L’affaire SUAREZ, en tant qu’évenement spectaculaire est effectivement terminée, comme l’affirme la presse, contente de voir les méchants punis et l’innocente victime retrouvée saine et sauve. Ce qui n’est pas terminé, c’est l’affrontement entre notre volonté révolutionnaire et le pouvoir franquiste, c’est notre combat, c’est notre force d’intervention dans un monde capitaliste qui affecte de voir en nous des "désespérados", et non un regroupement de gens déterminés a agir pour le détruire, en liaison avec tous ceux qui luttent.
Qu’il y ait eu ou non demande de rançon, notre démarche était claire et nos buts politiques . Le gouvernement de Franco le sait bien, qui a commence a céder sur plusieurs points. Car malgré ses communiques contradictoires il a été obligé de reculer par rapport aux compagnons emprisonnés, pour lesquels la peine de mort était requise à 1’origine.
Quant aux arrestations qui ont eu lieu en France et aux recherches qui se poursuivent pour traquer les "coupables", elles montrent clairement le sens réel de la politique française : 1’Espagne désire entrer au Marche Commun. La moitie des français, représentés par Giscard, désire l’y aider de tout coeur. Mais pour cela, il faut cautionner le fascisme, les tortures, les assassinats, en se mettant au même diapason. Il doit être difficile pour cette moitie de président d’inaugurer sa carrière par 1’embastillement de ses premiers prisonniers politiques ; Giscard promet que ça va changer, et que les français seront surpris. C’est vrai qu’ils le sont : jamais on n’avait vu une telle coopération policière franco-espagnole ! Hier la moitie des français, Mitterand en tête, intervenait auprès de Franco pour éviter que Puig Antich soit exécuté ; aujourd’hui que notre compagnon a été assassinés et que plusieurs autres risquaient le même sort avant que nous n’intervenions, la droite française lâche sa police, et ose arrêter des gens accusés d’avoir donne leur appui à une action qui s’est révélée efficace pour obtenir un résultat espéré par beaucoup.
Quant au noyautage de nos groupes par les polices et leurs communiques triomphalistes, ils nous font bien rigoler : Ottavioli, il y a un noyau dans ton fromage !
Ottavioli, Bernard, arrêtez votre ridicule chasse aux sorcières : nous avons porté assistance a nos camarades en danger de mort, ce que préconisent vos Lois et vos principes moraux.
Ces précisions données, nous rappelons au gouvernement espagnol nos exigences
Libération de nos camarades, reconduits à la frontière de leur choix
Libération des prisonniers ayant effectué les trois-quart de leur peine.
Nous avons tenu nos engagements, au gouvernement espagnol de tenir les siens dans les délais fixés.
GARI