Compte rendu de la manifestation devant le CD de Bapaume -
Samedi 26 février, s’achevait la période de sûreté de dix-huit ans des trois militants d’Action directe encore emprisonnés, qui peuvent donc désormais faire des demandes de libération conditionnelle. Pour marquer cette date, des manifestations de solidarité ont réunis plus de 500 personnes, non seulement devant les centrales de Bapaume (62), d’Ensisheim (68) et de Lannemezan (65), où sont détenus respectivement Nathalie Ménigon, Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan, mais aussi à Marseille, Nice, Rennes, Barcelone, Madrid...
A 11h30,dans un froid glacial, 120 manifestants venus de la région parisienne, du Nord-Pas-de-Calais, de Belgique et d’Allemagne sont partis en cortège depuis un parking proche, vers le centre de détention de Bapaume aux cris de « 18 ans ça suffit, libérez Nathalie ! », « Pierre par pierre et mur par mur, détruisons toutes les prisons ! ». En tête, une banderole proclamait « Libération de tous les militant-e-s d’Action directe ». Les manifestants, militants du collectif Ne laissons pas faire, de la CNT, du réseau No Pasaran, du Secours rouge Paris, de la Commission pour un Secours rouge international (Bruxelles-Zürich), du comité France CUBA Béthune, du comité Euskadi, ou individus présents (à titre personnel, avançaient dans un déploiement de drapeaux rouges et de drapeaux rouges et noirs.
Des détenu aux fenêtres de leurs cellules manifestaient leur approbation Les quelques gendarmes présents ont laissé le cortège s’approcher jusqu’à une dizaine de mètres de l’entrée. Là, les slogans ont repris de plus belle pendant environ dix minutes puis neuf des membres de la Compagnie Jolie Môme ont entonné plusieurs de leurs chansons se rapportant, entre autres, à l’expérience révolutionnaire de la Catalogne en 1936, à la révolution permanente et aux morts de Charonne, clin d’¦il direct à Papon.
Ensuite, un membre de Nlpf ! a pris la parole pour décrire les conditions de détention barbares que les militants d’AD ont dû endurer avant d’obtenir enfin le droit d’avoir des conditions de détentions "normales" (si tant est qu’elles puissent l’être). Il rappelait les multiples entraves mises à la libération de Régis Schleicher (dont la période de sûreté est achevée depuis plus de 5 ans) et les refus de sortie pour raisons médicales opposés à Nathalie Ménigon. Il soulignait que la libération de Joëlle Aubron de Bapaume en juin dernier n’avait été obtenue qu’au bout d’une lutte opiniâtre. Il a appelé à la mobilisation de toutes et tous pour obtenir la libération conditionnelle des membres d’Action directe. Il finissait en dénonçant le scandale d’une nouvelle perte du dossier médical de Jean-Marc Rouillan, en attente de résultats d’examens médicaux de première importance.
Ensuite, un représentant de la commission pour un Secours rouge international (Bruxelles / Zürich), a témoigné de sa solidarité et lu un message de Marco Camenisch. Enfin, un camarade du Secours rouge France a pris la parole pour replacer sa solidarite dans le contexte international de soutien aux prisonniers révolutionnaire. Un camarade de NLPF, qui avait obtenu un parloir avec Nathalie le matin même, a lu un message qu’elle avait tenu à faire passer aux manifestants les remerciant de leur solidarité et les invitant à poursuivre la lutte contre l’impérialisme et le capitalisme. Après ces prises de paroles et quelques slogans, le cortège est parti en direction du talus faisant face à la prison, où les camarades belges du Secours rouge avaient dressé une très haute banderole visible depuis les cellules de détention : « Nathalie salut ! », ornée d’une étoile rouge. Chants et slogans retentirent, L’internationale, La semaine sanglante... Singlid Hoffman, ex prisonnière, militante de la RAF a lu un message de solidarité envoyé par une militante de la RAF toujours emprisonnée.
Coté « en-dehors », les forces de l’ordre étaient discrètes, presque « bon-enfants » si ce n’était une manie de pratique compulsive de la photographie ? Coté détention, des matons armés et dissimulés sous des cagoules, les « Equipes régionales d’intervention et de sécurité » (ERIS) formés par le GIGN, étaient déployés prêt à intervenir contre les emprisonnés ?
Après plus de deux heures de manifestation, nous avons quitté Bapaume et rejoint le « mur des fusillés », dans les fossés de la forteresse d’Arras afin de rendre hommage aux 218 résistants, militants ouvriers fusillés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Nous y avons déposé une gerbe « Aux partisans d’hier et d’aujourd’hui ».
Nous nous sommes ensuite séparés après nous être donné rendez-vous pour le meeting de jeudi 3 mars en solidarité avec Georges ABDALLAH (libérable depuis 2003). 19h30, Salle de l’Indépendance 48 rue Duhesmes, Paris 18eme.
Collectif Ne laissons pas faire !