Amara depuis le sommet des montagnes avec la certitude et l’espérance que la liberté arrivera bientôt ».

Le PAJK a également lancé un appel à l’union des mères Turques et Kurdes.

Les YJA disaient dans leur message : « Dans le soleil chaud de juin nous saluons notre leader. Nous nous souvenons de toutes nos camarades qui sont tombées en martyres dans notre lutte de libération ; nous nous souvenons de leur courage et de leur honorable défense de la liberté. » « Il y aura encore beaucoup de dangers à affronter pour notre leader et notre peuple ». Pour cette raison, les HPG et les YJA font preuves d’une grande résistance dans les montagnes.

Un lien sur les femmes de la guérilla.

Farachin, paysage de la guerilla kurde

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