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Quelques précisions politiques sur ce qui n’est pas un fait divers (1 juillet 1974)

QUELQUES PRÉCISIONS POLITIQUES SUR CE QUI N’EST PAS UN FAIT DIVERS.

Salvador Puig ANTICH est mort d’avoir voulu aller jusqu’au bout d’un projet trop grand pour lui, et il est mort de la solitude d’un groupe décidé entouré par la léthargie semi-hostile d’un milieu qui se dit "révolutionnaire".

Le sommeil des réfugiés espagnols en Europe, le silence et l’inaction face au problème des agissements les plus clairs du fascisme à l’heure actuelle ont favorisé depuis plus de 30 ans l’installation en toute tranquillité d’un tel régime en Espagne et son acceptation plus ou moins claire par les démocraties voisines ; ce régime est aussi bien soutenu par la grande terreur et l’inefficacité de ceux qui sont sensés le combattre, que par ses propres forces et l’appui des gouvernements A demi-favorables suivant leur intérêt.

La grande terreur est-elle justifiée par l’impossibilité réelle d’intervenir ? Il semble que le groupe dont faisait partie Salvador Puig ait essayé de démontrer le contraire... Et si ils manquaient pour parvenir au bout de leurs projets d’une structure et d’appuis a la mesure des actions entreprises et de la répression qui allait suivre, est-ce que cette insuffisance doit leur être reprochée ou plutôt a ceux qui leur ont refusé ces structures ou ces appuis, A ceux qui, croupissant depuis des années dans des slogans anti-franquistes, n’ont pas pensé à organiser et à utiliser des moyens de défense et d’intervention.

Ceux qui luttent seuls sont handicapes par leur isolement, et voient leur lutte amoindrie de ce fait. Est-ce qu’ils doivent pour cela abandonner et rejoindre ceux qui dorment en attendant... (en attendant QUOI ? ) ou est-ce aux autres de se réveiller un peu et a s’intéresser enfin a ce qui les concerne, à ce sur quoi ils ont un pouvoir autre que la manifestation symbolique. (voir la succession de sujets : Vietnam, Chili,.. qui, dans le monde entier entraînent un défilé inutile de prétendus militants qui vivent tout près de problèmes bien concrets et qu’ils n’affronteront jamais).

Bien sûr, le cul dans leur fauteuil, en sociologue ou en historien, le tract à la main, ceux qui jugent, affirment qu’ils n’ont pas les mêmes conceptions ou les mêmes méthodes, bien qu’ils veuillent parvenir à de vagues "mêmes buts"... Quels "mêmes buts" ? La révolution ? Quelle révolution ? Celle dont on rêve perpétuellement ?

Et, ce-disant, ils fabriquent et dénoncent, avant même que les bourgeois ne le fassent, ce qu’ils appellent le "terrorisme" c’est a dire l’action désespérée d’individus "coupés des masses". La notion de terrorisme ne peut exister que si certains moyens sont proscrits, que si un ensemble de gens se réfugient dans l’atten­tisme. Alors la différence d’attitude et d’engagement est si grande que ceux qui ne veulent pas être ineffi­caces deviennent inévitablement, et souvent malgré eux soit des héros, soit des désespérados,
- en général : ceux que l’on traite de desesperados durant leur vie deviennent des héros quand tout danger de s’engager avec eux est écarté, quand ils sont morts... ( Sabate et bientôt Puig...)
- ou bien : dans une "action réussie" (avec tous les critères influencés par la presse bourgeoise) on est héros, et si l’action est "ratée" (entraînant répression) désespérados ou activistes inconséquents ; tout cela est extrêmement confortable....

S’il est vrai que certains groupes ont pu s’enfoncer dans le désespoir et le jusqu’au-boutisme de l’action violente, s’il est vrai que, pris dans un engrenage de surenchère qu’ils ne pouvaient assumer seuls, entourés de mépris ou d’indifférence, ils sont, au bout de leurs forces devenus des victimes de la répression,la responsabilité en incombe totalement a ceux qui ont assuré leur confort dans des positions de recul, et de juge­ment qui les désengageraient.

