L’examen de la demande de libération conditionnelle de Jean-Marc Rouillan,
audiencé le 27 juillet au tribunal de grande instance de Tarbes, a été reporté
au 14 septembre. Son avocat, Christian Etelin, a expliqué : "Le dossier n’était
pas prêt. Toutes les vérifications et enquêtes ne sont pas achevées".
La Dépêche du midi a publié le 26 juillet l‘interview suivante de Jean-Marc,
recueillie par V. Cueillens :
La Dépêche - Quel est votre état d’esprit à la veille de l’examen de votre dossier ?
J.M. Rouillan. - La décision politique de notre libération n’a pas été prise. Aucun magistrat n’ira contre la volonté du pouvoir, donc j’y vais sans illusion.
La Dépêche - Vous paraissez réunir les critères requis pour cette libération, notamment travail et domicile à la sortie (à Auch, ndlr).
JMR - La commission n’a pas même fait d’enquête sur mon lieu de travail. Elle va examiner ce dossier demain, juste pour respecter le délai légal de six mois.
La Dépêche - Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il n’y a aucune volonté de vous voir dehors ?
JMR - Les dossiers de demande de remise en liberté de Nathalie Ménigon et Georges Cipriani, arrêtés en même temps que moi, ont été rejetés sur la base de considérations politiques, malgré leurs graves problèmes de santé. Ils ont fait appel. Mais le tabou se retisse. La situation s’est durcie considérablement ces derniers mois. On veut clairement un repentir officiel. L’échange politique « liberté contre reniement » a été réactualisé. On veut faire publicité de notre
intervention sur l’inutilité de la lutte armée, sur sa dangerosité.
La Dépêche - Pourquoi ce reniement n’est-il pas possible ?
JMR - Nous croyons toujours valable notre positionnement communiste même si les
conditions de la lutte armée n’existent plus.
La Dépêche - Ne trouvez-vous pas normal qu’il y ait encore aujourd’hui un tabou sur Action directe ?
JMR - Après notre amnistie en 1981, on nous a dit que nous avions recommencé. Mais nous avions juste repris notre place dans le combat. Aujourd’hui, les tribunaux disent qu’Action directe existe toujours. C’est de la pure folie. Ça n’existe plus depuis au moins seize ans. Ils confondent le mouvement de soutien
révolutionnaire actuel avec l’organisation telle qu’elle a existé. Même l’histoire a changé. Nous avons lutté à l’époque du bloc communiste. Il n’y a plus d’organisation armée aujourd’hui. Il faudrait une vraie volonté pour
refaire quoi que ce soit dans ce sens.
La Dépêche - Pensez-vous que le contexte actuel d’attentats joue en votre défaveur ?
JMR - Tout joue en notre défaveur.
La Dépêche - Croyez-vous que vous puissiez rester enfermé à perpétuité ?
JMR - Je pense qu’il y a actuellement une tentation pour rendre effective la perpétuité. Déjà, sur ma demande de remise en liberté, il y aura ajournement ou refus. Le dossier en appel ne sera pas réexaminé avant 18 mois, or cela tombera en 2007, en période électorale. Donc nous ajournerons à notre tour la demande pour qu’elle ne soit pas utilisée par les politiques. Il y en a encore au moins
pour deux ans.
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