Le PKK prononce la fin de son cessez-le-feu unilatéral
Vendredi 07 Octobre 2005
Les indépendantistes kurdes, déçus que le document d’ouverture fixant le cadre des négociations d’adhésion ne mentionne aucunement le problème kurde, ont annoncé hier la levée de leur cessez-le-feu unilatéral. Désormais, pour eux, l’Europe est pleinement concernée par leur lutte séparatiste.
Le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, avait décrété en août dernier un cessez le feu unilatéral qu’il avait ensuite prorogé jusqu’au 3 octobre, date de l’ouverture des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Les rebelles kurdes espéraient ainsi inciter le gouvernement turc à mieux prendre en compte leurs revendications dans sa campagne d’adhésion à l’Union européenne. Ils ont été déçus du résultat et ont décidé de rompre leur trêve.
"Il est évident que le peuple kurde utilisera son droit à la résistance démocratique et à une légitime défense pour se protéger et protéger son honneur national vis à vis de l’accroissement des opérations de destruction menées par l’Etat turc." a averti le PKK dans un communiqué.
Dans son texte, diffusé sur le site de l’agence de presse pro-kurde MHA, la principale organisation indépendante kurde critique aussi les Européens pour n’avoir pas pris en compte le sort des Kurdes en autorisant l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie. "L’absence de toute mention du problème kurde dans le document définissant le cadre de négociation, ou d’un simple mot sur la poursuite d’une guerre de faible intensité, revient à endosser le politique de déni de l’Etat turc" regrette le communiqué qui avertit aussi que "maintenant que les discussions ont commencé, le problème kurde n’est plus le problème de la seule Turquie mais un problème de fond de l’UE."