Le JPB > Pays Basque
2005-09-16
Le gouvernement de Madrid refuse de regrouper les détenus de ETA
"Nous maintenons la politique de dispersion" des membres du Collectif
des prisonniers politiques basques et "il n’y aura pas de transfert de
compétences au gouvernement basque en matière pénitentiaire". Voici la
réponse directe du ministre espagnol de l’Intérieur aux questions
posées par les parlementaires du PNV et de EA au Congrès des députés à
Madrid.
Le président du PNV, Josu Jon Imaz, a qualifié de "profonde erreur"
les propos de José Antonio Alonso. Selon M. Imaz, Madrid devrait
faire un geste d’"humanisation de la politique pénitentiaire", dans un
contexte de "normalisation" du conflit basque, marqué par l’absence
d’attentat mortel de ETA depuis plus de deux ans.
Dernièrement, de plus enplus de voix, entre autres celle de l’évêque de
Sain Sébastien, se prononcent en faveur du rapprochement des
prisonniers basques comme geste d’apaisement du conflit. Mgr. Uriarte
avait demandé la fin de la violence et l’"humanisation" de la situation
des prisonniers basques et de leurs familles.
Le conseiller à la Justice du gouvernement basque, Joseba Azkarraga
(EA), a formulé la même demande lors d’une rencontre hier à Madrid avec
la directrice des Institutions pénitentiaires, Mercedes Gallizo. Cette
dernière a justifié la dispersion des prisonniers basques en assurant
qu’elle "favorise le contrôle de ces personnes". M. Azkarraga estime
que l’exécutif central devait "prendre des mesures" pour faire avancer
un éventuel processus de paix.
La demande du tranfert des compétences pénitentiaires depuis Madrid
vers l’exécutif basque n’est pas nouvelle. Le Statut d’Autonomie de
Gernika prévoit la prise en charge par les autorités basques de
l’administration pénitentiaire, mais le gouvernement central a toujours
montré son refus. Six personnes ont trouvé la mort cette année à la
prison de Lagraitz et son directeur a été entendu hier par un juge dans
une affaire d’abus sexuels envers deux détenues. L’exécutif basque
estime que la décentralisation de la gestion permettrait de mieux gérer
les prisons basques.