En rejetant une nouvelle fois la demande de suspension de peine pour raisons médicales de Nathalie, l’état français lui fait courir le risque d’un nouvel accident vasculaire cérébral pouvant lui être fatal, ou aggravant les séquelles des deux premiers. Il n’est pas inutile de rappeler à ce propos quelques vérités, simples pour tout un chacun, mais visiblement pas pour la cour de Douai et ses "experts médicaux" :
1 : En matière d’AVC, la rapidité de l’intervention médicale est déterminante, or, pour d’absurdes et inhumaines "raisons de sécurité", le moindre déplacement de notre camarade entraîne la mobilisation d’une escorte du GIPN ainsi que des fouilles interminables, des déplacements avec entraves aux pieds et poignets qui, outre la souffrance insupportable ajoutée à la situation médicale, ne permettent pas une intervention médicale avant, que ne se soient écoulées de précieuses heures (4 pour la dernière fois.)
2 : Nul besoin d’être un médecin, ni un expert médical auprès de la cour de Douai pour comprendre que des examens réguliers doivent être effectués sur les personnes ayant été victimes d’un ou plusieurs AVC.Est-il utile de préciser que l’on ignore toujours la cause des AVC, le nombre de récidives et la date de survenus de ces récidives ? Qu’aucun avis spécialisé ne semble avoir été pris depuis plusieurs mois.
3 : Tout le monde (à l’exception de la cour de Douai et ses experts médicaux ?) peut savoir quelles sont les conséquences d’un AVC et imaginer les soins de rééducation indispensables pour en atténuer les séquelles. Pour pallier les pertes de mémoire consécutives à ses deux AVC, Nathalie n’a pu compter que sur son courage et sa détermination. Quant aux séquelles physiques, le manque de personnel en nombre suffisant lui interdit des soins en kinésithérapie indispensables pourtant à un partiel rétablissement.
Ces trois arguments montrent à l’évidence que l’état de santé de Nathalie et les soins que cet état nécessite sont incompatibles avec son maintien en détention.
Comment porter un quelconque crédit à l’avis de ces "experts" dont les rapports sont truffés de contre-sens dont le plus ridicule est qu "Il n’y a pas d’aggravation de son état malgrès une apparition plus franche des lésions"
Joëlle Aubron avait déja été victime de l’incompétence des experts médicaux de la cour de Douai qui avaient préconisé en première instance son maintien en détention alors qu’elle était atteinte d’une tumeur cancéreuse au cerveau, et ce n’est qu’au prix d’une forte mobilisation qu’elle obtint une suspension de peine en appel. Rappelons nous le mutisme de l’ordre des médecins que nous avions interpellé à ce propos.
Nous savons qu’il n’y a pas que les militants d’Action Directe emprisonnés qui subissent l’incurie de la médecine carcérale, les rapports établis par le pôle suspension de peine à ce sujet sont accablants. Mais en nous battant pour la libération de Joëlle en juin dernier et pour celle de Nathalie aujourd’hui, nous brisons le silence qui entoure le scandale de la "médecine" en prison.
Dans deux mois, les militantes et militants d’Action Directe auront effectué l’intégralité de leur peine de sûreté de18 ans. Régis S en est déjà dans sa 21 eme année de détention et est libérable depuis 5 ans. En théorie, rien ne s’oppose plus à leur libération. En pratique, l’acharnement de l’appareil judiciaire et de l’état français nous démontre que rien n’est joué et qu’il faudra nous mobiliser pour les arracher à la prison.