Le président irakien Jalal Talabani a préconisé la proclamation d’une "amnistie générale" pour les militants kurdes de Turquie pour l’arrêt des violences dans le sud-est anatolien, à majorité kurde, dans un entretien lundi à un journal turc.
"Il est possible de faire descendre le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan, PKK) s’il y a une amnistie général en Turquie (...) Il est impossible de régler la question par l’usage de la force", a-t-il dit au quotidien d’expression anglais The New Anatolian.
Soulignant que l’armée irakienne est à l’heure incapable de sévir contre les rebelles du PKK retranchés dans le nord de l’Irak, M. Talabani a estimé que "si l’on pousse trop le PKK, peut-être commenceront-ils à coopérer avec des terroristes en Irak comme Al-Qaïda, Ansar al-Islam ou (Abou Moussab) al-Zarqaoui et nous poserons davantage de problèmes".
Le chef de l’Etat irakien a insisté sur une coopération accrue au sujet du PKK entre Ankara le gouvernement irakien et les deux principales factions kurdes du nord de l’Irak.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait averti la semaine dernière que son pays est à bout de patience et lancé un nouvel appel aux Etats-Unis et à l’Irak afin qu’ils contrôlent les rebelles kurdes qui attaquent la Turquie à partir du nord de l’Irak.
Ankara a, à plusieurs reprises, menacé de mener des incursions au nord de l’Irak pour écraser les militants armés du PKK qui ont trouvé refuge dans cette zone depuis 1989. (AFP, 24 septembre 2005)