Manifestation en Gironde pour la compagne du chef présumé d’ETA
GRADIGNAN, Gironde - Une trentaine de personnes ont manifesté samedi matin à l’appel d’Askatasuna devant la maison d’arrêt de Gradignan (Gironde) pour protester contre les conditions de détention d’"Anboto", compagne du chef présumé d’ETA, "Antza", arrêté le 3 octobre. Les manifestants venus du Pays basque se sont réunis en fin de matinée devant l’établissement pénitentiaire durant une heure déployant une banderole proclamant : "Etat français coupable". Aucun incident n’a été déploré. Jean-François Lefort, porte-parole de l’Association de défense des prisonniers politiques basques, a indiqué que ce rassemblement était justifié par "une situation d’urgence". Soledad Iparraguirre Genechea, alias "Anboto", 42 ans, a entamé une grève de la faim et de la soif mardi après avoir été mise au "mitard" pour 30 jours, selon Askatasuna. Selon l’organisation, la détenue "est en isolement total depuis son incarcération " et est accompagnée de trois fonctionnaires masqués en permanence dans ses déplacements "très limités". "Elle risque sa vie", a estimé le porte-parole qui a dénoncé des responsabilités collectives mais aussi individuelles, celles du juge d’instruction parisien Laurence Le Vert et du directeur de la maison d’arrêt. "Nous sommes là aussi pour demander au gouvernement de regrouper les prisonniers politiques basques au Pays basque", a-t-il ajouté. Me Yolanda Molina a rendu visite samedi matin à "Anboto" et a indiqué à Reuters que la détenue était décidée à poursuivre sa grève de la faim et de la soif. Askatasuna a d’ores et déjà prévu un nouveau rassemblement devant la maison d’arrêt lundi à 18 heures.
D’autre part, le frère de Didier Arricau, déjà mis en examen pour avoir hébergé "Antza" et "Anboto" à Salies-de-Béarn, Robert Arricau, placé en garde à vue mardi matin à Bayonne, devait être transféré samedi à Paris où il devrait être mis en examen, selon une source proche de l’enquête. Il lui est reproché d’avoir mis en contact les deux "etarras" avec son frère.
"Anboto" a été arrêtée le 3 octobre à Salies-de-Béarn en compagnie de Mikel Albizu, 43 ans, lors d’une vaste opération menée dans plusieurs lieux des Pyrénées-Atlantiques. D’importantes caches d’armes ont été retrouvées au cours des perquisitions.