A aucun moment il n’est question de dire que seule une forme de lutte (celle que tous appellent l’action directe ou le terrorisme) peut être valable mais il est inad­missible que cette forme pour être violente et illéga­le soit séparée des autres, quand elle s’avère néces­saire et encore une fois si beaucoup plus de ceux qui se prétendent conscients, révolutionnaires,etc osaient en accepter les risques, il n’y aurait plus de "terroristes", plus de groupes enfermes dans une vie a part, clandestine, que l’on regarde agir, pour juger, pour écrire, et pour faire l’histoire avec leurs luttes

Le jugement de ceux qui n’interviennent jamais nulle part n’apporte rien et gène, quel qu’il soit. Car il existe des "révolutionnaires" qui critiquent, jugent et condamnent au nom de principes d’action ou d’inaction divers, avec toutes les justifications théoriques ha­bituelles à l’appui, et il existe aussi des sortes de « pousses au crime » (si crime il y a) enchantés de sa­voir que d’autres vont jusqu’au bout, mais pas eux , n’est-ce pas ? Et ceux-la sont tout aussi dangereux : Foncez, on regardera ! Réussissez, on applaudira ! Ratez, on critiquera ! Mourrez, on pleurera !

Ce qui leur faut, c’est cycliquement de quoi causer,de quoi écrire, de quoi aller à la manif (qui n’a jamais sauvé personne), tout cela en attendant la Grande Ré­volution, celle que "notre génération ne verra pas ", la révolution des masses (quelles masses ?), la Révolution qui amènera un beau matin le bonheur et un monde idéal dont on se dispute déjà la future organisation.

Et puisque seules ces Masses merveilleuses, cette Classe Ouvrière chargée d’un pouvoir magique ont le droit de remuer un peu, on ne bouge pas ; Faisons-nous partie de la Clâsse ? ? ?

- Non : nous ne devons pas bouger a sa place.
- Oui : le fait que nous ne bougions pas est la preuve que le moment n’est pas venu.

Et le tour est joue : s’engager devient désormais pour ceux-la avoir des "Idées" en vue d’un futur révolutionnaire puis d’un mythique futur révolutionné...

Toute leur "tâche" consiste donc a décider de ce qui est révolutionnaire ou de ce qui ne l’est pas, a suppu­ter le moment juste où la crise du capitalisme ( bla , bla...), a essayer d’interpréter les actes des autres, dans le sens juste de la révolution (car chacun de ces petits théoriciens le possède), a transmettre à la ri­gueur les explications de ceux qui sons "tombés" donc presque inoffensifs (encore faut-il qu’ils les jugent radicales).

Car la radicalité (ou pureté révolutionnaire) réside pour eux dans la radicalité des mots. Il est plus radical, semble-t-il d’ écrire sur des murs ou des tracts : "Vive la lutte radicale" ou "un seul moyen : l’action" et de rentrer se coucher, que d’agir ou d’essayer de lut­ter en utilisant des moyens qui paraissent valables et nécessaires suivant les situations.

L’impuissance a intervenir sur ce qui les gêne, à pou­voir faire un choix dans leur propre vie, et a détruire ce qu’ils prétendent mauvais dans les systèmes qui les entourent, conduit ces révolutionnaires de principe à trouver des compensations.

La maladie d’écrire calme tous les impuissants et leur fait accepter leur sort - la joie de la bagarre des mots leur fait oublier qu’ils acceptent de jouer un rôle écoeurant, celui d’indiquer à nos ennemis capita­listes, par leur critique, leur démarcation, la meil­leure manière d’isoler et de détruire plus subtilement ceux qui luttent simplement et s’ils le peuvent, effi­cacement.

Au cas où cela ne serait pas encore clair ( il se peut que ces quelques mots n’aient pas la finesse requise) nous tenons à redire que nous considérons comme nos ennemis, tous ceux qui, systématiquement (c’est a dire par principe) condamnent ce qu’ils ne veulent pas fai­re, pour ne pas sacrifier leur confort (matériel mais surtout intellectuel), jugent et expliquent, REGARDENT, et en cela AIDENT le travail d’intoxication de la presse qui transforme tout acte en fait divers, et tout individu qui agit en être différent.

Nous nous expliquons maintenant par écrit (parce que nous ne méprisons aucun moyen tant que, quelqu’il soit, il ne constitue pas un alibi moral) d’abord, pour qu’on ne s’explique pas à notre place, et pour que si cela est possible, parmi ceux qui, jusqu’à maintenant ont joue ce rôle de juge de la révolution, certains puis­sent comprendre leur impuissance et leur inefficacité et le frein qu’est leur inertie critique à toute ten­tative authentique.

