mercredi 11 mai 2005, 16h36
Début à Paris du procès de 15 militants présumés d’ETA
PARIS (AFP) - Le procès de quinze militants basques espagnols membres présumés de l’organisation séparatiste ETA, soupçonnés d’appartenance à un groupe de soutien logistique, a débuté mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.
Treize d’entre eux comparaissent détenus après avoir été arrêtés en 2002 et deux autres seront jugés par défaut, pour participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Les militants présumés avaient été arrêtés lors d’une opération dans la région de Bordeaux par la Direction nationale antiterroriste (DNAT) qui avait permis de découvrir plusieurs appartements servant de caches à l’organisation basque.
Dans ces appartements, ont notamment été trouvés des armes automatiques, des munitions et du matériel nécessaire à la fabrication de bombes ainsi que de la documentation sur le maniement des armes, les techniques de camouflage, des astuces pour changer d’apparence ou apprendre le français.
Lors de l’audience d’ouverture du procès, mercredi devant la 10e chambre du tribunal correctionnel, les treize prévenus ont exigé de bénéficier d’un interprète en basque.
La représentante du parquet s’est opposée à cette demande, estimant que l’interprète n’était pas nécessaire, d’une part parce que les prévenus comprenant l’espagnol et pouvant s’exprimer dans cette langue et d’autre part parce qu’un risque pèserait sur la neutralité de cet interprète, qui pourrait selon elle être un sympathisant de la cause basque ou subir des menaces de l’ETA.
L’avocate des basques, Me Yolanda Molina, a qualifié ces propos d’"énormités".
Le tribunal présidé par Viviane Bourgeois a finalement rejeté la demande des prévenus qui ont vigoureusement manifesté leur désapprobation. Face au tumulte, la présidente a décidé d’expulser les prévenus. Le procès s’est poursuivi en leur absence par l’examen de leurs personnalités, à partir du seul dossier.