Deux membres du parti de la Démocratie du Peuple (HADEP, pro-kurde) ont été condamnés le 4 septembre à 45 mois de prison par une Cour de Sûreté de l’Etat pour aide à Abdullah Ocalan. Les condamnés sont deux hauts responsables de la branche stambouliote du HADEP, formation elle-même menacée de fermeture par la justice pour " soutien du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) "
Necla Yildirim et Abdulvahap Oner avaient été inculpés à l’automne dernier quand la police avait investi des locaux du HADEP dans un quartier de la banlieue de la rive européenne d’Istanbul et y avait trouvé des portraits d’Ocalan accrochés au mur et des publications interdites. Le juge a estimé que les suspects diffusaient de la propagande en faveur du PKK et les a condamnés pour " aide à une organisation terroriste "
Le HADEP est menacé de fermeture pour " liens organiques " avec le PKK. Il a toutefois été admis parmi les formations autorisées à présenter des listes pour le scrutin législatif anticipé du 3 novembre prochain. Le HADEP est harcelé par les autorités qui emprisonnent ou interpellent régulièrement ses membres sous l’accusation de séparatisme. En mai dernier, une délégation de l’Union Européenne en visite en Turquie avait prévenu que " si le HADEP est fermé, ce sera un sérieux revers pour les relations entre l’UE et la Turquie ", alors que la Turquie a le statut de candidate à l’intégration de l’Union. Cette délégation avait estimé que les autorités turques n’avaient pas pu fournir de " preuve concrète " d’un lien entre ce parti et le PKK.