Parmi ceux-la, s’ils comprennent, si leurs intérêts sont les mêmes que les nôtres, et pour qu’ils contri­buent à diffuser notre explication, nous tenons à pré­ciser pourquoi et dans quelles conditions nous avons jugé bon d’intervenir, et comment en toutes circons­tances nous envisageons la lutte contre le système.

De ce qui précède doit ressortir ce que nous ne vou­lons pas être :
- ni des terroristes que l’on regarde s’agiter sans se mouiller, voués à aller toujours de l’avant, toujours plus seuls et plus imprudemment, connaître comme dans un film une Apogée puis une descente vers une "happy end " de la justice et de l’ordre.
- ni des révolutionnaires de salon, ni des syndicalis­tes avancés mais prudents...
- ni des militants d’un quelconque parti révolutionnaire avec l’optique d’une prise de pouvoir, nous ne donnons pas de ligne de conduite, nous ne posons pas d’actes exemplaires.

Ce dont nous sommes persuadés, si nous critiquons bro­chures et manifs, alibis et bonne conscience, théories à n’en plus finir, c’est que les luttes efficaces sont celles qui se mènent et non celles dont on rêve, aussi parfaites soient-elles en rêve (cela certes est le plus facile), c’est qu’à n’importe quelle époque , en n’importe quel lieu, il en est une à mener. Chacun af­fronte dans sa vie, ou ressent de façon concrète les problèmes d’une oppression que nous sommes tous d’ac­cord pour déclarer inacceptable. Chacun peut donc pour sa survie et sa "liberté", cesser d’accepter l’inacceptable et pour cela chercher les moyens d’une destruc­tion efficace

Celui qui vit dans la jungle, affronte différemment , avec des moyens et une agressivité différents, les herbes qui entravent sa marche, le serpent venimeux qui se cache, ou l’éléphant en colère qui charge.

La comparaison est simpliste, elle est donc assez claire : celui qui sait que notre société est basée sur l’exploitation sait aussi et constate chaque jour que cette exploitation revêt différentes formes. C’est pour quoi il n’y a pas un moyen ni une arme unique pour l’attaquer. On ne peut pas lutter de la même façon contre le fascisme qui se manifeste durement et contre l’empoisonnement discret mais sur que diffuse la pres­se démocratique à notre chère "classe ouvrière" qui s’embourgeoise... cela à titre d’exemple.

C’est la volonté d’aboutir à ce que nous désirons, c’est à dire la destruction du capitalisme sous toutes ses formes, aussi bien démocratiques que fascistes, et non pas le désir d’affirmer des idées contestataires, qui indique dans chaque circonstances quel moyen employer et contre qui. Ce qui importe, c’est de déterminer qu’on agira en fonction d’une lutte à mener, en se sentant capable de faire pour cela tout ce qu’il faut, et non pas de devenir les spécialistes de tel ou tel genre d’action, en s’y croyant prédestiné.

Le même qui doit savoir s’expliquer face à ceux qui essaient de l’écraser d’une fausse supériorité intel­lectuelle, peut, s’il travaille, trouver des moyens de dénoncer l’exploitation et la dépossession qu’il subit intervenir sans-cesse dans sa vie quotidienne , lutter contre la force de l’intoxication de la presse et de la publicité, etc... MAIS AUSSI, si la mort par le garrot d’un qui agissait avec les mêmes perspectives que lui, le touche, le concerne de près, il est dans la même logique d’essayer vraiment par les moyens les plus appropriés qu’on puisse trouver, d’empêcher que cela ne se renouvelle, puisque personne n’a empêché que cela soit.

Une pétition, une manifestation à l’étranger, un cock­tail molotov contre une vitre sont des moyens dérisoi­res et inutiles face au franquisme. Ceux qui les ont employés auraient pu dire avec le PCF : "Il n’était pas des nôtres" (et c’est pourquoi on se contente d’un geste inutile qui nous donne bonne conscience et qui ne nous engage pas ).

Si l’attentat contre Carrero Blanco était à la hauteur de l’ennemi, rien ensuite n’a permis de profiler d’une bataille gagnée pour en engager d’autres. Personne, en Espagne ou à l’extérieur n’était prêt, n’était organi­sé, n’avait le désir de continuer à ce diapason. Après avoir bu un verre de joie et tremblé à l’idée de la répression, chacun s’est endormi en attendant le pro­chain joli feu d’artifice...

