PARIS, 20 nov (AFP) - La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi de l’Italien Michele d’Auria, 45 ans, médecin personnel de l’abbé Pierre, qui contestait l’autorisation de l’extrader vers l’Italie, donnée le 16 juillet au gouvernement par la Cour d’appel de Paris. La remise du dr d’Auria aux autorités italiennes dépend désormais du gouvernement, la phase judiciaire de la procédure d’extradition étant terminée.
L’extradition du dr d’Auria, arrêté à Paris le 23 février 2002 alors qu’il vivait depuis dix ans sous le nom d’Antonio Canino, est réclamé par l’Italie pour l’exécution d’une peine de 9 ans d’emprisonnement prononcée le 30 septembre 1997 par la Cour d’appel de Milan pour quatre hold-up commis dans des banques de Milan en 1990 au bénéfice de l’organisation terroriste d’extrême-gauche Prima Linea.
Mercredi dernier, la Cour d’appel de Paris a rejeté une demande de mise en liberté du dr d’Auria, appuyée quelques jours plus tôt par une lettre de l’abbé Pierre à la présidente de la Cour, Mme Martine Bernard, et au président Chirac afin qu’il intervienne dans ce dossier.
Le dr d’Auria nie être un ancien activiste de Prima Linea,contrairement à son frère tué lors d’une action en 1994. Il affirme qu’en 1990, il était en Afrique-du-Sud, et que son passeport en atteste.
Mais ce passeport a été falsifié, selon les autorités italiennes. Le dr d’Auria observait que la falsification ne portait que sur la date de validité du passeport puisqu’il n’était pas question, étant recherché, d’obtenir un renouvellement de l’Italie.
Ses avocats avaient vainement demandé une expertise du passeport et la Cour de cassation a jugé qu’elle n’avait pas à revenir sur l’appréciation de l’opportunité d’une telle mesure.
Elle a décidé également de continuer, en matière d’extradition, à ne contrôler que la régularité purement formelle de l’audience et de l’arrêt de la Cour d’appel, comme le lui impose la loi de 1927.
La défense du dr d’Auria estimait qu’elle devait contrôler le bien fondé de l’extradition. Elle voulait que la Cour de cassation constate que, selon eux, la contumace italienne, qui ne permet pas au condamné d’être rejugé après son arrestation, est contraire aux principes juridiques français et interdit l’extradition.