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  - (1996) Quatre de Cordoba
  - (2001) Quatre de Luras
  - (2003) Opération "Black-Out"
  - (2003) Quatre de Valence
  - (2003) Six de Barcelone
  - (2004 - 2005) Opération Cervantes
  - (2004) Enquête sur les COR
  - (2004) Quatre de Aachen
  - (2005) Opération "Nottetempo"
  - (2005) Opération Fraria
  - (2006) Emeutes Forum Social Européen d’Athènes
  - (2006) Operation "Comitato Liberazione Sardegna"
  - (2006) Opération du 9 Février
  - (2006) Opération du Quatre Mai
  - Anonima Sarda Anarchici Insurrezionalista
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Retour sur l’arrestation de révolutionnaires espagnols en juillet 2002

LA SALE HISTOIRE DE FERNANDO.

Retour sur l’arrestation de révolutionnaires espagnol-e-s le 18 juillet dernier

C’est en 1997 qu’arrive Fernando à Madrid, en provenance de Barcelone, avait-il expliqué. Il s’installe dans un foyer, à proximité de la " Plaza de Tirso ", un lieu de réunion les dimanches de groupes politiques, distros alternatives etc.

Il commence vite à fréquenter les kiosques militants, se présente dans les locaux de l’AFAPP (Asso. des Familles et Amis des Prisonnier-e-s Politiques, qui soutient beaucoup les détenu-e-s des GRAPO et du PCE(r), on y reviendra plus tard) et fréquente les concerts organisés dans les centres sociaux. Il se montre particulièrement intéressé par la lutte anticarcérale, par le soutien concret aux détenu-e-s, et notamment par les groupes ABC/CNA et AFAPP.

Il rencontre un membre de l’ABC qui lui apprend l’existence d’un groupe à Madrid et d’une bouffe populaire régulière, où il commence à se rendre, avant de venir accompagné de son nouvel ami à une assemblée de la CNA. Il explique qu’il s’intéresse au soutien aux prisonnier-e-s sociaux et qu’il aimerait collaborer avec la CNA, ce qui ne constitue aucun problème aux yeux des membres du groupe étant donné le caractère ouvert de l’ABC. Il précise qu’il tend politiquement davantage vers le marxisme, mais que les organisations communistes n’effectuent quasi aucun travail en direction des prisonnier-e-s sociaux, et que c’est précisément cela qui l’intéresse.

Il se rend régulièrement aux assemblées de la CNA et de la Coordination Antifasciste contre les Prisons, où on lui reconnaît un rôle de conciliateur, de modérateur lorsque des conflits apparaissent entre des personnes. Il est assez apprécié par plusieurs collectifs qu’il aide tant qu’il peut. Il se montre sérieux, ponctuel, responsable et très organisé. Ses relations avec les membres de la CNA ou de l’AFAPP prennent une tournure plus amicale. Fernando séduit autant par le caractère réfléchi se son travail militant que par sa manière de tisser des liens amicaux et de confiance.

A propos de son travail dans la CNA : Le groupe de la CNA de Madrid est assez important et impliqué dans de nombreuses campagnes. Il ne s’impliquait pas dans un comité en particulier mais collaborait un peu dans tous les domaines sans prendre vraiment de responsabilités. Il avait donné deux petits discours au nom de l’ABC, une fois dans un centre social de Madrid en compagnie d’un autre membre du groupe, une autre fois à l’occasion de la fête du PCE, en compagnie de militant-e-s de l’AFAPP et de collectifs de soutien aux détenu-e-s basques, pour dénoncer la torture et la dispersion.

Il s’est montré très actif dans l’organisation de la marche contre la prison de Aranjuez en 1999, auquel il s’est ensuite régulièrement référé pour expliquer qu’il s’agissait du modèle organisationnel à suivre. Il fut également très impliqué dans la campagne contre l’exécution de Munia Abu-Jamal. Il est arrêté dans le cadre d’une semaine d’action en faveur de Mumia, lors d’une tentative d’occupation d’un bâtiment yankee. Les flics expulsent, frappent et interpellent Fernando, devant tout le monde. Il est arrêté en compagnie d’autres participant-e-s, puis relâché plus tard dans la journée. Il est le seul à ne pas porter plainte contre le traitement policier en garde à vue. Il faut dire qu’il est curieusement le seul à ne pas porter de marques de coups. Il est condamné à payer une amende de 25000 pts qui sera réglée par la CNA.

Il se rapproche des gens de Villaverde, pas uniquement de l’ABC mais aussi de la CNT, de Mujeres Libres, il participe à l’envoi de cartes, il écrit à des détenu-e-s, assiste à des manifestations et à des rassemblements, et à tout type d’actions. Ah, Fernando, tout le monde t’aimait bien ! Petit à petit, il modifie la nature de sa correspondance avec les prisonnier-e-s, et se met à écrire à des détenu-e-s politiques, en particulier ceux/celles des GRAPO/PCE(r). Suite à la mobilisation en faveur de Mumia il change d’organisation et participe davantage à l’AFAPP, parce que, selon lui, ce groupe se rapproche plus de lui politiquement et le contact avec les détenu-e-s sociaux l’a déçu.

