PARIS (AFP) - Placé à l’isolement, Yvan Colonna fait l’objet d’une surveillance étroite depuis son incarcération samedi à l’aube à la prison de la Santé à Paris, un établissement vétuste souvent qualifié de "passoire" du fait des nombreuses évasions dont il a été le théâtre.
Par ailleurs, un des deux policiers du Raid qui a procédé à l’interpellation d’Yvan Colonna vendredi soir, a raconté dimanche à France Info les dernières heures de planque et l’arrestation de Colonna.
A la Santé, si l’ancien fugitif n’a pas été classé "détenu particulièrement surveillé" (DPS), c’est uniquement parce que son statut ne le permet pas encore. "Il est pour l’instant sous un régime transitoire, avant que le juge des libertés ne statue mardi sur sa détention provisoire", résume une source judiciaire.
Reste que si le sigle "DPS" ne lui a pas été accolé, Yvan Colonna fait partie de ce que l’Administration pénitentiaire appelle les +effectifs spéciaux+, qui font l’objet d’une attention particulière, pour tous leurs déplacements, transferts ou soins médicaux.
"Dans les faits, il est maintenant le détenu le plus surveillé de la prison. Il est accompagné d’un gardien dans tous ses mouvements, même en promenade, et fait l’objet de rondes supplémentaires lorsqu’il se trouve dans sa cellule, notamment la nuit", raconte une source syndicale pénitentiaire.
Sa cellule de 7m2 se situe dans le même bâtiment que le quartier disciplinaire, à l’écart du célèbre "quartier VIP", connu pour avoir accueilli de nombreuses "personnalités" comme Loïk Le Floch-Prigent, Bernard Tapie, Maurice Papon et Bob Denard.
Achevée en 1867, en plein Paris (XIVe), cette maison d’arrêt - la seule dans la capitale - s’est rendue célèbre pour les nombreuses évasions et tentatives dont elle a fait l’objet.
Lors de son procès en juin 2002 à Paris, l’ancien truand François Besse avait raconté avec gourmandise son évasion en 1978, en compagnie de l’ennemi public numéro un, Jacques Mesrine.
Plus récemment, Guy Georges, le tueur en série de l’Est parisien, avait tenté, à Noël 2000, de s’évader.
En août dernier, un membre présumé d’ETA parvenait à s’échapper en se faisant remplacer au parloir par son frère. Et en septembre, Antonio Ferrara, un braqueur tout juste incarcéré après une longue cavale, manquait une évasion à l’explosif.