PARIS (AFP) - Les 230 kilos d’explosifs découverts vendredi dans deux caches à Lyon avaient été constitués par la branche lyonnaise du groupe d’extrême gauche Action Directe (AD).
Ce sont au total 230 kilos d’explosifs, de la dynamite, que les policiers ont découverts dans des caches situées dans les 6ème et 7ème arrondissement de Lyon.
La dynamite qui avait été fabriquée dans les années 50 dans une usine installée près de Dijon était quasiment à l’état liquide, étant donné sa vétusté.
L’opération de police, menée par le SRPJ de Lyon et la Division nationale antiterroriste (DNAT), était organisée par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte vendredi par la section antiterroriste du parquet de Paris.
C’est à la suite d’un renseignement, transmis par les renseignements généraux (RG) à la fois aux services de police et de justice, mais sans relation aucune avec les récentes arrestations de membres présumés de l’ETA en France, que le parquet de Paris a ouvert vendredi cette enquête préliminaire.
L’opération menée avec les hommes du SRPJ de Lyon et deux fonctionnaires de la Division nationale antiterroriste (DNAT) était organisée par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Les 230 kilos d’explosifs avaient été constitués par la branche lyonnaise du groupe d’extrême gauche Action Directe, dont Maxime Frérot était l’artificier.
Condamné à Lyon en 1989 et à Paris en 1995 respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à 30 ans de réclusion, il avait été arrêté en 1987 dans un parking souterrain près de la gare de la Part-Dieu, non loin des lieux où ont été découverts les explosifs.
Certains des explosifs retrouvés dateraient de 1984 et leur caractère instable a conduit le parquet et les différents services de police à agir rapidement.
L’opération s’est achevée samedi matin vers 02H00 : une trentaine de kilos d’explosifs ont été découverts dans le sous-sol d’un immeuble du 6ème arrondissement et 300 kilos d’explosifs ainsi que des détonateurs et de vieilles mitraillettes retrouvés dans le 7ème arrondissement de Lyon.
Les explosifs ont été évacués vers un site militaire situé dans l’Ain à Leyment.
Le maire du 7ème arrondissement, Jean-Pierre Flaconnèche (PS), avait indiqué vendredi soir à un groupe de journalistes que l’explosif était là "depuis longtemps" et qu’il était donc était "instable et dangereux". Il n’a donné aucune information sur la quantité ni sur la nature des explosifs non plus que sur leur provenance.
La police avait commencé son intervention vers 17H00, bouclant un périmètre d’une centaine de mètre autour d’un immeuble de la rue Rochette, près du centre de Lyon, et évacuant tous les habitants.
Une autre opération de même type débutait un peu avant 20 heures, au 74 rue Vauban, dans le 6ème arrondissement. Environ 230 appartements ont au total été évacués, selon la police, et les habitants, au nombre d’environ deux cents, se sont massés dans la rue derrière le périmètre de sécurité établi par la police.
Rue de la Rochette, dans le 7ème, Philippe Houdebine, 45 ans, qui se tenait vendredi vers 20HOO contre le ruban tendu par la police pour barrer l’accès à la rue, serrant contre lui les pans de son peignoir, a raconté à l’AFP qu’il avait été réveillé dans sa sieste et pressé d’évacuer les lieux.
"Je suis inquiet car je ne sais pas ce qui se passe. C’est le silence radio", déclarait de son côté Louis Savey, 65 ans, un autre habitant évacué. Les policiers ont frappé à la porte des appartements ou appelé les occupants des lieux par l’interphone, les sommant de quitter immédiatement les immeubles. Mais ils n’ont donné aucune explication ni sur la cause de l’évacuation ni, à ce moment là, sur sa durée probable.