CAGLIARI (AFP) - Un jeune homme a été arrêté mardi à l’aube en Sardaigne dans le cadre de l’enquête sur les colis piégés envoyés récemment au président de la Commission européenne Romani Prodi et à des personnalités ou des institutions de l’Union européenne, a annoncé la police. C’est la première arrestation dans le cadre de l’enquête sur ces attentats attribués par les autorités italiennes à des milieux anarchistes. Elle a été effectuée par les carabiniers de Cagliari (sud de la Sardaigne). Le jeune homme, Lucas Farris, considéré comme un élément de pointe d’une association sarde d’anarchistes insurectionnels (Asai), est accusé de "participation à une association subversive destinée à lutter conntre l’ordre démocratique par le procureur antiterroriste Paolo De Angelis.

L’arrestation a eu lieu à l’aube quand les carabiniers qui le suivaient depuis plusieurs jours se sont présentés au domicile des parents du jeune homme dans la localité d’Assemini, dans l’arrière pays de Cagliari. Des perquisitions sont en cours à la recherche d’armes, d’explosifs et d’autres matériels de fabrication de plis piégés rudimentaires.

Farris est suspecté d’avoir envoyé un colis contenant des cartouches de chasse usagées et des pétards au domicile du président de la Commission européenne Romano Prodi à Bologne, le 12 janvier dernier. Ce colis "n’était pas dangereux" mais le 27 décembre, M. Prodi avait reçu et ouvert, toujours à son domicile italien de Bologne, un autre colis piégé qui avait pris feu. Le président de la Commission européenne n’avait pas été blessé.

Des colis piégés partis d’Italie, pour la plupart de Bologne, avaient été adressés à la fin de l’année dernière à des responsables européens (président de la commission, président de la Banque centrale européenne, eurodéputés) ou institutions de justice et police (Eurojust et Europol). Le colis reçu le 12 janvier contenait également une photo de M. Prodi découpée dans un journal et un document en majuscules, menaçant le président de la Commission européenne et rédigé par une ou des personnes se présentant comme des anarchistes sardes.

Les autorités italiennes ont attribué la responsabilité de ces actes à des groupes anarchistes, qu’ils qualifient de mouvance "anarcho-insurrectionnelle" et les évaluent à une quarantaine. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, Europol, l’organisation européenne de la police basée à La Haye, et Eurojust avaient également été visés par de tels envois. Des lettres piégées étaient ensuite parvenues la semaine dernière à des parlementaires européens. Aucun de ces colis n’a fait de blessés.

Un groupe de travail, piloté par Rome et réunissant des experts européens, avait été mis en place début janvier pour étudier ce phénomène "anarcho-insurrectionnel" et aider les enquêtes en cours.