Et ça n’a pas loupé, il fallait au pouvoir une vengeance. Ce fut l’exécution de Salvador Puig, pour marquer le coup, et parce qu’il était clair que personne n’a­vait fait assez pour éviter ça.

En dehors de ce coup d’éclat, l’Espagne d’aujourd’hui fait patte blanche, tente d’assoupir par une fausse libéralisation la méfiance et la réprobation que pro­voque toujours un fascisme triomphant. Fort d’une pré­tendue évolution, le gouvernement sait qu’il doit se reconvertir, rien que pour le développement de l’éco­nomie, et qu’il le fera par l’Europe.

C’est à cette période , quand tout le monde oublie ou se laisse séduire (déclaration du PCE sur "une large réconciliation nationale") qu’il est difficile mais indispensable d’intervenir, car l’oppression s’installe plus profondément et plus astucieusement.

Donc
- pour éviter le sort de Puig à ses camarades en­core emprisonnés, et parce que nous nous sen­tions concernés pour avoir vu l’échec, claire­ment, de toutes les méthodes traditionnelles ;
- pour montrer que l’on peut agir à l’heure actuelle et gêner un gouvernement qui se déclare toujours vainqueur ;
- pour attirer l’attention une fois de plus sur la dureté réelle de ce gouvernement, sur ses comedies et tentatives pour entrer dans le marche commun, et à présent même pour tâcher d’enrayer les révoltes en mettant en avant la fraction libérale, qui soutient "les durs" d’un côté et jette un oeil sur le Portugal en même temps (présenter une solution aux gens avant qu’ils n’en trouvent une eux-mêmes par la bagarre...)

Nous avons jugé bon d’intervenir, et d’avoir une mon­naie d’échange système indispensable, même pour obte­nir le minimum qui est de se faire entendre, et tant pis si c’est "terroriste".

L’enlèvement de B. SUAREZ ne représente pas l’action de notre vie et n’a pas de valeur en soi si c’est un fait divers sans causes ni suites. Ce n’est pas non plus un échec, en tant qu’épisode d’une lutte plus générale et plus continue.

Il s’est passé au cours de cette affaire tous les phé­nomènes classiques :
- camouflage par la presse des déclarations et des faits réels
- attente dans l’expectative des révolutionnaires.
- flicage très serré et étroite collaboration des polices françaises et espagnoles (flics espagnols participant aux perquisitions, interrogeant et observant les personnes arrêtées...) sans que personne ne s’émeuve...
- profonde crédulité de tous par rapport aux ré­cits ridicules de la presse.
- jugements, critiques, puis indifférence dès qu’il a semblé que "l’évènement" était terminé.

Cependant si à présent nous faisons appel à la solida­rité de ceux qui sont d’accord avec nous, que cela soit clair :

Il ne s’agit pas seulement de demander du se­cours pour ceux qui sont arrêtes, la société bourgeoi­se offre assez d’avocats, d’assistantes sociales, ou de curés pour que les révolutionnaires puissent s’occuper d’autres choses.

La solidarité réelle consiste à comprendre les buts qui motivent ceux qui ont démarré, et à être clair : si les buts sont acceptés, c’est à dire si les buts se recoupent, il ne s’agit plus que de se dépêcher et de sauter dans le train en marche...

Dans le cas précis des revendications au gouvernement espagnol (libération de prisonniers et mise en liberté conditionnelle de tous les autres), il est indispensa­ble que l’action continue, de plus en plus dure et rapide ; le gouvernement doit céder et il le fera même s’il ne le reconnaît jamais et le camoufle...

Il n’y a donc pas d’anarchistes désespérés qui veulent jouer les héros seuls, et miser leur vie sur une belle action. Pas du tout.

- Puisque nous disons que faction continue jusqu’à son issue favorable.
- Puisque nous faisons appel à tous et non pas à des spécialistes de l’action violente, que chacun fasse le choix de l’organisation pour intervenir (car ce ne sont pas des suicides que nous demandons)
- Puisque, au-delà de cet affrontement avec le gou­vernement espagnol (dans lequel nous devons gagner) nous affirmons que la lutte se mène sur tous les fronts et contre l’oppression sous n’im­porte lequel de ses aspects.

GARI


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