En novembre 2000 surviennent les arrestations à Madrid d’Edoardo Garcia Macias, membre du groupe de l’ABC, et de 7 membres des GRAPO et du PCE(r) à Paris (consultez les bulletins de cette époque). Fernando déclare craindre qu’il soit la personne originaire de Barcelone que la police recherche en relation avec l’affaire d’Edoardo, il disparaît et resurgit une semaine plus tard, plus que jamais déterminé à poursuivre son implication à l’intérieur de l’AFAPP, en suivant de près la campagne de soutien à Edoardo.

Il se fait de nouveau arrêter en compagnie d’un militant de la CNT dans un bar, lors de la contre manifestation du 20 novembre à Madrid. Certains affirment l’avoir vu pendant cette détention s’acoquiner avec un policier en civil. Il sort rapidement, sans problèmes avec la justice qui l’absout.

Il perd alors contact avec l’ABC. Les membres du groupe de Madrid l’aperçois sporadiquement au local de l’AFAPP le dimanche. Il leur déclare se sentir dans son assiette dans cette organisation, tant politiquement qu’humainement. Tout va pour le mieux pour Fernando.

18 juillet 2002 : arrestation massive de 14 présumés membres des GRAPO et du PCE(r) à Madrid, Paris, Vitoria. Six sont arrêtés à Madrid. Les copains de l’ABC de Madrid avaient un peu oublié Fernando, lorsqu’ils apprennent via la presse/TV qu’il fait parti du lot. Il a été arrêté en compagnie d’un membre des GRAPO dans un appartement de Madrid. Ils/elles, un peu surpris-es tout de même de la portée de son engagement, cherchent naturellement à avoir des nouvelles. Après les 5 jours d’incommunication, les avocats qui veulent rendre visite aux arrêté-e-s se voient expliquer par le juge qu’il ne détient que 5 personnes, et non 6, et que Fernando n’y figure pas. Pourtant, il a été clairement aperçu à la télévision, et les journalistes ont dit qu’il portait une arme au moment de son arrestation. Comment aurait-il pu être libéré alors qu’il a été arrêté armé dans le cadre d’une enquête contre ce que les juges nomment des commandos terroristes ? Ou est Fernando ? Mort dans les cachots de la Guardia Civil durant les 5 jours de torture ? Son téléphone ne répond plus, il ne donne aucune nouvelle, et il n’y a personne au domicile de sa mère à Barcelone. Arrêtons là le suspens car vous avez sans doute tou-te-s deviné l’infâme réalité.

Fernando le flic a bien fait son boulot : son infiltration des groupes de soutien aux détenu-e-s a produit un bon chiffre de 14 " terroristes " arrêtés dans le cadre d’une enquête internationale dont il aura sans doute constitué un maillon essentiel. Il ne fait pourtant aucun doute que presque tou-te-s ne sont pas des membres des GRAPO mais de simples militant-e-s de l’AFAPP ou du Secours Rouge International. Mais les juges s’entêtent à les désigner comme les cerveaux de l’organisation. Le coup de filet semble plus refléter une volonté de démanteler le SRI, une organisation très efficace en ce qui concerne le soutien aux prisonnier-e-s politiques. Fernando le flic a causé beaucoup de dégâts avant de disparaître quelque part, les poches bourrées de fric à l’odeur du sang des compagnons tombé-e-s en Espagne.

La nouveauté de cette histoire ne réside pas dans la découverte d’une balance, mais dans la gravité des conséquences de son passage par les mouvements sociaux madrilènes.

Fernando ne semble avoir joué aucun rôle dans l’arrestation d’Edoardo. Celle-ci est survenue à un moment où Fernando le flic poursuivait son travail d’infiltration. Son passage dans l’ABC semble davantage avoir été désigné pour lui servir de tremplin afin d’entrer dans l’AFAPP, fort d’une expérience de lutte anticarcéral qui lui donnerait davantage de crédibilité et de confiance. Son histoire a été peaufinée jusque dans les moindres détails. Ainsi, il s’était par ex. rendu en compagnie de ses " camarades " du SRI à Barcelone où il leur avait fait rencontrer sa mère et ses vieux potes du quartier, tou-te-s aussi flics que lui. De même, il changeait régulièrement de boulot dont il occupait réellement le poste, étant donné qu’il laissait toujours ses adresses professionnelles " au cas où on aurait besoin de lui ". Tout commentaire sur la répugnance que nous éprouvons à l’égard de Fernando le flic serait superflu.

(tiré d’un texte diffusé par l’ABC-Madrid et remanié par nos soins).

Extrait du bulletin n° 42 (Format PDF - RTF) de l’ABC - Dijon/Lille


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